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Dolon est bientôt atteint et s'arrête en tremblant : il est pâle de fraveuret ses dents s'entre-choquent. Les deux héros le saisissent et commencent à l'interroger; dans l'espoir d'avoir la vie sauve par ses révélations, le malheureux espion leur indique toutes les positions des Troyens et de leurs alliés, et notamment lendroit exact où est la tente de Rhésus. Ensuite, il les supplie de lui laisser la vie, et leur offre une

Moi-t de Uoloii (pii'i'i'C gravco'l.

rançon. Mais Diomède, lanç^'ant sur lui des regards courroucés, s'écrie : <( Malgré tous les renseignements que tu viens de nous donner, ne pense pas échapper à la mort, puisque tu es tombé entre nos mains! Si nous acceptions ta rançon et si nous te laissions libre, tu reviendrais encore surprendre nos secrets, ou bien tu nous combattrais ouvertement. Mais si, dompté par mon bras, tu perds la vie, tu ne seras |>liis funeste aux Argiens. » (Homère.) A peine avait-il dit ces mots, que ki tète de Dolon roulait dans la poussière.

Une pierre gravée nous montre Dolon surpris par Diomède et Ulysse. U est couvert d'une peau de loup, conformément au récit d'Homère, et embrasse les genoux d'Ulysse, qui semble l'interroger, tandis que Diomède,

un pied posé sur lui, s'apprête à le frapper de son épée (fig. 718). Sur un autre monument, on voit Diomède tenant la tète de Dolon, qui est coiffée du bonnet phrygien, et se concertantavcc Ulysse, qui lui donne un conseil sur la manière dont ils entreront dans le camp troyen (fig. 717).

Munis des renseignements que leur avait donnés Dolon, les deux guerriers se dirigent vers les retranchements ennemis. « Ils s'avancent en foulant les armes, les cadavres qui couvraient la plaine et parviennent jusqu'à l'armée des Thraces. Ces guerriers, accablés de fatigue, dormaient d'un profond sommeil, et à côté d'eux étaient leurs armes éclatantes rangées avec ordre sur trois lignes : près de chaque guerrier étaient deux chevaux destinés au même joug. Rhésus reposait au milieu de ses soldats et ses coursiers étaient liés par des courroies à l'extrémité de son char. » (Homère.)

Alors Diomède s'approche hardiment de Rhésus qu'il tue après avoir

Fig. 719. — L'iysse emmène les chevaux de Rhésus (d'après une pierre gravée antique".

étendu à ses pieds douze de ses compagnons. En même temps Ulysse délie les coursiers et les conduit en les frappant de son arc, parce qu'il avait oublié d'enlever le fouet du char de Rhésus. Ensuite les héros partent, ramenant au camp des Grecs les chevaux de Rhésus avant qu'ils aient pu boire l'eau du Xanthe.

La mort de Troïle. — La cinquième fatalité de Troie était la nécessité où on était, pour prendre la ville, de faire mourir Troïle, fils de Priam, encore dans une extrême jeunesse, et de détruire le tombeau de Laomédon, qui était sur la porte de Scée. Achille, dès le commencement du siège, se fit le meurtrier de Troïle: quant au tombeau de Laomédon, il fut détruit par les Troycns eux-mêmes, lorsque, pour faire entrer le cheval de Troie dans la ville, ils y firent une brèche. La mort de Troïle est représentée sur un vase de Voici : Achille, descendu de son quadrige, placé derrière lui, pose le pied sur l'autel d'Apollon, et s'apprête à transpercer le jeune Troïle qui s'y était réfugié. Derrière l'autel on voit la porte de Scée et les murs de Troie, entre les créneaux desquels se

LA GUERRE DE TROIE.

montrent deux tctes de guerriers : de la porte sort un autre guerrier, probablement Hector ou Déiphobe, venant au secours de Troïle (lig.720).

Fig. 720. — La mort de Troïle (d'après une peiiUiirc de vase].

