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teau Vogelöd (ou la Découverte d’un secret [Schloss Vogelöd, 1922]). Mais downloadModeText.vue.download 35 sur 625

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 14

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il faut avouer que l’expressionnisme qui marquera encore l’un de ses films les plus justement célèbres : Nosferatu le vampire (Nosferatu, eine Symphonie des Grauens, 1922), fut plus apparent dans le choix des sujets — prédilection pour le surréel, l’indicible, l’inquiétant — que dans la mise en scène proprement dite, où l’on ressent déjà certaines caractéristiques du Kammerspiel. Après la Terre qui flambe (Der brennende Acker, 1922), Phantom

(1922) et l’Expulsion (Die Austrei-bung, 1923), où les critiques du temps se plurent à reconnaître le « merveilleux sens de l’intimité de l’âme que possèdent les Suédois », et après une comédie fantaisiste : les Finances du grand-duc (Die Finanzen des Gross-herzogs, 1923), Murnau entreprend le Dernier des hommes (Der letzte Mann, 1924), qui fit sensation dans le monde

entier par l’originalité de sa réalisation.

Si l’histoire de ce portier d’hôtel déchu de ses fonctions (atteint par la limite d’âge, il est brutalement dépouillé de son uniforme rutilant et obligé d’assurer la fonction de gardien de lavabos) peut paraître parfois schématiquement symbolique, le traitement technique en revanche novateur en son temps reste aujourd’hui encore remarquable. Aidé par le métier consommé de l’opérateur Karl Freund, Murnau multiplia les virtuosités visuelles. « Placée sur un chariot, la caméra glissait, s’élevait, pla-nait ou se faufilait partout où l’intrigue le nécessitait. Elle n’était plus figée, mais participait à l’action, devenait personnage du drame. Ce n’étaient plus des acteurs qu’on devinait placés devant l’objectif, mais celui-ci les surpre-nait sans qu’ils s’en doutent », écrivait en 1929 un jeune journaliste nommé Marcel Carné*. Tartuff (1925), puis Faust (1926) vinrent confirmer la place prépondérante prise par Murnau dans le cinéma allemand des années 20.

L’Amérique, qui avait déjà ravi de nombreux cinéastes à l’Europe, ne fut pas insensible à cette réputation : la Fox offrit au cinéaste un contrat tentateur qu’il accepta. Mais, contrairement à certains metteurs en scène qui seront vite « dépersonnalisés » et « décervelés » par la machine hollywoodienne, Murnau débuta aux États-Unis par un coup d’éclat : l’Aurore (Sunrise, 1927), adaptée d’un roman de Hermann Su-dermann, authentique chef-d’oeuvre qui sera reconnu plus tard par les historiens du cinéma comme l’un des

« plus beaux films du monde », mais ne recueillit pas lors de sa sortie les suffrages du public. Les Quatre Diables (Four Devils, 1928) et la Bru (Our Daily Bread ou City Girl, 1930) furent suivis par Tabou (Tabu, 1931), film tourné en collaboration avec le grand documentariste Robert Flaherty à Bora Bora et à Tahiti, qui fut en quelque sorte le testament artistique de l’auteur, puisque ce dernier mourut dans un accident d’automobile huit jours avant la présentation de son film à New York.

L’univers de Murnau, soumis aux

forces maléfiques, est fondamentalement pessimiste. Plusieurs thèmes courent en filigrane le long de son

oeuvre : l’homme en lutte contre le surnaturel, l’interdit, l’illicite ; l’impossibilité de l’accomplissement de l’amour ; la contamination de l’esprit par les préjugés et les fausses croyances ; le dédoublement de l’individu. (« Chaque homme a un double et lorsqu’il le voit la mort est proche », Gérard de Nerval.)

Magicien de l’image, Murnau a

presque toujours su échapper au cadre rigide d’une simple intrigue pour aborder une autre dimension de l’espace filmique. Aussi ses films apparaissent-ils avant tout comme de subtiles mé-

ditations métaphysiques sur le destin tragique de l’homme et tout particuliè-

rement de l’homme mis au ban de la société.

