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11 ne lui restait jxuir toute ressource (|u'une tille uiiiijiic : il la vendit. Mélia. c'était son nom. se voyant dans resclavage, invoqua ÎNejttune qui, touché de compassion, lui accorda ];i lacullé de se métamorphoser comme elle voudrait. Tandis que son maître était letourné, Métra se transforma en jument et courut retrouver son père qui la revendit aussitôt ; la jeune fille se changeant sans cesse en chien, en oiseau, prenant mille formes diverses, et revenant toujours quand elle avait été vendue, devint Tunique ressource de ce malheureux père. Mais cette ressource même devint insuffisante, et Erésichthon, ne pouvant rassasier la cruelle faim qui le dévorait, finit par se manger lui-même. (Ovide.)

Les fêtes d'Eleusis. — Les fêtes d'Eleusis, en l'honneur de Cérès, étaient célèbres dans l'antiquité. Le chef du collège des prêtres, appelé hiérophante, avait pour mission de diriger la sainte cérémonie et d'initier aux mystères de la déesse.

Les initiés portaient de longues robes de lin, et leurs cheveux étaient relevés et liés avec des cigales d'or. Ce costume spécial était celui des âges primitifs et rappelait ainsi l'époque où les mystères furent institués ; cette tradition était d'autant jdus vénérée-, que les déesses elle-mêmes avaient autrefois participé aux luystères de leur culte. Tout le cérémonial des mystères était inscrit sur des tablettes apposées dans les sanctuaires, et figuré dans des peintures myslicpies.

Les fêtes durent plusieurs jours, et nuMiie plusieurs nuits, car les initiés sont tirés de leur sommeil pour aller aux processions nocturnes, où ils marchent deux à deux en silence et en tenant des flambeaux. Tout à coup la marche se précipite, et, se souvenant des courses de Cérès à travers le monde, ils se livrent h des évolutions rapides en secouant leurs flambeaux qu'ils se transmettent fréquemment l'un à l'autre : symbole de la lumière divine qui purifie les Ames et que les initiés se comnuuii([uent en s'éclairant mutu(dlement de la même flamme. Dans le joui il y a des fêtes de tout genre, et surtout de ces luttes athlétiques, (ju'on refi'ouve dans foutes les cérémonies religieuses des Grecs ; ici le prix du vainqueur est ime mesure d'orge, récoltée dans le champ même de la déesse qui a enseigné l'agricultiu'e aux hommes.

Le sixième jour est le plus luillant de la fête : c'est celui où les initiés conduisent d'Athènes à Eleusis, et en suivant la voie sacrée, la statue d'iacchus, le nourrisson de la déesse : le dieu est couroiuié de mvrte et

Fig. 115. — CiJi-ès ^silutuc aiiti<[UL').

LA MOISSON.

VJlî

iieiii un flambeau. Une foule immense raccompagne, car ce jour-là Athènes tout entière se donne rendez-vous sur la \oie Sacrée. Trente mille personnes suivent le cortège, en accompagnant [d'hymnes la

Fig. 170. — Cérès (d'après une statue anti(iuo).

musique des instruments. La grande procession s'arrête à différentes stations, où les jeunes filles la reçoivent en exécutant autour des autels des danses sacrées en l'honneur de la déesse.

Le rite de l'initiation comprenait des scènes mimicpies et symboliques, où les prêtres et les initiés figuraient, dans une sorte de drame religieux, toute la légende de Cérès et de Proserpine, le rapt de la jeune fille, le deuil et la douleur de Cérès, et ses courses à travers le monde pour re-

-NKPTUM-: ET CKUKS.

li'ouvor sa lillc. Céres élait alors a|»|H'li'(; la )hc'/-c des (loaicios, et pondant l'accomplissement du mystère, des instruments d'airain imitaient ses clameurs et sa voi\ gémissante. Les scènes d'allégresse succédaient aux gémissements quand Proserpine était retrouvée. Les initiés, obligés de décrire de |KMiildes circuits dans les ténèbres, en proie à des terreurs (pic iirodiiisaicid des \(»i\ conliiscs ci incoiuiiies, se retrouvaient ensuite nu niilicii des plus splendides clartés, au milieu des cbœurs de danse et des liarnnmics sacri'cs. des changements à vue, ces soudaines transitions de lobsciirité a la liiniicre, de la douleur à Tallégresse, figuraient pour les initiés le passage du sombre Tartare aux béatitudes de l'Elysée, et devenaient ainsi lui symbole de l'immortalité de l'àme et du bonheur promis aux justes.

