dire au niveau de l’école maternelle et primaire.
À l’heure où l’avenir de l’enseignement musical des écoles parisiennes est plein d’incertitude, quelques villes de province, comme Lyon, créent au contraire un corps de professeurs analogue à celui de Paris, formé au conservatoire de la ville.
L’enseignement
secondaire
De la 6e à la 3e, l’enseignement musical est obligatoire, à raison de 1 heure par semaine, plus 1 heure de chorale facultative.
Dans les collèges d’enseignement
général (C. E. G.) de province, cette heure est assurée par un professeur d’enseignement général ayant pré-
senté, lors de son certificat d’aptitude au professorat dans les C. E. G.
(C. A. P.-C. E. G.), une option musique.
À Paris et dans les communes de
l’ancienne Seine, les professeurs spé-
ciaux de la Ville de Paris enseignent dans les C. E. G. et dans certains collèges d’enseignement secondaire (C. E. S.).
Dans les lycées parisiens et pro-
vinciaux, l’enseignement musical est donné par les professeurs de l’État.
Ceux-ci étaient recrutés jusqu’ici par un concours préparé à la section spé-
ciale des lycées La Fontaine et Claude-Bernard. Actuellement, des modifications sont en cours et nous verrons plus loin quel sera le nouveau mode de recrutement.
L’heure de musique comporte des
activités variées :
— histoire de la musique, illustrée par des auditions de disques commentées ;
— vocalises et étude de chants choisis parmi les oeuvres des maîtres les plus accessibles ;
— exercices de solfège, notions de théorie, dictée, rendus plus attrayants par l’utilisation, progressivement ré-
pandue, de méthodes dites « actives ».
La « méthode Orff », qui nous vient d’outre-Rhin, utilise l’« instrumenta-rium », composé essentiellement d’instruments à percussion, auxquels sont jointes des flûtes à bec. Tout comme il parle sa langue maternelle avant de la lire et de l’écrire, l’enfant exécute des rythmes, accompagne une comptine en frappant sur un tambourin ou un xylophone avant d’avoir vaincu toutes les difficultés de la lecture musicale. Le désir de jouer sur sa flûte des
« airs connus » l’amène à découvrir lui-
même les sons qui les composent, à les noter, à les lire...
La « méthode Martenot », française, propose des jeux musicaux destinés à éveiller et affiner l’oreille, le sens du rythme et la sensibilité.
La « méthode Kodály », très répandue en Hongrie, est encore mal connue en France et fort peu utilisée. (V. Ko-dály [Zoltán]).
À partir de la classe de seconde, l’enseignement musical est facultatif, sauf toutefois dans les écoles normales d’instituteurs. Les futurs maîtres devront faire chanter leurs élèves, et leur certificat d’aptitude professionnelle (C. A. P.) comporte une courte leçon de musique.
Les lycées et collèges techniques ne font aucune place à la musique. Une exception cependant : le lycée technique de Sèvres possède depuis 1950
une section spéciale, unique en France, destinée à former des techniciens de la musique, profession offrant très peu de débouchés à l’heure actuelle.
Enseignements général, musical,
commercial, répartis sur trois années, préparent l’élève au brevet de technicien de la musique (B. T. M.), conduisant à des professions telles que secré-
taire musical, disquaire en magasin ou attaché aux discothèques d’arrondissement à Paris, ou de maisons de la culture, ou à l’O. R. T. F.
La Maîtrise de l’O. R. T. F., placée sous la double autorité des ministères de l’Éducation nationale et de l’Information, peut être considérée à la fois comme une école professionnelle de musique et de chant et comme un
établissement d’enseignement secondaire. Elle est une source permettant d’assurer le recrutement et le renouvellement du personnel des chorales de l’O. R. T. F. Les enfants, de qui on exige avant tout des qualités vocales certaines, sont recrutés au niveau de la 6e et poursuivent au sein de cet organisme des études générales et musicales. Ces dernières sont divisées en quatre classes : deux maîtrises préparatoires ; la maîtrise d’enfants ; la maî-
trise de jeunes filles. La maîtrise offre
maintenant moins de débouchés qu’en ses premières années : choristes, professeurs, emplois paramusicaux.
L’enseignement musical dispensé
dans les écoles primaires et secondaires, même s’il est de qualité, n’atteint qu’un but modeste : donner à downloadModeText.vue.download 41 sur 625
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 14
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chaque Français le goût de la bonne musique et la possibilité de déchiffrer quelques pages très simples. Par le chemin de la section technique du lycée de Sèvres et de la maîtrise de l’O. R. T. F., on aborde un autre type d’établissements publics, fréquentés volontairement par des « militants » de la musique, qui deviendront des musiciens professionnels ou plus simplement de bons amateurs éclairés, capables de jouer très correctement l’instrument de leur choix. Le nom de « conservatoire », attribué à ces établissements, désigne en réalité des écoles de musique de niveaux très différents, allant du simple « conservatoire municipal »
au « Conservatoire national supérieur de musique de Paris ».
Les conservatoires
municipaux de Paris
Le plus ancien est celui du Xe arrondissement, fondé en 1950. Depuis, presque tous les arrondissements et de nombreuses communes de banlieue ont fondé des conservatoires ou réorganisé sous ce nom des écoles de musique déjà existantes. Ces établissements ont eu une croissance rapide : le conservatoire du Xe, qui a débuté avec 150 élèves, en a, en 1970, 1 800. L’enseignement est gratuit, et seul un droit d’inscription d’un très faible montant est exigé au début de l’année scolaire. Les limites d’âge sont très larges : de 6 à 25 ans.
Toutes les disciplines sont enseignées : solfège, instruments à cordes, à vent, à percussion, chant, danse. En fin de scolarité, une dizaine d’élèves environ sur 100 entrent au Conservatoire national supérieur.
Les écoles municipales
(ou conservatoires) de province
Certaines grandes villes de pro-
vince comme Marseille ou Bordeaux, d’autres de moindre importance, possèdent des écoles de musique actuellement non encore rattachées au service des Affaires culturelles. Ces écoles demeurent donc strictement municipales et ne touchent aucune subvention de l’État. Cependant, leur nationalisation est à l’étude.
Les écoles agréées
D’autres villes possèdent une école municipale agréée, dotée d’une subvention ministérielle et rattachée au conservatoire régional (autre type d’établissement dont nous parlerons plus loin).
Les écoles nationales
de musique
Leur nombre s’élevait à 45 pour l’ensemble de la France, avant la transformation de certaines d’entre elles en conservatoires régionaux. Ces E. N. M.
reçoivent une subvention et sont soumises à un contrôle pédagogique. Elles ont une double vocation : préparer de futurs musiciens professionnels à l’entrée au Conservatoire national su-périeur de musique de Paris, et donner aux musiciens amateurs la possibilité d’obtenir un diplôme de fin d’études musicales comportant trois certificats : instrumental, de musique de chambre, d’humanisme musical.
Les conservatoires
régionaux
Résultant de la transformation de certaines écoles nationales, ils sont actuellement situés dans les dix villes suivantes : Toulouse, Reims, Rouen, Lyon, Besançon, Nancy, Tours, Grenoble, Metz, Strasbourg. Dans l’avenir, il est prévu un établissement de ce genre par région administrative, soit 21. La structure de ces conservatoires est plus complexe que celle des conservatoires traditionnels : s’ils dispensent, d’une part, un enseignement analogue à celui des E. N. M., ils se singularisent par l’association avec les lycées