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musicaux, sur lesquels ils exercent leur tutelle. Le lycée musical fonctionne soit au sein même du conservatoire, soit dans un établissement d’enseignement primaire et secondaire. Les horaires y sont « aménagés », c’est-

à-dire que les heures d’enseignement général y sont réduites au profit de celles de musique (7 à 8 heures par semaine pour le primaire et le premier cycle du secondaire). Les effectifs des classes sont également réduits (17 à 20 élèves). Le 2e cycle secondaire, avec 17 heures de musique hebdomadaires, prépare au baccalauréat musical (créé en 1969 sous l’appellation A 6), permettant l’accès au Conservatoire ou à l’université.

Le Conservatoire national

supérieur de musique de

Paris (C. N. S. M. P.)

Fondé en 1795 par Bernard Sarrette (1765-1858), il a toujours été et demeure la clé de voûte des études musicales professionnelles. Celles-ci comportent maintenant trois cycles.

Le premier cycle est consacré, outre l’étude de l’instrument choisi, à la formation musicale de base (solfège, analyse, etc.).

Le deuxième cycle assure la for-

mation professionnelle (orchestre, art lyrique, etc.).

L’ensemble des deux cycles, d’une durée de 4 à 6 ans, aboutit à un diplôme de fin d’études, ou à un premier prix, consécration suprême.

Un troisième cycle, de création

récente, consiste en un enseignement de perfectionnement au-delà du premier prix, pour certaines grandes disciplines : piano, violon, musique de chambre, direction d’orchestre, chant, histoire de la musique.

Aux classes déjà existantes se sont ajoutées récemment les classes de guitare, d’analyse musicale, de réalisation au clavecin, de musique électro-acoustique. Dans l’avenir, il est prévu de créer 5 ou 6 conservatoires supérieurs, d’un très haut niveau et de les inclure dans les universités des arts,

qui regrouperaient toutes les grandes écoles artistiques. Mais cela n’est, pour le moment, qu’un projet...

La musique à l’université

Cependant, la musique n’est pas totalement absente de l’université, bien que jusqu’à présent elle y ait joué un rôle très modeste : trois chaires de musicologie*, à Paris, Strasbourg, Poitiers (cette dernière étant un grand centre de musique médiévale), permettaient à de trop rares étudiants de préparer un certificat d’histoire musicale.

Un arrêté paru au Journal officiel du 14 novembre 1969 confie désormais à l’université la formation des professeurs de musique de l’enseignement secondaire, qui avait lieu jusqu’ici dans les classes spécialisées des ly-cées La Fontaine et Claude-Bernard à Paris. Le premier cycle conduit à un diplôme universitaire d’études litté-

raires (D. U. E. L. : mention éducation musicale), le deuxième à la licence (en 1 an) et à la maîtrise (en 2 ans). L’ar-rêté prévoit que la partie pratique de cet enseignement musical « peut être suivie en dehors de l’université », en particulier dans les conservatoires. Le système de recrutement et la carrière administrative de l’ensemble des professeurs de l’enseignement secondaire seront ainsi unifiés.

Le troisième cycle permettra la pré-

paration d’un doctorat d’État et, par voie de conséquence, la promotion de chaires de musicologie. En principe, toutes les universités ont la possibilité de mettre en place cet enseignement, mais, en fait, seules la Sorbonne et l’université de Vincennes l’ont réellement organisé.

Fondée en 1953, l’International

Society for Musical Education (ISME) se propose de répandre et d’encourager l’éducation musicale à travers le monde. Tous les 2 ans, ses membres se réunissent en congrès pour confronter les méthodes et les résultats. Il semble que les efforts de cet organisme portent leurs fruits : les pays étrangers européens, telles l’U. R. S. S., la Hongrie, l’Allemagne, etc., laissent à la musique une place importante dans les programmes scolaires et adoptent

des méthodes « actives » qui font aimer l’étude de cet art difficile. Hors d’Europe, le Japon encourage vivement les initiatives privées (écoles financées par de grands quotidiens par exemple), parallèlement à l’enseignement officiel.

La France, actuellement, prend

conscience de son retard et de la nécessité d’« ouvrir » un plus vaste public à la musique. Aux écoles privées (telles la Schola cantorum, l’École normale de musique), qui dispensent depuis de nombreuses années un enseignement analogue à celui des établissements officiels, se sont ajoutés plus récemment des organismes qui permettent aux jeunes d’accroître leurs connaissances : Musigrains, Concerts éducatifs Colonne, Activités musicales des jeunes, Musicoliers, maisons de la culture, Jeunesses* musicales de France. Les efforts déployés par ces organismes, auxquels s’ajoutent les modifications des structures, des programmes, l’utilisation des méthodes actives dans l’enseignement proprement dit, donneront, espérons-le, aux Français le goût de cultiver la musique, à l’heure où la civilisation des loisirs nécessite une organisation de ceux-ci. Cependant, la musique ne doit pas être là seulement pour « meubler » le temps, mais s’imposer comme un besoin profond de l’homme. Comme l’a dit Marcel Landowski : « Un monde sans musique est un monde sans amour. »

C. D.

M. Gagnard, l’Initiation musicale des jeunes (Casterman, 1971).

music-hall

Établissement où sont présentés sur une scène des spectacles variés com-downloadModeText.vue.download 42 sur 625

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 14

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prenant notamment des tours de chant, mais aussi diverses attractions, accompagnés en général d’un orchestre. Par extension, le terme music-hall désigne un genre de spectacles variés dont la chanson constitue toujours un élément

plus ou moins important.

Les débuts du music-hall

Dès la fin du XVIIIe s., sous l’Ancien Ré-

gime, plusieurs cafés parisiens présentaient aux consommateurs des attractions et des chanteurs. Aux « musicos »

de la Révolution succédèrent les cafés chantants, puis les cafés-concerts*, qui laissèrent peu à peu la place, à partir du dernier quart du XIXe s., aux music-halls.

La différence entre les deux types d’établissements est apparemment

simple : les spectateurs du music-hall ne consomment pas, alors que ceux du café-concert prenaient une consommation (les traditionnelles cerises à l’eau-de-vie). Originellement, le café-

concert faisait payer la consommation et « offrait » un spectacle ; le music-hall fait payer l’entrée. En outre, reprenant une des traditions des premiers cafés avec attractions, le music-hall introduisit de nombreux numéros empruntés au cirque.

L’influence de l’Angleterre

En 1848, le tenancier anglais Charles Morton (1819-1904) avait inventé une espèce de « pub-concert » à la Taverne Saint George de Londres, en offrant un spectacle à ses clients — et à ses clientes : il fut le premier à ouvrir son pub aux femmes. Cette dernière innovation et sa formule artistique ellemême ayant eu du succès, il aménagea une vieille taverne pour le spectacle : le Canterbury Arms devint le Canterbury Hall, et il agrandit la salle jusqu’à 1 500 places. La réussite incita Morton et ses concurrents à ouvrir d’autres music-halls. Morton devint proprié-

taire et animateur de nombreuses salles comme l’Empire, l’Oxford, l’Alhambra, le Tivoli, etc. Il fut l’un des premiers grands directeurs de music-halls.

Dans ces établissements, suivant une évolution parallèle à celle qui avait lieu en France à la même époque, le spectacle était constitué par des chanteurs et des artistes venus du cirque. Certains sont restés célèbres, comme le nain Little Tich ou la chanteuse Jenny Hill.

On vit sur les scènes londoniennes des

« numéros » qui sont devenus depuis des classiques du music-hall : dres-