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« Un galle a consacré ces vêtements et cette chevelure à la mère des (lieux, protectrice d(> la montagne. Voici à quelle occasion. Il cheminait seul par la l'orét. lors([u'il fit la rencontre d'un lion terrible. Il y allait de la vie du jirètre de Cybèle, mais la déesse lui inspira l'idée de frapper sur son tambour. Au bruit de Tinstrument, la l>ète eut peur et prit la fuite. C'est pour cela que ces cheveux sont suspendus à ces branches. »

Hippomène et Atalante. — Quant aux lions de Cybèle, ils ont aussi leur fable, c'est celle d'ilippomène et d'Atalante.

Fig. 184. — Le lion de Cybèle (d'après une pierre gravée antique).

Atalante avait reçu des dieux une prodigieuse agilité. Comme plusieurs prétendants aspiraient à sa main, elle déclara ne vouloir épouser que celui qui courrait plus vite qu'elle, imposant au\ concurrents cette loi, que celui qui serait vaincu serait aussitôt mis à mort. Malgré la cruauté de cette condition, et l'avarice bien connue d'Atalante, sa beauté était telle qu'une foule de jeunes princes du voisinage accoururent pour lui disputer le j>rix de la course, et comme ils étaient toujours \aincus, la jeune fille, sans i)ilié pour le motif qui leur avait fait braver de pareils dangers, faisait exécuter froidement la sentence qu'elle avait prononcée contre ses amants vaincus.

Hippomène, jeune homme qui était persuadé que tout peut s'acheter

LES LIONS DE CYBÈLE.

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à prix d'argent, résolut de se mettre sur les rangs pour obtenir la main d'Atalante, et voici le stratagème qu'il imagina. 11 y avait, près du temple de Vénus, un arbre dont les feuilles elles fruits étaient d'or : il se procura trois pommes cueillies à cet arbre, et ainsi pourvu, se présenta pour luttera la course. Atalante ne tarda pas à le dépasser, mais Hippomèue fit rouler par terre une de ses pommes d'or, et tandis qu'Ata-lante, désireuse d'augmenter ses richesses, se baissait pour la ramasser, il rattrapa le temps perdu. On voit au jardin des Tuileries une statue de Coustou qui représente Ilippomene lançant ses pommes et près de là une statue de Lepautre qui représente Atalante courant après lui (fig. 18oetl86).

Fis;. 18.5.

Hippomène (statue de Guillaume Coustou).

Fig. 180. — Atalante statui Lepautre).

Hippomène recommença ainsi trois fois, si bien quil atteignit le premier le but. Atalante, vaincue, fut obligée de l'a.ccepter pour époux ; mais comme elle n'aimait rien au monde si ce n'est l'argent, et qullip-pomène de son côté avait toujours été convaincu que l'argent supplée à tout, ils ne montraient ni l'un ni l'autre aucune piété envers les Dieux et affectaient un véritable mépris pour Vénus. Ils allèrent jusqu'à nier sa divinité et profaner son temple ; mais la déesse se vengea cruellement des outrages qu'elle avait reçus, car elle les changea en /io)is, et, si nous en croyons Ovide, ce sont eux qui traînent habituellement le char de Cybèle.

Le triomphe do Cybèle forme le sujet d'une gracieuse composition de lAlbane. Assise entre deux lions sur un trône exhaussé de trois mar-

NEPTUNE ET GERES.

elles, la déesse invoque la douée elialeui du Soleil ([ui fait naître et imaii- les produetions de la terre. Cybèle est ici considérée comme la grande déesse, qui préside à la végétation : Cérès n'occupe quiin rôle suhallei ne. et se lient assise sur les marches du Irone. Puis voici le

I'"ig'. 18". — Atahnito toiiant la pomme et arracliaiit le flambeau de l'Amour (d'après une pierre gravée d'origine douteuse .

cortéjie des divinités aimaldes qui composent la cour de Cybèle : Po-monc est assise par terre entourée de toutes les espèces de fruits, Bac-chus debout presse le raistn dans une coupe d'or, et l'Amour a tressé une couronne qu'il vient déposer sur la tête de Flore, Au loin Pan et ses satyres conduisent des troupeaux, et, dans le ciel. Apollon radieux mène triomphalement son char en éclairant les humains.

