Dans les mystères d'Eleusis, Triptolème, le jeune enfant malade qui renaît à la \ie sous un baiser de la déesse, personnifiait le travail agri-c<de, qui triom]die de Taridifi' du sol. par le contact di>in de Cérès.
l'iu. 17'.).
(Icrès et Triptolèmo (d'après un caiiiôe antùiur).
Près de l'Odéon d'Athènes il y avait deux temples, dédiés l'un à (lérès et à sa fille, l'autre à Triptolème, ([ui avait là sa statue. (Paisanias.) L'histoire mytholojii([ue de Trij)tolème est fréquemment représentée sur les monuments antiques. On voit souvent Cérès lui remettant les l'pis, qu'il va porter aux hommes sur un char ailé ou traîné par des serpents. Ailleurs on le voit enseignant l'art de cultiver la terre, ou montrant à des cultivateurs la manière de dompter les taureaux. \jn célèbre bas-relief récemment découvert à Eleusis, représente Cérès, Proserpine et Triptolènie.
Sur lui vase de Voici, Tri[)tolème, assis sur un char aux roues duquel sont adaptées des ailes de cygne, tient dans la main gauche un sceptre et des épis, et dans la droite une patère où Cérès, debout devant lui. va v«'i'ser la libation saci'ée. Proserpine, placée deriière Triptolème, tient en main la bandelette des mystères, qu'elle va ceindre autour de sa tétc déjà couronnée de myrte (fig. 178).
Les monuments antiques représentent fré({uemment Cérès entraînani Triptolème sur son char traîné par deux serpents ailés. Ce sujet figure sur un superbe camée (fig. 179).
Tri|ttoli'inc parcourut eu clTct la terre, poui- eiiseiuiiei' aii\ lioiuuies, ragricultui'C et il était liouoié |ires(|ue a légal lïunc di\iiiité.
Le retoui- de Pi'osorjiine est ligure sui- une belle peinlure clcNase. Le haut de la composition repiesente lOUnipe : Jupiter, assis et tenant un sceptre suimonté d'un aigle, tourne la tète pour voir Proserpiiu', que Mercure, jdacé devant lui vient do ramener des enfers. Proserpine porte le vêtement des jeunes mariées : derrière elle, le Printemps personnifié tient une guirlande de fleurs, pour indiquer la saison où la déesse est autorisée à revoir sa mère. Dans le plan inférieur on voit Tiiptolème sur un cliai- ailé traîné par des serpents. Il est couronné de myrte, symbole diniliation, et tient un sceptre avec un faisceau d'épis, (lérès lui présente dautres éj)is. et est suivie d'Hécate, portant le flambeau avec lequel elle a guidé la déesse à la recherche de sa fille. De I autre côté du char, la Terre personnifiée présente aux serpents attelés un |dat contenant les gâteaux de miel dont ils se nourrissent. A ses pieds pousse le narcisse, plante infernale, que la Terre a produite pour séduire Proserpine dans les champs de Nysa, où elle a été enlevée par Plu ton (lig. 180).
CHAPITRE Mil
LFS LIONS DE CVBÈLE
Cybèk' el AIvs. — T.o Taurol)olo. — Les prêtres de CNhèle. — Hipponièiie el Alalaiilc.
Cybèle et Atys. — Cybèle, plus tard identifiée avec Rhéaet apjtelée la Mère des dieux, est une divinité particulière à la Phrygie et (pii représente, comme Cérès, la terre dans sa fécondité. La belle statue du musée Pio-Clémentin montre la déesse assise sur un cube, symbole (le l'immobilité de la terre ; sa tête est couronnée de tours. Son
l''i£i. I(SI. — ('.yhrlo (d'upri-^; une statue anti(|U(' du nius('L' l'ioClénioiitin,.
bras est appu\é sur un tambour auquel sont suspendues de petites c\ inhales, parce que les Corybantes, dans le culte bruyant de la déesse, employaient le tambour et les cymbales d'airain. Le bas-reliéf placé à la base rappelle l'introduction du culte de Cybèle à Rome. Le vaisseau qui apportait l'image de la déesse, fut reteiui dans le Tibre, sans que
NEPTUNE ET CÉRÈS.
rien put le faire avancer. L ne vestale, injustement sou[)(;onnée, ranicii.i sans aucun effort, et ce miracle prouva son innocence (fig. 181).
