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2 p. 100 des résultats réels.

La méthode des sondages repose sur quelques principes : on interroge oralement un petit nombre de personnes, dont l’ensemble constitue statistiquement un échantillon représentatif de la population dont on veut connaître l’opinion.

L’exploitation des sondages d’opinion consiste, dans la plupart des cas, à procéder au décompte général de chaque catégorie de réponses à chacune des questions, et l’on peut dire :

« 35 p. 100 des Français pensent que..., 17 p. 100 pensent que..., etc. » On procède également au croisement de ces réponses avec un certain nombre de critères, tels que l’âge, le sexe, la profession, avec des indicateurs politiques, tels que les intentions de vote, ce qui permet de faire des comparaisons entre les différents groupes correspondant à ces catégories. On pourra alors dire : « 80 p. 100 des ouvriers pensent que..., alors que seulement 20 p. 100 des cadres moyens partagent cette opinion. »

Mais on peut approfondir l’analyse en croisant des questions entre elles ; on pourra alors constater que ceux qui ont telle opinion sur un problème sont aussi ceux qui ont telle opinion sur tel autre problème. Mais, au-delà d’un certain nombre de variables mises en relation dans un même tableau, il devient pratiquement impossible d’interpréter la complexité des phénomènes décrits.

Il est donc nécessaire de recou-

rir à des techniques de condensation de l’information et à des techniques mathématiques plus élaborées. L’analyse hiérarchique et l’analyse* factorielle permettent, par des procédures très différentes, de réduire à un petit nombre la multiplicité des variables.

Ces techniques permettent également de dépasser le niveau de la simple description pour tenter d’atteindre celui des déterminants des opinions et des comportements.

L’analyse hiérarchique consiste à construire des instruments de mesure des attitudes. On éprouve l’hypothèse qu’entre une série de questions il existe des relations telles que l’on

peut estimer que ces questions forment une échelle, c’est-à-dire qu’elles sont les indicateurs de degrés croissants d’une attitude sous-jacente. On pourra ensuite analyser s’il existe des différences d’attitude entre diverses catégories de la population. L’analyse factorielle est une technique d’élaboration des données expérimentales qui permet de rendre compte, par un petit nombre de facteurs, des covariations d’un nombre élevé de variables.

« Elle est propre à fournir tout

d’abord une description condensée d’un ensemble d’observations associées. Il ne s’agit pas seulement de faciliter matériellement l’exposé, la présentation d’un ensemble d’observations, mais bien, par cette condensation, de permettre à la pensée d’en saisir l’ensemble dans son unité et d’y attacher une signification » (Maurice Reuchlin).

On peut aussi construire des typologies extraites des réponses des individus aux diverses questions posées. À

partir des réponses fournies par chaque individu, on peut situer celui-ci dans un univers à n dimensions (n étant égal au nombre de réponses), puis calculer les distances qui séparent les individus. L’analyse typologique consistera à réduire l’ensemble des individus à un petit nombre de groupes d’individus de telle façon qu’à l’intérieur de chaque groupe ou type la distance entre les individus soit la plus petite possible (ce qui permet d’assurer l’homogé-

néité du type) et que la distance entre les groupes soit la plus grande possible (pour en assurer la différenciation).

G. M.

F Analyse factorielle / Attitude / Communications de masse / Enquête par sondages / Sondage.

J. Stoetzel, Théorie des opinions (P. U. F., 1943). / A. Sauvy, l’Opinion (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1956 ; 6e éd., 1972). / M. Duverger, Introduction à la politique (Gallimard, 1964) ; Sociologie politique (Cours de droit, 1965 ; nouv. éd., P. U. F., 1968). / F. Luchaire, Cours d’introduction à la sociologie politique (Cours de droit, 1968).

opium

Latex épaissi obtenu par incision des capsules de plusieurs variétés de Pavots (Papaver somniferum, famille des Papavéracées*).

L’opium se présente sous forme de pâte ferme, homogène ou à grains fins, dont la coloration varie du brun marron clair au brun rougeâtre ou noirâtre. Son odeur est vireuse, caractéristique, et sa saveur est amère.

Composition de l’opium

Elle est très complexe, puisqu’on y dé-

cèle la présence d’une vingtaine d’alcaloïdes* de teneurs très variables selon les régions d’origine, les variétés de Pavots et les procédés de culture. C’est de l’opium que fut isolé en 1803 le premier « alcali végétal », ou alcaloïde, par Jean-François Derosne (1774-1855), pharmacien français. Armand Seguin (1767-1835), autre pharmacien français, confirma cette découverte en 1804 en isolant le même corps à l’état cristallisé et en mettant en évidence ses caractères de base. Mais ce n’est qu’en 1817 que Wilhelm Friedrich Sertürner downloadModeText.vue.download 517 sur 625

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 14

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(1783-1841), pharmacien allemand, reprenant les travaux de Seguin, pré-

para les sels de cette base, qu’il appela morphium (de Morphée, fils de la Nuit et du Sommeil), la « morphine ».

Les alcaloïdes de l’opium sont classés en trois groupes : le groupe de la morphine — qui comprend également la codéine, la thébaïne, la morphine

—, celui de la papavérine et celui de la narcotine.

1. La morphine C17H19O3N, H2O,

dont la teneur dans l’opium varie de 8 à 12 p. 100, est utilisée en thérapeutique pour ses propriétés sédatives de la douleur. Elle est employée à l’état de divers sels, principalement de chlorhydrate. Son action stupéfiante l’a fait classer au « tableau B », ce qui soumet sa délivrance à des règles strictes. Son usage inconsidéré conduit à la morphi-

nomanie (v. toxicomanie).

La codéine, ou méthylmorphine, fut isolée en 1832 par Pierre Jean Robi-quet (1780-1840). Moins toxique que la morphine, elle est surtout utilisée comme sédatif de la toux. La morphine, la codéine et le phosphate de codéine figurent à la pharmacopée française de 1972 et à la pharmacopée européenne.

L’opium officinal doit titrer au minimum 10 p. 100 de morphine. Il sert à préparer l’extrait d’opium, ou extrait thébaïque, dont le titre doit être de 20 p. 100. Cet extrait, par addition d’alcool à 70°, donne la teinture d’opium, dont la teneur est abaissée à 1 p. 100 de morphine. L’opium purifié, desséché et pulvérisé donne la poudre d’opium, dont le titrage en morphine est ajusté à 10 p. 100. Cette poudre sert à préparer la teinture d’opium benzoïque, appelée improprement élixir parégorique, et la teinture d’opium safranée, ou laudanum de Sydenham, ainsi dénommée en mémoire du médecin anglais Thomas Sydenham (1624-1689), qui prépara un calmant à base d’opium.

La thébaïne est un alcaloïde nar-

cotique, mais également convulsi-

vant ; aussi est-elle peu employée en thérapeutique.

La pseudo-morphine, ou oxydimor-

phine, est inactive par voie buccale ou sous-cutanée. Elle est rarement injectée par voie intramusculaire ou intraveineuse.

2. La papavérine, dont les propriétés analgésiques sont moindres que celles de la morphine, est très employée pour son action antispasmodique et son pouvoir dilatateur des vaisseaux céré-