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Melkart est quelquefois appelé l'Hercule tuien : il a. en effet, été identifié avec le héros grec, et quelques mythologues lui attribuent l'aventure de Géryon, mais il n'y a pas de véritable mythologie en dehors de la Grèce, et les obscures divinités des Phéniciens n'ont pas plus d'importance dans la poésie que dans l'art.

Astarté. — Divinité phénicienne ou syrienne, appelée la Reine du ciel, quia été assimilée à Diane à cause de son caractère lunaire, et à Vénus à cause de son caractère fécondant et générateur. C'est dans ce dernier rôle qu'elle est l'amante d'Adonis, personnification de la végétation naissante: les Grecs ont transformé ce type syrien pour en faire la jolie fable de Vénus et Adonis. Les représentations que nous avons de cette divinité sont de la plus extrême barbarie. La figure 797 nous montre Astarté, comme déesse de la lune, avec la tête surmontée d'un croissant, ou de cornes affectant cette forme, et la langue pendante ; son coips en çraîne est couvert de mamelles, et le croissant de la lune

DIVINITES ETRANGERES.

reparaît à sa base. Cette figure présente une certaine analogie avec la Diane d'Ephèse, mais sous une forme beaucoup plus grossière.

Fig. 707. —Astarté (d'après une statuette en bronze du musée de Cagliari).

Moloch. — La grande divinité des Ammonites, Moloch, est une espèce de Dieu suprême, à la façon de Baal avec lequel il semble avoir été quelquefois confondu. Une horrible idole du musée de Cagliari passe pour être la représentation de ce dieu qui a des ailes à la ceinture

Fig. 798. — Moloch (d'après une statuette en bronze du musée de Cagliaril.

et aux genoux : il tient d'une main une cpée et de Tautre un gril. Nous voyons dans la Bible, que les Juifs se laissaient facilement entraîner à sacrifier aux dieux de la Phénicie, et principalement à Moloch. Il faut être vraiment bien enclin à l'idolâtrie, pour porter ses hommages à des divinités aussi peu séduisantes que celles-là.

DIVINITÉS DE LA PERSE. Ormuzd et Ahriman. — Mithra. — Œon.

Ormuzd et Ahriman. — La Perse n'a pas de mythologie, mais un culte fondé sur le dualisme, et auquel l'art est absolument étranger.

Voici ce que Plutarque nous enseigne sur ce culte : « L'univers ne flotte pas au hasard dans le vide, sans intelligence et sans direction ; ce n'est pas non plus une raison unique qui lui commande et le dirige comme avec un gouvernail ou comme par un frein auquel il doit obéir; mais la plus grande partie est un composé de mal et de bien ; ou plutôt, rien, à vrai dire, dans la nature n'est exempt de mélange. Ce n'est pas un même sommelier qui, puisant à deux tonneaux de vin différents, les combine et les distribue à tous comme ferait un cabaretier ; et les vins, ici, ce sont les divers événements. Non, il y a deux principes opposés, deux forces contraires^ dont l'une marche à droite et en ligne droite, dont l'autre tire à gauche et en lignes brisées. De là ce mélange qui caractérise la vie et le monde, sinon dans leur entier, au moins pour ce qui est de notre globe terrestre et sublunaire. Car si rien ne doit originellement se faire sans cause, et si, d'un autre côté, un être bon ne peut produire rien de mauvais, il faut qu'il y ait dans la nature un principe particulier, qui soit l'auteur du mal, comme il y en a un pour le bien. »

« C'est là une opinion adoptée par le plus grand nombre. Les uns pensent qu'il existe deux divinités en quelque sorte rivales, dont l'une produit les biens et l'autre les maux. D'autres appellent Dieu le meilleur de ces principes, et Démon le plus mauvais. C'est la doctrine du mage Zoroastre, qui vivait cinq mille ans avant la guerre de Troie. Il donnait au dieu le nom d'Oromaze (Ormuzd) et au démon celui d'Ahriman. Il ajoutait, qu'entre les choses sensibles c'était à la lumière que le premier ressemblait le plus, le second, au contraire, aux ténèbres et à l'ignorance ; que Mithra tenait le milieu entre ces deux principes. Pour l'un Zoroastre enseigna des sacrifices, des prières et des actions de grâces, pour l'autre, des cérémonies lugubres destinées à détourner les maux. Et en effet les Perses pilent dans un mortier une certaine herbe appelée omônai, et ils invoquent en même temps Pluton et les ténèbres. En-

