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Son remplacement partiel, dit transplantation cardiaque, facile techniquement, se heurte aux difficultés que provoquent les anticorps du sérum et aux phénomènes de rejet.

Les greffes

Certaines sont de vraies greffes* : il n’y a pas de rejet, car ce sont des autogreffes, réalisées à partir de la peau prélevée sur le blessé lui-même. Largement utilisées dans le traitement des brûlures, des escarres et, en général, des pertes de substances cutanées, elles permettent un recouvrement rapide de la plaie.

Les greffes d’organes, elles, sont des homogreffes : l’organe greffé est pré-

levé non plus sur l’individu lui-même, mais sur un autre individu de la même espèce (humaine). Pour que l’organe greffé ne soit pas rejeté, il faut des affi-

nités sérologiques telles que les tissus du receveur et du donneur soient pratiquement identiques ; c’est ainsi que le meilleur donneur est le jumeau uni-vitellin, parfois un frère ou une soeur non jumeau, parfois la mère ou le père, bien plus rarement un étranger. Aucune greffe d’organe ne doit être tentée sans des assurances immunologiques. Pour la greffe de rein, la plus fréquemment exécutée, ces conditions peuvent être remplies ; pour la greffe cardiaque, elles ne le sont que très rarement.

Bien d’autres opérations chirurgicales peuvent être et sont exécutées, en particulier dans le domaine de la chirurgie osseuse (remplacement prothétique de la hanche par exemple), de la chirurgie reconstructive et réparatrice.

J. P.

F Anesthésie / Chirurgie.

P. Orsoni, Bases, principes et procédés techniques de la chirurgie (Masson, 1957 ; nouv.

éd., 1968). / G. Hegemann, Allgemeine und spezielle chirurgische Operationslehre (Berlin, 1958 ; 2 vol.). / E. W. Perkins, Aseptie Technique for Operating Room Personnel (Philadelphie, 1959 ; 2e éd., 1964). / J. Quénu, J. Loygue, J. Per-rotin, C. Dubost et J. Moreaux, Opérations sur les parois de l’abdomen et sur le tube digestif (Masson, 1967).

opérette

Action lyrique de caractère gai, où alternent le parlé et le chant.

Ce genre léger est apparu au milieu du XIXe s., en réaction contre les em-piétements croissants de l’opéra sur l’opéra-comique*. Il s’apparente à ce dernier par son alternance du parlé et du chant ; il s’en différencie par sa bouffonnerie et son entrain. Après 1851, l’avènement d’un couple impé-

rial hostile à la « grande musique » et avide, comme la société elle-même, de divertissements et de jouissances ne pouvait que favoriser l’épanouissement de cette opérette que laissaient entrevoir les pages les plus frivoles des opéras-comiques louis-philippards de F. Hérold, de E. Auber, de A. Adam et les Noces de Jeannette (1853) de Victor Massé. De son propre aveu,

Jacques Offenbach* voulut renouer avec les maîtres de l’opéra-comique du XVIIIe s., Monsigny et Philidor. Il les dépassa en truculence et en brio, s’imposant très vite comme le maître par excellence d’un nouveau genre. Il fit école à l’étranger, où son influence se substitua à celle d’Auber. Smetana* se piqua de lui « damer le pion » en composant sa Fiancée vendue, et Johann Strauss aborda sur le tard l’opérette après s’être conformé à ses conseils.

Parmi les émules directs d’Offenbach s’inscrivent en premier lieu Florimond Ronger, dit Hervé (1825-1892), et Léo Delibes (1836-1891), dont les opé-

rettes, toutes apparues pendant le second Empire, témoignent d’une finesse supérieure qui allait devenir la règle générale après la chute de l’Empire.

