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Ainsi, d'après la légende, Osiris avait régné sur l'Egypte, et le souvenir de ses bienfaits l'avait fait identifier avec le principe du bien, tandis que Set, son meurtrier, représentait le mal. Les membres épars du dieu, recueillis par Isis aidée de sa sœur Nephthys, avaient été embaumés par Anubis, dont le rôle funèbre apparaît ainsi dès le début. Enfin Osiris est vengé par Horus, vainqueur de Typhon.

Théologiqueinent celte légende présente un double sens : Osiris est

DIVINITES ÉTRANGÈRES.

le soleil, tué par les ténèbres; la lune recueille ce qu'elle peut de sa lumière, et Horus, le soleil levant, venge son père en dispersant les ténèbres. Mais si le soleil est la manifestation visible d'Osiris, le bien est sa manifestation morale. Quand le soleil meurt, il reparaît à l'horizon sous la forme d'Iïorus, fils d'Osiris ; de même le Bien, quand il a succombé sous les coups du Mal, reparaît sous la forme d'Horus, fils et vengeur d'Osiris. C'est parce qu'Osiris représente le soleil nocturne, ou disparu, ([u'il préside dans les rég^ions inférieures au châtiment des coupables et à la récompense des justes.

Sur la terre, la vallée du Nil appartient aux dieux bons, Isis et Osiris, tandis que le désert stérile et brûlant, ainsi que les marais pu trides de la basse Egypte, sont l'apanage de Typhon, le mauvais principe. Dans le fond de ces légendes on trouve la trace des races diverses qui ont peuplé primitivement l'Egypte. Les populations agricoles de la vallée du Nil vénèrent Apis, l'incarnation d'Osiris, adoré sous la forme du bœuf, l'animal sacré de l'agriculture. Les pasteurs nomades du désert, de tout temps exécrés des habitants des villes, ont l'âne pour monture habituelle, et l'âne devient l'animal consacré à Typhon. Mais les influences malsaines des marais sont aussi l'œuvre du mauvais principe, et on les personnifie dans le crocodile, animal également consacré à Typhon (Creuzer).

Fig. "'1. — Osiris h tête de taureau d'après un bas-relief d'Esneh).

Horus n'a pu tuer Typhon, car le niiil existe encore sur la terre, mais il l'a affaibli en assurant le triomphe des lois divines sur les forces désordonnées de la nature.

LES DIEUX DE L'EGYPTE-

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Osiris est quelquefois emmaillotté comme une momie: son attribut ordinaire est le crochet ou le fouet, symbole de domination et la croix ansée que portent toutes les divinités égyptiennes.

Fig. 773. — Tète d'Isis-Hathoi- (d'après un chapiteau du temple de Denderah).

Osiris porte aussi quelquefois la tête de taureau (fig. 771) pour indiquer son identification avec Apis dont nous parlerons tout à l'heure.

Fig. 77:3. — Isis (d'après un bas-relief de Denderah).

Isis est quelquefois confondue avec Ilathor, très-ancienne divinité qui personnifie l'espace dans lequel se meut le soleil, lldont crus symbo-

DIVINITÉS ÉTIIANGEFIES.

lise le lever. Dans les ciiapileaiix du l('m]tle de Denderah, cette divinité, caractérisée par des oreilles de vache, est coiffée d'un édifice eiiihlé-niaticiue exprinianl riinivei'S cl posée sur une conpe richenuMit ornée, symbole de Thuniidité ipii produit toutes choses (fig-. 772).

Isis, la sœur et Téjjouse d'Osiris, est caractérisée par le distpie et les deux cornes qu'elle porte sur la tète (fig-. 773). Quand llorus triomphant a amené Typhon enchaîné, Isis a eu la faiblesse de lui pardonner, et c'est pour cela qu'Horiis lui a enlevé son diadème et l'a remplacé par des cornes de vache. La déesse a même quelquefois la tète entière d'une vache, en sorte que les Grecs l'ont confondue avec la nymphe lo, changée en vache par Junon.

Isis nous apparaît sous cet aspect sur une statuette où on la voil allaitant son (ils Horus (tig. 771).

Fig. 774. — Isis h ti'te de vache <'t Horus (d'après une statuette antique).

Le fils d'Isis et d'Osiris est Horus, le vainqueur de Typhon. Physiquement,. Osiris est souvent considéré comme le soleil, et Isis comme la lune : leur fils Ilorus représente le soleil levant, vainqueur de Typhon, les ténèbres personnifiées. Au surplus cette mythologie est très-obscure, et les explications qu'en ont données les Grecs sont fondées uniquement sur les rapports qu'ils croyaicMït \ trouver avec leurs propres fables. Le monstreux Typhaon, qui dans la guerre des Géants, fut quelque temps vainqueur de Jupiter, et pour lui enlever toute force lui coupa ses muscles, peut bien être en eiï'et le même que Typhon vainqueur d'Osiris.

La naissance des dieux. — 11 fallait trouver une légende pour les dieux un i)eu abstraits de l'ancienne Egypte ; mais les Grecs n'étaient pas embarrassés pour si peu de chose. Selon eux Isis et Osiris sont enfants du Soleil : ce dieu,irrité d'une infidélité de sa femme, déclara qu'elle ne pourrait mettre ses enfants au monde ni dans le mois, ni dans l'année. Mercure, qui au fond se sentait un peu coupable, voulut réparer la

LES DIEUX DE LÉGYPTE.

SOI

chose, mais comme un dieu ne peut défaire ce qu'un autre dieu a fait, il imagina une ruse. 11 alla j)roposer à la Lune une partie de dés et lui gagna la soixante-dixième partie de sa lumière, dont il fit cinq jours complémentaires. Car autrefois le mois avait trente jours et l'année trois cent soixante ; or ce fut précisément pendant les cinq jours ajoutés par Mercure, que naquirent les cinq grandes divinités égyptiennes : Osiris, Isis, Typhon, Horus et Nephthys (Vénus).

Fis.

Harpoci-ate (d'après une pien-c gravée aiiti(iue''

Sur les monuments flgurés, Osiris paraît principalement dans les scènes funèbres et dans celles qui ont rapport au jugement de Fàme. Isis et son fils Horus figurent plus fréquemment dans celles qui se rapportent à l'agriculture ou aux actions habituelles de la vie. Horus personnifie le soleil levant, mais ayant acquis déjà sa force et son éclat. Au jour de sa naissance, qui est le jour le plus court de Tannée, et répond à l'époque où le lotus fleurit, Horus s'appelle Harpocrate. C'est alors un enfant débile et souffreteux, assis sur une fleur de lotus et portant le doigt à sa bouche, ce qui l'a fait prendre longtemps pour le dieu du silence (fig. 773).

Un bas-relief du temple d'ÏIermonthis montre Horus sortant do la tige d'un lotus épanoui, emblème du Nil et de la vie également inépuisables. Le jeune dieu est coitîé d'une chevelure tressée en cernes de bélier et armé du fouet symbole de domination. Isis, assise en face de lui, lui tend la main droite, comme pour l'aider à sortir de la fleur où il était renfermé. Derrière lui Nephthys approche de sa tète la croix