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D1 V 1NITHS ETRANGERES.
ansée qu'on regarde comme l'emblème de la clef du Xi\ (liji. 770).
La déesse Isis est fréquemment représentée allaitant son lils lioi'us, même lorsque celui-ci a déjà atteint la taille d'un adolescent. C'est ce que nous voyons dans un bas-relief du temple de Phike qui représente un roi ou plutôt un prêtre faisant une olï'rande de fleurs de lotus à la déesse Isis (lig. 777). La déesse, assise en face de lui, allaite son tils Horus debout et déjà grand. Deux autres divinités sont placées derrière Isis. La première tient une grande règle dentelée sur laquelle elle indique avec son stylet un cran, sans doute pour marquer la hauteur où doit s'arrêter l'inondation du Nil ; la seconde tient la croix ansée et le sceptre à fleur de lotus.
Sur une autre scul[)lure de Philœ, on voit une femme avec une coilTure de liges de lotus, qui chante un hymne sacré devant Isis et son
Xcplhys. llorus. Isis.
Fit;. 77G. — Horus sur une fleur de lotus (d'après un bas-relief du temple d'Hermonthis).
fils Horus (fig. 778). La harpe dont elle s'accompagne porte les attributs d'Isis. La déesse assise tient la croix ansée et le sceptre de lotus. Son flls Horus tient également la croix ansée, mais il est de plus caractérisé par son geste traditionnel : il porte le doigta sa bouche.
Le bœuf Apis. — Osiris paraît avoir été la grande divinité des Égyptiens et de ce rôle principal découlent une multitude d'allégories qui se groupent autour de lui. u La vie de l'homme dit M. Mariette, a été assimilée par les Egyptiens à la course du soleil au-dessus de nos tètes ;
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lo soleil qui se couche et tlis|)araîlà riiorizon occidental est Timage de la mort. A peine le moment suprême est-il arrivé, qu'Osiris s'empare de l'àme qu'il est chargé de conduire à la lumière éternelle. Osiris, dit-on, (tait autrefois descendu sur la terre. Etre bon par evcellence, il avait adouci les mœurs des hommes par la persuasion et la bienfaisance. Mais il avait succombé sous les embûches de Typhon, son frère, le génie du mal, et pendant que ses deux sœurs, Isis etNephthys, recueillaient son corps qui avait été jeté dans le fleuve, le dieu ressuscitait d'entre les morts et apparaissait à son fils Ilorus qu'il instituait son vengeur. C'est ce sacrifice qu'il avait autrefois accompli en faveur des hommes qu'Osiris renouvelle ici en faveur de l'càme dégagée de ses liens terrestres. Non-seulement il devient son guide, mais il s'identifie à elle, il l'absorbe dans son propre sein. C'est lui qui, devenu le défunt lui-même, se soumet à toutes les épreuves que celui-ci doit subir avant d'être proclamé juste. C'est lui qui, à chaque àme qu'il doit sauver, fléchit les gardiens des demeures infernales et combat les monstres compagnons de la nuit et de la mort. C'est lui enfin qui, vainqueur des ténèbres avec l'assistance d'Horus, s'assied au tribunal de la suprême justice et ouvre à l'àme déclarée pure les portes du séjour éternel. L'image de la mort aura été empruntée au soleil, qui disparaît à Ihorizon du soir; le soleil resplendissant du matin sera le symbole de cette seconde naissance qui cette fois ne connaîtra pas la mort... Apis est le même qu'Osiris. Dieu
Fig. 779. — Le bœuf Apis.
souverainement bon, il descend au milieu des hommes et s'expose aux douleurs de cette vie terrestre sous la forme du plus vulgaire des quadrupèdes. La mère d'Apis passait pour vierge, même après l'enfante-nieiit. Apis en elîet n'était pas conçu dans le sein de sa mère par le contact du mâle. Ptha,la sagesse divine personnifiée, prenait la forme du feu céleste et fécondait la vaciie. Ai)is était ainsi une incarnation d'Osiris par la vertu de Ptha. On reconnaissait qu'Osiris s'était mani-
DIVINITES ETRANGERES.