Comme toutes les divinités, Cybèle a eu sa l'altle, mais elle est empreinte d'un caractère oriental très-prononcé. Au fond des forets vivait Vtvs, jeune ])erger pliiyyien remarquable par sa licauté. Il s'attacha à la déesse, qui le désigna pour présider à son culte, en lui rcconunandaiil de penser toujours à elle. Mais la nymphe Sagaris plut au jeune berger (jui oublia la déesse ; celle-ci se vengea cruellenuMit, en abattant Tarbic (|ui renfermait Thamadryade et au([uel était liée sa destinée. Atys a ce
182.
Cybèle et Atys.
Spectacle est pris d'un accès de folie furieuse. Il parcourt les forets du Dindyme et de l'Ida en poussant des cris, se déchirant lui-même le corps avec une pierre tranchante, faisant des contorsions, et laissant traîner dans la poussière sa longue chevelure. Il s'écrie (piil l'a mérité, et qu'il doit payer de son sang l'oubli ([u'il a fait de la déesse. (Ovide.) Aussi les ministres de ce culte, imitant l'exemple d'Atys, se déchiraient les chairs, et accompagnaient la procession de la déesse en poussant des hurlements. La flûte marie ses sons à leur fureur, et sous leurs mains eiîéminées retentissent les tambours. Atys fut changé en pin ; c'est pour cela que cet arbre est consacré à Cybèle.
Sur une des faces d'un autel de la villa Albani, on voit Cybèle, portant une branche dans une main et le tambour dans l'autre, et trainée sur un char attelé de deux lions. En face d'elle, le berger Atys, vêtu selon la mode phrygienne et pculanl un tambour, s'appuie contre un pin. au-([uel sont suspendues des cymbales. La face op|»osée l'cprésente siin|)le-ment un pin aAec les ustensiles du culte de Cybèle, un taureau et un bélier parés pour le taurobole et le criobole (fig. 182).
LES LIONS DE CYBÈLE.
iU3
Le taurobole. — Pour la cérémonie du taurohok, on creusait un fossé dans le(|uel se plaçait celui qui voulait être purifié. Sur un plancher percé de trous, placé au-dessus du fossé, on égorgeait le taureau dont le sang encore chaud tombait sur lui. La purification était encore plus complète quand au sang du taureau se mêlait C(dui du bélier; on tuait ces animaux avec un instrument semblable à celui dont s'était servi Cronos pour mutiler son père. C'était alors le criobole mêlé au taurobole. Ces cérémonies, qui s'accomplissaient toujours la nuit, ne remontent pas au delà des Antonins et se rattachent aux cultes bizarres, qui de lOrient vinrent alors se mêler aux anciennes croyances.
Les prêtres de Cybéle.
le Galle
Les prêtres de Cybèle portaient le nom
Leur chef était rArchigalle.
Fis. 185. — Arclii2;allo.
Un^bas-relief du musée Capitolin nous montre un archigalle dont la tête est ceinte d'une couronne d'olivier, à laquelle sont attachées trois médailles, une de Jupiter Idéen, et deux d'Atys. Une image d'Atys coiffé de la mitre est accrochée sur sa poitrine. La tête de l'archigalle est couverte d'un voile formé avec son manteau, et ses oreilles sont parées de perles. Un serpent à deux têtes, dont chacune tient une pierre précieuse, forme son collier. Dans sa main droite, il tient trois rameaux d'olivier, et dans la gauche un vase cannelé contenant des fruits, des pommes, des poires, un cône de pin, l'arbre consacré à Atys, et des amandes, qui furent produites i)ar son sang. Il en sort un fouet, dont le manche est orné d'une tête de vieillard à chaque extrémité. Ce fouet composé de trois rangés d'osselets enfilés est celui avec lequel les prêtres
NEPTUNE ET GÉRÉS.
(le Cybèlo se flagellai en t. Sur la muraille ou \oit d'un côté des cymbales, de Tautre, un tambour, une llùte droite, une flûte recourbée, et un cyste mystique (fig. 183).
Cybèle,ayantété identifiée avec Rhéa, porte babituellement le nom de iMere des Dieux. L'inscription suivante a été conservée dans YA?i-t/iolof/ic :