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LA GUERRE DE TROIE.

En effet, après qu'Énéc fut enlevé an ciel et divinisé, Ascagnc put régner paisil)l(>nient et laisser la couronne à ses descendants. Parmi ceux-ci étaient Xuniitor et Anuilius qui se disputèrent le trône d'Albe. Les droits étaient pour Numitor qui était l'aîné, mais son frère parvint à le détrôner pour régner à sa place.

Fig. 7C5. — Mars et Rhéa Sylvia (d'après un bas-relief antique du musée Pio-Clénientin\

Mars et Rhéa Sylvia. — Numitor avait une tille nommée Rhéa Sylvia, Amulius qui avait usurpé le trône sur Numitor, son frère, voulant l'empêcher d'avoir des descendants qui pussent revendiquer ses droits, força sa nièce Rhéa Sylvia à se consacrer au culte de Vcsta, ce qui l'obligeait à rester vierge. Mais un jour, pendant qu'elle était allée puiser de l'eau dans le fleuve dont un bras traversait le jardin des Vestales, elle eut un songe : le dieu iMars lui-même venait la visiter pendant son sommeil. Un bas-relief du musée Pio-Clémentin montre Mars donnant la main à Rhéa Sylvia et la conduisant vers une montagne personnifiée, qui représente probablement l'Aventin ou le Palatin. En bas on voit le fleuve appuyé sur son urne, et des bestiaux qui indiquent le caractère agreste des anciens Romains (fig. 765).

La louve de Romulus. — Rhéa Sylvia mit au monde deux jumeaux, Romulus et Rémus. Amulius, apprenant cela, ordonna aussitôt qu'on allât noyer dans le Tibre les deux nouveau-nés. « Le hasard, dit Tite-Live, ou la bonté des dieux voulut que les eaux du Tibre débordé, demeurant stagnantes sur ses rives, ne permissent pas d'arriver jusqu'au courant de son lit ordinaire; mais ces eaux, malgré la lenteur de leur cours, parurent aux exécuteurs des volontés du roi suffisantes pour submerger des enfants. Persuadés que c'était remplir leur mission, ils les exposent au bord de l'inondation, à l'endroit où se trouve maintenant le figuier Ruminai. Tous ces lieux n'étaient alors qu'une vaste solitude. Le peu de profondeur de l'eau laissa bientôt à sec le berceau fiottant dans lequel les

ÉNÉE ET LES TROYENS.

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enfants avaient été exposés ; au bruit de leurs va^^issements, une louve, que la soif attirait des montagnes voisines, se détourna et, se couchant parterre pour leur donner sa mamelle, oublia si bien sa férocité, que le chef des bergers du roi la vit caresser de la langue ses nourrissons.

Fig. "GO. — Roiiuilus et Rémus (d'après une pierre gravée antique^

Fig. 7GT. — La louve (d'après une monnaie antique).

Cet homme s'appelait Faustulus. 11 les emporta chez lui et chargea sa femme Laurentia de les élever. »

Un groupe en bronzé, au musée du Vatican, représente la louve allaitant les deux jumeaux. Le même sujet est représenté sur des médailles antiques (fig. 7G7) et sur une pierre gravée où l'on voit le berger Faustulus; ici la scène sapasse au pied de l'arbre sacré, sur lequel est perché le corbeau de Mars, et on voit dans le champ une tète symbolique de Rome (fig. 766).

Une fois devenus grands, les deux jumeaux tuèrent Amulius et

Fig. 7G8. — Uoniulus vainqueur d'Acron (d'après une, monnaie antique).

remirent sur le trône leur père Numitor ; mais une destinée [dus grande leur était réservée. « Romulus et Rémus, dit Tite-Live, conçurent le désir de fonder une ville dans l'endroit où ils avaient été exposés et élevés. Albe et le Latium étaient surchargés d'habitants; cette multitude, grossie encore par les bergers, leur donnait Tespoir que la cité nouvelle éclipserait Albe et Laviniuin. Au milieu de ces espérances se glisse l'ambition, passion héréditaire dans leur famille, et à un début assez paisible succède une lutte contre natiu-e. Jumeaux, la supériorité de l'âge ne pouvait rien décider entre eux : ils laissent donc aux divinités tutélaires de ces lieux le soin de désigner par la voie

