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Elle porte une robasse de vilain lainage pisseux, est coiffée en paquet de cresson, et son nez en pied de samovar supporte des lunettes de myope aux verres tellement épais qu’ils ressemblent à deux loupes presse-papiers.

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Le bahut est piloté par une grosse matrone brune et pileuse qui a la gueule à vendre du nougat ou des filles nubiles.

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Il a le regard enfoncé, un nez en chute libre et un menton qu’il n’est jamais parvenu à raser complètement et qui pend comme le tiroir d’un meuble cambriolé.

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Avec sa bouille blafarde, ses yeux de faux dargif, et ses lèvres aussi sceptiques que septiques, on a envie de l’envoyer chercher dix kilos de pommes de terre dans sa casquette.

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Un peu fanée, la mère. Un maquillage intense lui conserve des apparences, mais si tu la mates à moins de vingt mètres, tu t’aperçois qu’elle a la vitrine plissée soleil, de la peau en rab au cou, les loloches en bavette de bébé, et plus de carats qu’il y en a chez Cartier.

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Dans le hall se tient un monsieur vêtu d’alpaga bleu. Il est brun de poil et de peau, avec des yeux capables d’enflammer un journal s’il le fixe trop longtemps.

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Un type plutôt neutre, aux gros sourcils bruns, à la calvitie méthodique. Il est affublé d’un bec-de-lièvre mal opéré qui donne à sa bouche l’aspect d’un glaïeul. Cela dit, c’est un homme de bonne taille, surtout du côté gauche.

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Le pompiste est un gnace trapu, avec un début de compteur à gaz dans le dos. Il porte une chiée de pulls les uns sur les autres, comme un qui déménage à la cloche de bois.

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Son visage est celui d’une chouette, ou de sa cousine germaine. Il est ponctué par deux yeux noirs, plus pointus que des cothurnes.

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C’était un rabbin angora : barbe arrondie, moustache touffue, favoris épais. De grosses lunettes noires mangeaient le restant de son visage et l’on ne voyait de lui que son large nez, joliment ensemencé de comédons plantureux.

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Le marchand de voitures d’occase est un type vêtu avec recherche (des recherches qui n’auraient pas abouti) et coiffé d’un feutre vert à bord court orné d’une petite plume de faisan. Il se donne des airs de hobereau, mais plus il se prodigue, plus il ressemble à un marchand de bagnoles fatiguées.

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Il a la glotte proéminente. Tu dirais qu’il a avalé un balancier d’horloge et ça le fait ressembler à une pendule arrêtée.

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C’est un Normand bon teint dont la bouille rutilante serait à sa place sur l’étiquette d’une boutanche de cidre. On a toujours l’impression que ses pommettes vont saigner si on les touche. Il a l’œil matois et l’air d’un mec qui vient de vendre à bon prix une maison hantée à un vacancier.

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Elle a l’audace, le courage et la hargne d’un homme. C’est une sorte d’amazone cruelle qui en veut à l’humanité tout entière d’être dans l’obligation de porter des jupes.

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Il est rond de gauche à droite et de bas en haut, avec une tête pareille à une boule posée sur une boule.

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Le pilote est un gros mec pas content, avec un pull roulé tricoté par sa maman qui habite les Cévennes. Le pull roulé sent le suint, à moins qu’il ne s’agisse de l’odeur naturelle du gars.

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La bonne femme ne doit pas avoir dépassé la trentaine mais elle en paraît le triple. Sa coiffure tire-bouchonne sur ses épaules. Elle a les pieds nus dans des savates d’homme. Sa chemise de nuit pend au-dessous d’un manteau de vison taillé dans des peaux de lapins galeux.

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Rude homme fortement beaujolisé, peau de croco couleur noyer, gros nez plein de poils urbi et orbi, moustache roussâtre aux extrémités de laquelle perlent d’obscurs reliquats.

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C’est une belle poupée blonde d’environ une tonne et demie, maquillée en bleu, vert, rose et rouge, qui a le visage aussi expressif qu’un chaudron plein de compote de pomme.

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Le docteur est un grand type brun, aussi folichon qu’une photographie en couleurs des établissements Borniol. Il a des lunettes cerclées d’écaille noire et un air soucieux qui trahit soit des déboires conjugaux, soit une maladie hépatique.

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Le commandant est une aimable fripouille plus ridée que la peau « de mecs houille ». Il lui reste deux dents sur le devant de la clapoteuse pour faire tenir son brûle-gueule d’aplomb. Il a le nez posé sur le menton, une casquette de traviole et des galons décousus qui pendent de ses manches comme de la frange à rideau.

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Cet illustre est fait pour le brocart, la soie et les réceptions. Quand il lui arrive d’écrire, il ne regarde pas la feuille de papier, mais sa main. A ses yeux, elle est déjà en bronze.

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La matrone, avachie derrière son zinc, est en train de faire faillite sans trop s’en rendre compte, en éclusant son dernier tonneau d’Aramon.

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C’est une femme bientôt âgée, sèche, anguleuse, le regard et le nez pointus, les cheveux presque blancs tirés en arrière pour composer une triste queue de bourrin. Puant le carton à chaussures où l’on rassemble les photos du passé. Presque pas de lèvres. Des lunettes. Une mâchoire de brochet. Imbaisable.

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Il mesure environ un mètre trente-cinq, il a le dessus du crâne dénudé, ce qui n’est pas fait pour le grandir. Il a le regard bleu et une voix d’eunuque à qui on raconterait des cochonneries.

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C’était une femme de quarante ans, aux formes un peu lourdes et aux sens en repos.

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Il a le regard bleuâtre sur fond pourpre, des molaires en or, une couperose due au whisky pur malt et une fossette au menton qui ressemble à un trou du cul de sapajou.

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C’est un bonhomme malingre, qui ressemble à un rat auquel on aurait inoculé la fièvre jaune.

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Elle était petite, brune, avec une peau peu appétissante et un regard résigné qui vous donnait envie de lui faire du mal.

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C’est le genre de personne que tu rêves d’assassiner à coups de ballon rouge pour que son agonie soit plus lente.

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Un pouce de pied furieusement ongulé a traversé sa pantoufle charentaise et ressemble à un rat noir en quête de gruyère.

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Un pauvre mec ! L’asperge ! C’est blême avec le teint vert, c’est long, pas fort, c’est battu, ça manque d’air, ça fait des économies et ça meurt avec.

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C’est un grand zig trop blond, trop maigre, qu’on sent creux et chétif. Un malbaisant, un buveur d’eau, un liseur de bible.

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Blondasse, falote et désabusée, elle appartient à la catégorie des filles violées de bonne heure par un monsieur âgé.

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Sa bourgeoise l’attend dans une cuisine qui sent le gratin de chou-fleur et la crotte de chat. Il a son rond de serviette dans son assiette, ses granulés pour l’estomac à droite de son verre et ses pantoufles à gauche de la porte d’entrée. Il va au ciné le samedi soir et se farcit sa jument le dimanche après-midi, quand il pleut.