fcst(''quand, apH'S une vacance de Tétable de Mempliis, il naissait un jeune veau pourvu de certaines marques sacrées qui devaient être au nombre de vingt-huit. A peine la nouvelle delà manifestation s'ctait-elle répandue, que de toutes parts on se livrait à la joie, comme si Osiris lui-môme était descendu sur la terre. Apis était dès lors regardé comme une preuve vivante de la protection divine. Quand Apis mourait de sa mort naturelle, il était enseveli dans les souterrains du temple (le Sérapéum) dont nous avons retrouvé les ruines à Sa([qarah. Mais quand la vieillesse le conduisait jusqu'à l'âge de vingt-huit ans (^nombre d'années qu'avait vécu Osiris), il devait mourir d'une mort violente. » La tète du bœuf Apis devait être noire avec un triangle blanc sur le front : il fallait aussi qu'il eût sur le corps des taches noires d'une forme déterminée et régulière.
Anubis. — Nephthys (identifiée par les Grecs avec Vénus) est la femme de Typhon, dont elle est aussi la sœur ; mais elle préférait son autre frère, Osiris, et de son union avec lui naquit Anubis, le dieu à tête de chacal et le gardien des momies. Quand Osiris fut tué par Typhon, ce fut Anubis qui lembauma. Une peinture du tombeau des rois, à Thèbes, montre
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Fig. 780. — Anubis gardant la momie d'Osiris (d'après une peinture du tombeau des rois,
à Thèbes).
Anu])is dans son rôle funéraire : le dieu à tète de chacal est debout et incliné devant une momie placée sur le lit funèbre. Sous le lit on voit quatre vases : le premier (placé sous la tète du mort) a pour couvercle une tète humaine, le suivant une tète de singe (cynocéphale), le troisième une tète de chacal, et le quatrième une tête d'épervier. Ces
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quatre personnages représentent des divinités secondaires, chargées de veiller sur les viscères du mort, qu'on déposait dans ces vases avant d'embaumer le corps. Cette image (fig. 780) se trouve reproduite avec quelques variantes sur une foule de monuments funèbres.
Une pierre gravée qui appartient évidemment à une époque bien
Fia-. "81. — L;i momie d'Osiris sur un lion (daprès une pierre gravée).
postérieure à celle de la figure précédente, nous montre le rôle d'Anu-bis sous un aspect différent. Ici c'est un lion qui porte la momie divine, et Anubis, les bras étendus, semble la couvrir de sa haute protection
Tig. 781;
Fig. 785. — Isis et Anubis (d'après une pierre gravée antifiue. cornaline).
Comme Mercure a pour mission de conduire les ombres dans le sombre royaume, les Grecs l'identifièrent aisément avec Anubis le gardien des morts, et de là est venu Hermanubis (Ilermès-Anubis). Anubis avait primitivement une tête de chacal, et ce n'est qu'ensuite qu'on lui adonné la tête de chien. « Les Égvpt'cns ne croient pas, dit Plu-tarque, que Mercure soit proprement un chien, mais seulement qu il
DIVINITÉS ÉTRANGÈRES.
a la nature de cette bète, qui est de garder, d'être vigilant, sage à discerner et juger l'ami ou Tenuenii. ■>
Une pierre gravée antique nous montre llermanul)is, avec la lète de chien, et tenant un serpent enlacé autour de son bras. La déesse qui le suit est Isis, présentée sous la forme que lui ont donnée les artistes grecs, quand les idées égy[»tiennes se sont répandues dans le monde antique, après la conquête macédonienne et romaine (tig. 782).
Tlioth. — Tliotli, le dieu a léte d"ibis, que les (irecs ont aussi assimilé à leur Hermès (Mercure), personnifie l'intelligence divine qui a présidé à la création de l'univers. 11 est spécialement le dieu des lettres, et les textes le nomment seigneur des divines paroles. Thoth, l'organisateur du monde, a dissipé les ténèbres primordiales, et c'est lui encore qui chasse la nuit de l'àme, c'est-a-dire l'erreur et les mauvaises pensées ennemies de l'homme. L'ibis et le singe cynocéphale lui sont consacrés.