La blessure de Télèphe. — En arrivant sur la côte d'Asie, les Grecs avaient débarqué sur la côte de Mysie et, se croyant sur une terre troyenne, ils se mirent à ravager le pays. Télèphe, fils d'Hercule, régnait alors sur les Mysiens ; il avait épousé une fille de Priam et cette alliance le rangeait naturellement du parti des Troyens. Il vint avec ses soldats combattre les Grecs et un combat furieux s'engagea. Télèphe blessa Patrocle, l'inséparable compagnon d'Achille, et ce héros accourant au secours de son ami blessa à son tour Télèphe. Un superbe vase du Louvre montre Achille suivi de la Victoir^; qui s'apprête à le couronner et s'avançant contre Télèphe (fig. 721). Celui-ci avait chancelé au premier choc à cause d'une plante qu'un dieu favorable à Achille avait fait pousser subitement sous ses pas et qu'on voit ici représentée. Il est suivi d'un guerrier mysien, et d'un héraut qui lève le bras droit pour faire cesser le combat. En effet, comme Télèphe était fils d'Hercule, on pouvait supposer qu'à un moment donné il passerait au parti des Grecs.

Comme la blessure qu'il avait reçue d'Achille était extrêmement grave, il envoya consulter l'oracle pour savoir si elle était mortelle et la réponse fut qu'il ne pouvait être guéri que par celui qui l'avait frappé. Achille, qui le regardait comme un ennemi, ne voulut pas consentir à sa guérison. Mais Ulysse, qui voulait amener Télèphe dans le parti des Grecs, parce que Troie ne }>ouvait être prise sans le secours d'un des fils d'Hercule, parvint à concilier la chose. Sans qu'Achille eût à s'en mêler aucunement, Ulysse prit la rouille de l'épée d'Achille, et l'envoya à Télèphe qui la mit sur sa plaie et fut aussitôt guéri. Voyant là un effet de la volonté d'Hercule, il se rangea désormais du côté des Grecs.

]AL SAC DK TROIE.

4.e cheval de bois. — Prédictions do Cassandre. — Laocoon. — Sinon d'Argos. — Mort de Priam. — Mort d'Astyanax. — Ménolas et Héli'ne. — Les captives. — Uécni)e, Androniaquo, Cassandre. — Sacrifice de Polyxène.

Le cheval de bois. — Les Grecs se trouvaient donc en itossession de tout ce que les devins avaient demandé. Le sculpteur Epéos, guidé pai* les conseils de Minerve, construisit un cheval de bois dans lequel on cacha des guerriers commandés par Ulysse. Ce cheval était consacré à Minerve, mais, pour qu'il fût agréable à la déesse, il fallait Tinti^o-duire dans la ville, ce qui ne se pouvait l'aire sans le consentement des Troyens. Beaucoup étaient d'avis de le laisser entrer, dans Tespoir de se -rendre la déesse favorable, mais Cassandre s'y opposait.

Prédictions de Cassandre. — Cassandre, la i)lus belle des filles de Priam, avait été aimée d'Apollon, et le dieu, voulant lui être agréable, lui avait enseigné l'art de prédire l'avenir, scène qui fait le sujet d'une peinture d'iierculanum. Cassandre néanmoins ne voulut jamais s'unir à lui_, et conunc un dieu ne peut pas retirer ce qu'il a donné, Apollon décida que la prophétesse, bien que disant toujours la vérité, ne serait jamais crue des mortels. Aussi fut-ce vainement que, parcourant la ville tout en larmes, Cassandre disait aux Troyens : « Insensés, quel aveuglement veut vous faire introduire dans vos murs ce cheval, ouvrage de la perfidie ! Ne voyez-vous donc pas que vos ennemis sont cachés dans cette prodigieuse macliine?)) Mais les Troyens ne la croyaient pas, bien que Laocoon, prêtre d'Apollon, fût du même avis.

Laocoon. — Laocoon avait même lancé son javelot contre le cheval de bois, dans l'espoir d'en faire sortir les soldats qu'il soupçonnait d'y être cachés. Mais un jour que Laocoon sacrifiait un taureau sur les autels de Neptune, deu\ serpents, venus de Ténédos, s'avancent vers le rivage. « Leur poitrine se dresse au milieu des flots, leurs crêtes sanglantes dominent les ondes; de leurs flancs ils rasent l'abîme et leur vaste croupe se recourbe en replis sinueux; l'onde retentissante écume. Déjà ils ont atteint la plage ; leurs yeux ardents brillent, rouges de sang et de flamme ; leur langue, telle (ju'un dard, s'agite dans leur gueule qu'ils lècheiiten sifflant. A cet aspect tout fuit épouvanté. D'un même élan, les deux monstres vont droit à Laocoon ; et d'abord ils