J.-L. P.

L. H. Eisner, F. W. Murnau (le Terrain vague, 1964). / J. Domarchi, « Murnau » dans Anthologie du Cinéma, t. I (C. I. B., 1965). / C. Jameux, Murnau (Éd. universitaires, 1965). / R. Borde, F. Buache et F. Courtade, le Cinéma réaliste allemand (Serdoc, Lyon, 1966).

muscle

Organe formé de fibres contractiles, qui produit le mouvement chez les animaux.

L’examen des muscles au micros-

cope permet de les classer en muscles lisses et en muscles striés : les premiers ont dans leurs cellules de fines fibrilles rectilignes sans aucune strie ; les seconds ont des fibrilles comportant des alternances de zones claires et de zones sombres qui leur donnent un aspect strié (myofibrilles).

Cette distinction morphologique

correspond à des modes de réaction, à des fonctions et à des commandes nerveuses différents.

Muscles lisses, ou

viscéraux

Les muscles lisses sont ceux qui

constituent les tuniques musculaires du tube digestif, des vaisseaux, des conduits ou canaux des voies urinaires, des bronches, ainsi que le myomètre

(muscle utérin) et les muscles de la pupille et des poils (muscles horripi-lateurs ou érecteurs). Il existe également des fibres musculaires lisses isolées dans certaines parties des tissus conjonctifs.

La cellule, ou fibre musculaire lisse, est un fuseau allongé de 0,1 mm de long et de 5 microns de large. Elle contient un noyau en ovale situé en son centre et des fibrilles lisses disposées dans le sens de sa longueur. Dans certains cas, la cellule peut être aplatie et avoir quelques ramifications à ses extrémités, mais il n’y a toujours qu’un seul noyau, et les fibrilles sont toujours unies (sans stries).

Les fibres musculaires lisses sont commandées par des terminaisons

de fibres du système neurovégétatif (sympathique et parasympathique), c’est-à-dire des fibres amyéliniques (non entourées de myéline). Les fibres nerveuses se terminent au niveau de la cellule musculaire lisse par un simple renflement, le « bouton terminal ». Du fait de leur innervation neurovégétative, les muscles lisses échappent au contrôle de la volonté. Leur contraction est relativement lente : la période de contraction peut atteindre dans certains cas plusieurs secondes.

Muscle strié du coeur,

ou myocarde

La tunique musculaire du coeur*, le myocarde, est le seul muscle viscéral qui soit strié. Sa structure est complexe, ses cellules différant notablement de celles des muscles striés squelettiques, et son innervation est très spéciale.

Muscles striés

squelettiques

Des cellules musculaires striées forment tous les muscles squelettiques, qui assurent les mouvements et la locomotion*. Chaque muscle est fait de l’assemblage d’un plus ou moins grand nombre de fibres, ou cellules musculaires, disposées parallèlement. Son insertion squelettique (sur l’os) se fait par l’intermédiaire d’un tendon le plus souvent ou d’un tissu aponévrotique.

Au sein de ce muscle existent en outre

des nerfs, des vaisseaux et du tissu conjonctif dont les lames entourent le muscle et isolent des faisceaux de fibres musculaires.

Structure du muscle strié

y Cellule ou fibre musculaire. Elle est très particulière par sa forme allongée ; elle peut atteindre plusieurs centimètres alors même que son diamètre n’est que de l’ordre d’une dizaine de microns. Elle se distingue encore par le fait qu’une cellule comporte downloadModeText.vue.download 36 sur 625

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non pas un, mais plusieurs centaines de noyaux (syncytium) disposés à sa périphérie, le long de la membrane cytoplasmique, ou sarcolemme. Le

cytoplasme, ou sarcoplasme, se singularise par la présence de structures filamenteuses disposées parallèlement d’un bout à l’autre de l’axe longitudinal de la fibre musculaire : ce sont les myofibrilles. Entre les myofibrilles s’insinue un double réseau de canalicules longitudinaux et transversaux, le réticulum endoplasmique.