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Manger et boire
« Alors, vous vous mettrez à dire : Nous avons mangé et bu devant toi, et tu as enseigné dans nos rues. »— Jésus. (Luc 13,26)
Le verset de Luc, noté ci-dessus, se rapporte au père de famille qui ferma la porte à ses enfants ingrats.
Le tableau reflète la situation des religieux de tous genres qui ne faisaient que trop parler en se reportant au nom de Jésus. Au jour de l'analyse minutieuse, à l'heure où la mort ouvre, à nouveau, la porte spirituelle, ils diront alors avoir « mangé et bu » en présence du Maître, dont ils ont connu et répandu les enseignements dans les rues.
Ils ont juste mangé et bu. Ils ont profité de ces recours en tout égoïsme. Ils ont mangé et ont cru avec la foi intellectuelle. Ils ont bu et ont transmis ce qu'ils avaient appris d'autrui. Assimiler la leçon dans le cadre de leur existence personnelle, n'inté ressait pas leur esprit inconstant.
Effectivement, ils ont connu le Maître, mais ils ne l'ont pas révélé dans leur cœur. Jésus aussi connaissait Dieu ; néanmoins, il ne s'est pas limité à affirmer la réalité de ces relations. Il a vécu l'amour du Père auprès des hommes. En enseignant la vérité, il s'est livré à la rédemption humaine, sans penser à une récompense. Il a compris les créatures avant que celles-ci ne le comprennent ; par sa venue sur terre, il nous a accordé une suprême faveur, il s'est donné en holocauste pour que nous apprenions la science du bien.
Il ne suffit pas de croire intellectuellement en Jésus. Il faut l'appliquer à nous-
mêmes.
Concernant les problèmes qui l'inquiètent chaque jour l'homme doit cultiver la méditation, les irrationnels, aussi, mangent et boivent, mais les enfants des nations naissent sur la terre pour une vie plus élevée.
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Semence
« Mais une fois semé, il monte. » — Jésus, (Marc 4. 32)
Il est sage que tout être cherche à comprendre la raison des actes pratiqués dans les activités quotidiennes. Même si les hommes obéissent à des règles du monde qui les obligent à adopter certaines attitudes, il est indispensable d'examiner la qualité de leur contribution personnelle dans le mécanisme des circonstances, car la loi de Dieu est que toute graine se développe.
Le bien sème la vie, le mal sème la mort. Le premier, c'est le mouvement évolutif à l'échelle ascensionnelle vers la divinité, le second c'est la stagnation.
Maints Esprits, de corps en corps, séjournent sur terre avec les mêmes récapitulations pendant des millénaires. L'ensemencement préjudiciable les a conditionnés à ladite « mort dans le péché». Ils passent leurs jours à racheter des dettes scabreuses et à rechuter pour avoir, à nouveau, semé de manière indésirable. Leur existence est un grand cercle vicieux, parce que le mal les tient enracinés au sol ardent et aride des passions ingrates.
Le bien uniquement peut conférer la récompense de la liberté suprême, c'est la seule clé susceptible d'ouvrir les portes sacrées de l'infini à l'âme agitée.
Soyons donc très attentifs, à chaque jour qui passe, car le bien ou le mal, une fois semés pousseront près de nous, conformément aux lois qui régissent la vie.
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Hérésies
« II faut bien qu 'il y ait aussi des scissions parmi vous, pour permettre aux hommes éprouvés de se manifester parmi vous. » — Paul. (I Corinthiens 11. 19)
Recevons les hérétiques avec sympathie, que les matérialistes parlent librement, personne ne s'insurge contre ceux qui doutent, que les incroyants détiennent des tribunaux et des voix.
Cela est juste.
Paul de Tarse a écrit ce verset dans un moment de profonde inspiration.
Ceux qui condamnent les désespérés ne pensent pas à l'amour divin avec la compréhension nécessaire. Que dire du père qui maudit son fils parce qu'il rentre chez lui souffrant et sans espoir ?
Celui qui n'arrive pas à croire en Dieu est malade. En ce sens, la parole des désespérés est sincère, et aussi dissimulés que ces cris puissent être sous la brillante tournure des concepts philosophiques ou scientifiques du monde, elle s'échappe de leur âme vide pour appeler au secours. Même si de tels malheureux nous attaquent, le résultat de leurs efforts inutiles profite à tous, permettant le choix de valeurs légitimes à l'œuvre entamée.