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Jadis très fréquente, cette complication l’est devenue beaucoup moins grâce à la mise en oeuvre de moyens physiques destinés à éviter la stase veineuse : lever et marche précoces, mobilisation active et passive des membres infé-

rieurs (rôle essentiel du kinésithérapeute et de l’infirmière soignante). La surveillance quotidienne des membres inférieurs, le dépistage d’un trajet veineux douloureux et la mise en oeuvre consécutive immédiate d’un traitement anticoagulant ont rendu très rare l’embolie pulmonaire mortelle.

La cause des complications respi-

ratoires est unique : c’est l’encombrement de l’arbre trachéo-bronchique par les mucosités normalement sécrétées, mais qui ne sont plus évacuées par suite de la paralysie passagère des cils vibratiles sous l’influence de l’anesthésie. La conséquence en est l’atélectasie (aplatissement des alvéoles pul-

monaires) d’un segment ou d’un lobe pulmonaire. La prophylaxie pendant l’opération est sous la responsabilité de l’anesthésiste, qui doit procéder à l’évacuation des sécrétions trachéo-bronchiques par aspiration et assurer la liberté de l’arbre aérien. Après le réveil et dès que possible, il faut faire tousser et cracher le malade pour évacuer les mucosités.

Les complications urinaires sont la rétention d’urine et l’anurie.

La rétention d’urine, souvent ré-

flexe, peut s’observer après n’importe quelle opération ; la pose d’une sonde suffit à y remédier.

L’anurie (suppression de la sécré-

tion d’urine), beaucoup plus grave, peut survenir après une opération portant sur les voies urinaires, mais aussi sur l’appareil digestif ou les os. Elle a pour cause première le défaut d’irrigation du parenchyme rénal. L’hypotension artérielle, l’hémorragie sous toutes ses formes en sont à la base. La compensation exacte des pertes sanguines, le maintien du volume sanguin en sont la prophylaxie. La seconde origine de ce désordre rénal doit être trouvée dans le déséquilibre hydro-électrolytique du plasma sanguin : pertes liquidiennes diverses, vomissements, diarrhée, exsudations entraînant pertes d’eau et de sel. Apporter par voie veineuse les quantités nécessaires d’eau et de sel en se fondant sur les chiffres de l’ionogramme souvent répété assure la correction du déséquilibre.

Les divers types

d’opérations

Les opérations pour traumatismes

y Les plaies des parties molles sont parfois linéaires et nettes (arme blanche, couteau de boucher). Il faut vérifier s’il y a ou non plaie vasculaire et, si celle-ci existe, la traiter par suture ou ligature, puis la refermer par suture. Lorsque la plaie est anfrac-tueuse — plaie par balles, par éclats, par écrasement —, il faut en faire le parage : plan par plan, on excise les tissus contus et dévitalisés. Lorsqu’il y a fracture associée, par conséquent

ouverte, le parage de l’os comporte l’ablation des esquilles libres, parfois la contention directe des fragments par fixateur externe par exemple.

y Les plaies pénétrantes de l’abdomen nécessitent une exploration

chirurgicale mettant en évidence une éventuelle plaie viscérale.

y Les plaies pénétrantes de poitrine peuvent exiger une intervention d’urgence (plaie du coeur), ou une mise en observation et parfois une intervention secondaire (plaie pleuro-pulmonaire).

y Les contusions* des parties molles peuvent causer un hématome, qu’il faudra parfois évacuer par incision.

Le décollement profond des parties molles de l’aponévrose peut être la cause d’un épanchement séreux plus ou moins abondant, dit « de Morel-Lavallée », qui pourra nécessiter la pose d’un drain avec aspiration sous dépression (drainage de Redon-Jost).

Les contusions de l’abdomen ou du thorax sont opérées lorsqu’il y a des signes d’atteinte viscérale.

Les contusions du crâne* peuvent

être responsables d’hématomes en

dehors ou en dedans de la dure-mère (hématome extra-dural ou hématome intra-dural) qui nécessitent une opération libératrice.

y Les fractures* peuvent être ou-

vertes de dedans en dehors, l’un des fragments étant la cause de l’ouverture cutanée. On les opère pour rapprocher et fixer les fragments, et l’on pratique alors une ostéosynthèse.

Les fractures ouvertes de dehors en dedans avec délabrement des parties downloadModeText.vue.download 512 sur 625

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 14

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molles doivent être opérées d’urgence, la plaie ayant été parée et nettoyée, et le foyer de fracture ayant été exploré.

Dans certaines conditions favorables, la plaie peut être refermée par suture ; autrement, elle est laissée ouverte et

donnera lieu à une suture secondaire.

La fracture elle-même est traitée diversement selon les cas : réduction et contention orthopédique, ostéosynthèse pratiquée d’emblée ou une fois les téguments cicatrisés et en bon état.

Les opérations pour infection

Elles vont de la simple ouverture au bistouri d’un abcès superficiel jusqu’à la laparotomie pour péritonite, la plus fréquente d’entre elles étant la péritonite appendiculaire, en passant par le drainage d’un abcès profond : intrapéritonéal, pelvien, sous-hépatique ou sous-phrénique (sous le diaphragme).

Les pleurésies purulentes, ou em-

pyèmes, nécessitent une thoracotomie de drainage.

Certains foyers de suppuration osseuse (ostéomyélite) demandent l’incision et le curetage.

Les opérations d’exérèse

Ce sont des opérations par lesquelles on retranche du corps humain ce qui lui est étranger ou nuisible : tumeur, calcul, organe malade. En chirurgie viscérale, l’ablation partielle ou totale d’un organe est indiquée par le suffixe

-ectomie, dérivé du grec ektos : gastrectomie, oesophagectomie, thyroïdectomie, etc.

L’exérèse d’une tumeur ou d’un

organe tumoral peut constituer à elle seule toute l’opération, mais, lorsque l’exérèse a, par exemple, interrompu la continuité du tube digestif, il faut rétablir la continuité soit par suture directe (cas de l’entérectomie suivie de suture bout à bout des deux segments d’intestin grêle), soit par abouchement terminal ou latéral dans un autre segment du tube digestif (cas de la gastro-jéjunostomie), soit encore en interpo-sant un segment d’intestin grêle entre oesophage et duodénum (par exemple après gastrectomie totale).

Les opérations sur les nerfs

Elles sont le plus souvent à visée physiologique : sympathectomie (section de nerfs sympathiques) pour développer la vaso-dilatation (dans certaines

formes d’artérite), vagotomie (section des nerfs vagues ou pneumogastriques) pour diminuer la sécrétion acide de l’estomac (dans certaines formes d’ul-cère duodénal) ou encore pour tenter d’agir sur la douleur, radicotomie (section de racines nerveuses), myélotomie (section de cordons de la moelle épi-nière), etc.

Les opérations sur les vaisseaux

Elles se sont beaucoup développées au cours des cinquante dernières années : sur les artères périphériques, oblitérées par un caillot ou une thrombose et que l’on peut désobstruer ou remplacer en partie par un segment veineux ou une prothèse en Nylon ou en Téflon ; sur les vaisseaux coronaires, qui peuvent être également désobstrués ou remplacés en partie ; sur l’aorte, sur les branches de l’aorte (tronc caeliaque, artères mésentériques), qui peuvent être l’objet de résection, de transposition, de remplacement par prothèse ou pontage veineux.

Le coeur lui-même peut maintenant, grâce à la circulation extra-corporelle mise au point ces vingt dernières an-nées, être ouvert ; ses orifices normaux peuvent être agrandis ou rétrécis, et ses orifices anormaux oblitérés, et cela par suture ou mise en place de prothèse.