L'immortalité de lame était représentée par la métamorphose du grain de blé. (pii mis dans la terre, où il semble destiné à se pourrir.

V\"-. 117. — lacclius ciiti'i' Ciérès et Prosei'i>iat', d'après une terre ciiile uiiiifiue.

renaît à la vie sous la forme d'un épi nouveau. Proserpine ravie au sein de la terre pendant six mois, et revoyant la lumière au printemps, représentait merveilleusement cet épi, et la tristesse de la nature pendant l'hiver était figurée par les gémissements de Cérès, la terre, qui pleure sa fille disparue, Proserpine, la végétation.

Un troisième personnage se joint dans les mystères d'Eleusis à Cérès ci à Proserpine. C'est b; jeune lacchus, le même que Zagreus, ou Bacchus mvstique. Il est le fils de Jupiter et de Cérès, le frère et le fiancé de Pioserpine, et représente le vin, comme Proserpine représente le pain. Il appaïaît presque toujours sous la forme d'un dieu enfant ; c'est ainsi qu'il est figuré sur une tcire cuit(^ archaïque, où on le voit entre Cérès et Proserpine. Nous en reparlerons à l'occasion de Bacchus Thébain. avec lequel il a été identitié.

Triptolème. — Pendant ([ue Cérès était à la recherche de sa fille.

LA MOISSON

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elle vint dans le lieu où est maintenant Eleusis ; là était le eliain]» Au vieillard Celée. Il regagnait sa ehaumière, portant des glands, des inùres cueillies au\ buissons et du bois sec pour échaufTer son foyer. Sa jeune fille ramenait deux chèvres de la colline, et un petit enfant était resté

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Fig. 178. — Tiiptolème entre Cérès et Proserpine (d'api-ès une peinture de vase .

malade dans son berceau. Le \ieillard et sa fille rencontrent la déesse qui avait pris les traits d'une vieille femme, et la conjurent d'accepter l'hospitalité de leur chaumière, si pauvre qu'elle fût. Chemin faisant, Cérès leur raconte qu'elle vient de perdre une fille chérie et ils pleurent ensemble. Le vieillard raconte aussi la maladie de son fils,et en entrant dans la cabane, la déesse voit l'image du deuil. La mère en larmes était près de l'enfant expirant: Cérès la salue, s'approche du berceau et applique sa bouche divine à la bouche de l'enfant. Aussitôt la |)àleur disparaît, les forces renaissent, et les parents voient que l'enfant est sauvé. Cérès le prend dans ses bras, le caresse, et, prononçant/les paroles mystérieuses, elle le porte au foyer, sous la cendre brûlante, pour que le feu le purifie et le dégage du poids de l'humanité. « Que faites-vous? » s'écrie la mère, hors d'elle-même, en arrachant son fils des flammes. « Sans vouloir être coupable, tu l'es devenue, lui dit Cérès : la crainte maternelle a empêché mes bienfaits. Cet enfant sera donc mortel; mais le premier, il labourera et sèmera, le premier, il recueillera le fruit de la terre cultivée. » Aussitôt la déesse attire un nuage dont elle s'enveloj)}»e, saisit ses dragons et s'envole sur son char ailé. (Ovide.)

Cet enfant, qui s'appela Triptolèine, reçut de Cérès la mission de parcourir toute la teire, en enseignant aux hommes l'agriculture (Juand

NEPTUNE ET GERES-

il iuri\;i chez L^^nciis, loi des Scythes, ce prince fut si juvi de la découverte; qui lui fut a|>|»ortt'e, ({ue dt'sirant s'en approprier h; mérite, il résolut de tuer Ti'i[)tolènie pour j)ouvoir se l'attribuer. Mais comme il allait mettre sou dessein à exécution, il éprouva tout à coup une étrange fransiormationet se mita fuii- dans les liois. CérèsTaNait métamorphosé en lynx.