Jusqu’en 1890, le genre léger s’ache-minera de la bouffonnerie au sou-

rire avec Offenbach lui-même et ses meilleurs disciples : Edmond Audran (1842-1901), Charles Lecocq (1832-1918), Louis Varney (1844-1908), Robert Planquette (1848-1903). Avec raison, André Hodeir fait observer qu’il y a souvent plus de pages réellement inspirées dans ces oeuvrettes sans prétention que dans maint opéra de la même époque. Mais cette inspiration mélodique, si séduisante qu’elle soit, constitue l’unique attrait de ces musiques, dont aucun détail d’orchestration ou d’harmonie ne retient l’attention. Ces signes d’une forte personnalité aisé-

ment reconnaissable apparaissent en revanche à travers l’Étoile (1877) et Une éducation manquée (1879) de

E. Chabrier*. Par son génie, l’auteur aura eu l’insigne mérite de rappeler les droits de la musique légère au titre de grand art, en un temps où l’opérette était suspectée, combattue même avec force pour avoir trop longtemps capté les esprits au détriment des formes sérieuses vocales et instrumentales, à présent réhabilitées. Il faut bien reconnaître la faiblesse, la stupidité même de la plupart des livrets de cette période, exception faite de celui de Rip de Planquette. Même les deux chefs-d’oeuvre de Chabrier, dont la musique devait à Offenbach et annonçait Messager, n’ont pas échappé à cette niaiserie.

À partir de 1890, en partie sous

l’influence de l’Anglais Arthur Sulli-

van, André Messager* (1853-1929), s’appuyant sur des textes de plus haute tenue — signe d’un relèvement général du goût moyen —, ennoblit le genre léger. Il apparut comme un nouveau chef de file pour près de deux géné-

rations : Gabriel Pierné (1863-1937), Claude Terrasse (1867-1923), Rey-naldo Hahn (1875-1947), Louis Beydts (1895-1953) furent ses plus éminents disciples spirituels.

Certes, le genre traditionnel avait encore ses défenseurs, tel l’unique élève de César Franck à avoir abordé la musique légère, Louis Ganne (1862-1923), auteur des Saltimbanques

(1899) et de Hans le joueur de flûte (1906), tels Gustave et Henri (1888-1951) Goublier (la Cocarde de Mimi Pinson, 1916).

De par son extrême popularité,

l’opérette n’échappera pas à une véritable industrialisation, et ce jusqu’au moment où elle sera détrônée par le cinéma, et plus encore par le cinéma parlant, qui s’imposera à ses débuts sous la forme de « comédies* musicales » d’origine étrangère. Entretemps, les succès les plus universels avaient été justement remportés non plus par des Français, mais par des Autrichiens et des Hongrois — tels Franz Lehár (1870-1948), auteur de la Veuve downloadModeText.vue.download 513 sur 625

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 14

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joyeuse (1905), et Imre Kálmán (1882-1953), auteur de Princesse Csardas (1915) et de Comtesse Maritza (1924), puis par des Américains.

L’Enfant et les sortilèges de Ravel, une des rares créations lyriques fran-

çaises d’entre les deux guerres, est, selon l’auteur même, « une accommodation de l’opérette à l’américaine au goût français ». Il semble bien qu’avec Louis Beydts l’opérette française ait connu sa dernière étape. La dette par trop visible de ce compositeur envers Messager était, à cet égard, très significative. Les compositeurs d’opérettes touchant le plus large public ont été, en général, des auteurs aussi applaudis

de chansonnettes, tels Henri Christiné (1867-1941), le compositeur de Phi-Phi (1918), Vincent Scotto (1876-

1952), l’auteur de Violettes impériales (1948), Maurice Yvain (1891-1965), l’auteur de Pas sur la bouche (1925) et Francis Lopez (né en 1916), l’auteur de la Belle de Cadix (1945).

F. R.

L. Schneider, les Maîtres de l’opérette (Perrin, 1922-1924 ; 2 vol.). / J. Bruyr, l’Opérette (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1962 ; 2e éd., 1974).

Ophiures ou

Ophiurides

Échinodermes libres, aux formes gracieuses, aux couleurs souvent très vives.

Les Ophiures sont constituées,

comme les Étoiles de mer, d’un disque central d’où partent cinq bras graciles, simples ou ramifiés ; mais ceux-ci, contrairement à ce qui se passe chez les Astérides, sont tout à fait distincts du disque et ne renferment plus aucune dépendance de l’appareil digestif ni de l’appareil génital ; leur gouttière ambulacraire, au lieu d’être apparente, est recouverte d’un pavage de plaques polygonales.