LES FLEURS ET LES FRUITS

Ylorc — Sylvain. — Vertumno et Pomone. — Pritipo.

Flore. — Flore est la véritable divinité des fleurs en Italie ; elle est leprésentée snr une peinture d'Herculanum. Beaneoup de statues aii-

Fis-. 188. — Flore (d'après iino pointure de Pompéi).

tiques ont été restaurées en Flores, sans que l'attribution en soit bien certaine. Quelques-unes d'entre elles sont néanmoins fameuses. On peut citer entre autres la Flore du Capitole (fig. 190) dont Clarac donne la description suivante : « Ce chef-d'œuvre a été trouvé à Antium selon les uns, ou selon d'autres à la villa Tiburtine d'Hadrien. La tète lui appartient, mais a été cassée. Le bouquet, la main gauche et les quatre premiers doigts de la main droite sont modernes. Les draperies quoique finement travaillées et cà plis fort saillants, sont demeurées intactes. La déesse est représentée debout, le pied droit un peu avancé; elle porte des sandales; ses cheveux, peignés avec soin, sont ceints d'une couronne de roses. Par-dessus la tunique dont est vêtue cette Flore, est une

Fig. 180. — Flore (d'après une statue aiiti<iu«'j.

Fig. lî)(). — Flore (mu^ci' du Capitule h HouK")

NEPTUNE ET CÉUÈS. -Ml

seconde tunique qui n'est pas retenue par une ceinture. La couronne de roses que porte cette divinité lui a fait imposer le nom de Flore; mais cette couronne ne constitue pas nn attribut exclusivement propre à cette déesse; on la donne encore au\ Muses, aux Grâces, aux Heures. De plus, le bouquet, n'étant pas antique, ne prouve rien à cet égard. L'ignorance où l'on est de figures certaines de Flore, laisse beaucoup d'incertitude dans l'attribution des statues à cette divinité. »

Nous donnons figure 188 une autre statue antique de Flore, dont le type se trouve dans plusieurs musées, mais dont nous ne saurions garantir l'attribution, la couronne étant moderne ainsi que le bouquet.

Dans l'art moderne, Rubens a fréquemment représenté cette divinité et le Poussin a fait sur le triomphe de Flore un admirable tableau (jui est au Louvre. La déesse, assise sur un char richement orné, est traînée par deux zéphirs et est accompagnée d'un nombreux cortège de nymphes, de jeunes gens, d'amours portant des fleurs, les uns dans leurs mains, les autres dans des corbeilles. Des femmes et des enfants précèdent le char en chantant et en dansant.

Flore a raconté elle-même son histoire et ses fonctions : «Autrefois, dit-elle, j'étais Chloris, maintenant on m'appelle Flore. C'est ainsi que mon nom, tiré du grec, a été corrompu dans l'idiome latin ; j'étais Chloris, nymphe de ces champs fortunés, oii autrefois les hommes coulèrent des jours délicieux. Quant à mes traits, il en coûterait à ma modestie de les peindre, mais ils valurent à ma mère un dieu pour gendre. C'était un jour de printemps; j'errais seule, Zéphire me voit ; je me retire, il me suit et bientôt me donne le nom d'épouse. Au milieu des champs dont me dota mon époux est un jardin fécond ; un souffle pur le caresse, des eaux limpides l'arrosent. Mon époux le sema des plus belles fleurs et me dit : Déesse, règne à jamais sur ces fleurs. C'est moi qui préside à leurs nuances diverses, car autrefois le vaste univers ne présentait qu'une teinte uniforme. » (Ovide.)

Sylvain. — Originairement Sylvain était simplement le dieu des forêts, qui préside à la végétation des arbres, mais plus tard il a eu aussi dans son domaine les arbres fruitiers, les troupeaux, et est devenu une divinité complètement pastorale. Les charpentiers, les menuisiers, et en général tous les ouvriers qui travaillaient le bois, formaient à Rome une corporation puissante, jdacée sous la protection de Sylvain, le dieu des forêts, et nommée pour cette raison le grand collège de Sylvain. Ce dieu est habituellement représenté avec une serpe à la main, quelquefois aussi avec une branche d'arbre ; ses temples sont toujours placés dans les bois. Plusieurs fois par an les ouvriers se réunissaient au temple de leur patron pour y faire des sacrifices, et chaque année il y avait une procession solennelle. Une section importante de la corporation, les