DIVINITÉS ÉTRANGÈRES.

suite, ayant mêlé à cotte herbe le sanp:d'iin loup égorgé, ils emportent la mivture et la jettent dans un lieu où le soleil ne pénètre jamais. Car ils pensent que parmi les végétaux les uns appartiennent au Dieu bon, les autres au démon méchant. De même parmi les animaux, ils regardent les chiens, les oiseaux et les hérissons de terre comme appartenant au Dieu bon, et les hérissons de rivière au démon méchant. Voilà pourquoi ils estiment heureux celui qui a mis à mort le plus grand nombre de ces derniers. »

Ormuzd est la lumière et le bien suprême, opposé à Ahriman qui représente le mal et les ténèbres. Ormuzd, organisateur de l'univers, crée toutes choses excellemment, mais à chacune de ses créations, Ahriman en oppose une autre qui est mauvaise. Ormuzd a créé six Amschas-pands, chefs de la hiérarchie céleste, chargés de veiller à la conservation et au perfectionnement du monde, mais les Darvands, génies malfaisants créés par Ahriman, s'opposent partout à leur action bienfaisante. Le taureau Amoudad, qui contient les germes de toute vie physique^ n'est pas plutôt créé par Ormuzd, qu'il est mordu et tué par le serpent d'Ahriman. De l'épaule du taureau sortit le premier homme, Kaiomorts, et les ditrérentes parties de son corps donnèrent naissance aux animaux et aux plantes utiles. Ahriman aussitôt créa les animaux et les plantes nuisibles, mais ne parvenant pas à faire l'homme, qui est doué de

Fis. 799. — Lp Lion ot la Licorne.

conscience, il tua Kaiomorts. Du corps du premier homme naquit un couple, Meschia et sa femme Meschiane, d'où est sorti le genre humain. Ahriman, par de fallacieuses promesses et des fruits délicieux qu'il leur donna, les priva de la béatitude céleste. Depuis ce jour l'homme est flottant, et pour chacun des actes de sa vie, il reçoit un bon conseil, qui vient des ministres d'Ornuizd, et un mauvais conseil, qu'il reçoit des ministres d'Ahriman.

DIVINITES DE LA PERSE.

8i9'

On a vu dans rhomme-taureaii des bas-reliefs de Persépolis le type du taureau primitif d'Ormuzd. Un autre bas-relief représente la licorne, ou bœuf à une corne assailli par un lion, un des animaux créés par Ahri-

man.

Un immense pont conduit de la lumière d'Ormuzd aux ténèbres d'Ahriman : lésâmes, après la mort, tra\ersent le pont quand elles se

Fis, 800. — L'homme-taureau.

sont guidées d'après les conseils des ministres d'Ormuzd, et tombent dans l'abîme s'ils se sont guidés d'après les conseils des ministres d'Abri-man. Mais à la fin des temps, quand la comète disloquera la terre, un torrent de flamme pure lavera toutes les souillures, les méchants seront pardonnes, et Ahriman lui-même reconnaîtra le pouvoir d'Ormuzd. Mithra. — Le premier ministre d'Ormuzd est Mitlira, qui à l'époque où tous les cultes orientaux firent irruption dans l'empire romain, fut considéré comme une divinité solaire. De nombreux monuments, qui sont tous pareils et datent de la décadence, se rattachent au culte de Mi-

Fiff. 801.

Mithra.

thra(fig. 801). Le ministre d'Ormuzd frappe de son poignard le taureau Aboudad, dont le sang doit produire les animaux et les plantes utiles; ce qu'on explique en disant que pour rendre la terre féconde, le Soleil la perce de ses rayons. Le serpent, image d'Ahriman, est couché traîtreu-