LA GUERRE DE TROIE.

des augures celui (\u'\ doiinei-ait un nom et des lois à la ville nouvelle, et s'établissent, Homnlns sur le mont Palatin, lîémus sur l'Aventin, pour prendre les auspices. Le premier augure a|)parul à Rémus : c'étaient six vautours. 11 venait de l'annoncer quand Homulus en aperçut douze, et cliaciin d'eux fut proclamé roi par ses partisans. Ils fondaient

Fig. 7G9. — Les Sabins (d'après une nionnaio antique).

leurs prétentions, Tun sur la priorité du temps, l'autre sur le nombre des oiseaux. Une querelle s'engagea, que l'emportement fit dégénérer ■<Mi carnage. Au milieu du désordre, Rémus, frappé, tombe mort. Une

Fig. 770. — Une bataille (d'après une pierre gravée).

tradition [dus répandue rapporte que Rémus, pour insulter son frère, avait franchi d'un saut les nouvelles murailles, et que Romulus furieux le tua en ajoutant : « Ainsi périsse quiconque franchira mes remparts ! »

Komulus rosla donc seul maîlre, et la ville nouvelle |»rit le nom de son fondateur. »

Enlèvement des Sabines. — Comme la \\\\c manquait d'habitants, Romulus en lit un asile, et y appela des villes voisines les voleurs, les hommes perdus de dettes et les esclaves qui fuyaient la tyrannie de leurs maîtres. Mais TÉtat à peine formé aurait péri faute d'y pouvoir perpétuer les habitants, car ceux qui demeuraient dans les villes voisines, se souciaient peu de contracter des unions avec un tel peuple, en sorte que Piomulus n'avait dans sa ville ni femmes ni enfants. Il fit annoncer une grande fête oîi il convoqua les peuples voisins, qui ne manquèrent pas d"y venir avec leurs femmes et leurs filles. Le [dus grand nombre étaient formés de Sabins. A un signal convenu, les Romains se jetèrent sur les spectateurs et enlevèrent les jeunes filles qui assistaient à la cérémonie. Cette violence alluma la guerre ; mais au moment oi^i les deux armées étaient en présence, les femmes sabines se jetèrent entre leurs époux et leurs pères, et par leurs prières et leurs larmes, les forcèrent à faire la paix. Un médaillon de Faustine Fancienne montre Hersilie, devenue la femme de Romulus, se précipitant avec les autres Sabines entre les Romains et les Sabins (tig. 769). Dans l'art moderne Louis David a représenté le même sujet et le Poussin a figuré le moment oii Romulus donne le signal convenu pour enlever les Sabines.

Romulus déifié. — Peu après l'enlèvement des Sabines, Acron, roi des Céciniens, fut tué par Romulus, qui consacra ses armes à Jupiter Fé-rétrien : ce furent les premières dépouilles opimes (fig. 768;. Enfin Romulus, après avoir organisé les premières institutions dans la ville (pi'il avait fondée, chargea un sénateur d'annoncer au peuple que Rome deviendrait la maîtresse du monde et que rien ne résisterait à ses armes. Il disparut ensuite et alla prendre place parmi les divinités.

DIVINITÉS ÉTRANGÈRES

CHAPITRE PREMIER

LES DIEUX DE L'EGYPTE.

Lii tiicide égyptienne. — Isis, Osiris et Horus. — La naissance des dieux. — Le bœuf Apis. — Anubis. — Thoth. — Pacht. — Le jugement de l'âme. — Ptha. — Ammon.

La triade égyptienne. — Au sommet du Panthéon égyptien, dit M. Mariette, plane un dieu unique, immortel, incréé, invisible et caché dans les profondeurs inaccessibles de son essence; il est le créateur dii ciel et de la terre ; il a fait tout ce qui existe et rien n'a été fait sans lui ; c'est le Dieu réservé à l'initié du sanctuaire. » Les découvertes récentes de la science des déchilTremcnts des hiéroglyphes, ajoute le savant égyptologue, ont confirmé ces vues. Mais en dehors du sanctuaire, le dieu revêt mille formes différentes, car ses agents, qui ne sont que ses propres attributs personnifiés, deviennent, pour le vulgaire, les dieux visibles dont l'art multiplie les images variées à l'infini.