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Cependant, d’assez importantes entreprises s’étaient installées à Oran à la fin de la période coloniale. Certaines appartiennent toujours au secteur privé, d’autres sont autogérées, mais les plus notables dépendent de grandes sociétés nationales à capitaux d’État. Oran se présente ainsi comme un centre industriel important et aux activités diversifiées. Les branches les mieux représentées sont actuellement la métallurgie (aciéries Acilor), la fabrication de produits légers en métal (couverts, coutellerie, tubes, mobilier métallique), la verrerie (importante usine fondée par Saint-Gobain et maintenant nationalisée), la fabrication de peintures et de caoutchouc (quatre usines), les productions alimentaires (laiterie, biscuiterie, brasserie-limonaderie, conserverie) et le textile (une dizaine de petites usines). Ces activités ne suffisent pas, cependant, à satisfaire les demandes du marché de l’emploi. De nouvelles créations seraient nécessaires. L’installation d’une usine de construction automobile est prévue.

La fonction régionale s’est peut-être plus profondément transformée encore que les autres. Le rôle administratif s’est plutôt rétracté depuis la subdivision des grands départements en départements plus réduits (wilayas). L’administration oranaise ne dirige plus de ses bureaux tout l’Ouest algérien. Elle partage ce rôle maintenant avec Mostaganem, Tlemcen, El-Asnam, Tiaret et Saida. Cependant, la ville est toujours bien une capitale régionale par certaines de ses activités administratives, par ses fonctions universitaire et

bancaire, par son hôpital et ses médecins, par la présence d’un commerce de détail très actif et par les bureaux des grandes sociétés à capitaux d’État, qui ont pris le relais, avec quelques affaires privées, du négoce européen.

Elle est toujours bien la métropole de l’Oranais, la seule ville comparable à Alger en ce domaine, avec cependant beaucoup moins de puissance. Surtout, l’Oranais modifie très sensiblement son profil économique. Celui-ci s’illustrait surtout jadis par les succès de la viticulture ; la vigne apparaît maintenant plutôt encombrante et vouée, au moins en partie, à l’arrachage ; des domaines autogérés remplacent le capitalisme rural des fermes européennes. Au contraire, l’industrie la plus moderne surgit là où elle était inexistante. Modeste port de pêche à moins de 50 km à l’est d’Oran, Arzew devint port d’exportation du pé-

trole dès la fin de la période coloniale.

Alimenté depuis les gisements sahariens par gazoduc et oléoduc, équipé d’un centre de liquéfaction du gaz, ce port se classe maintenant au premier rang des ports algériens (avant Bejaïa) pour l’exportation des hydrocarbures : plus de 20 Mt de pétrole et de gaz ont ainsi quitté ses installations en 1970.

L’industrialisation accompagne ce dé-

veloppement portuaire : un complexe pétrochimique (usine de liquéfaction, d’engrais et d’ammoniac, raffinerie) doit faire d’Arzew le complément

d’Oran dans une métropole bicéphale.

Les quartiers et le site

Oran porte encore très profondément la marque de son passé européen. C’est un bel exemple de ville-champignon de l’époque coloniale. Le site, plein de grandeur et de beauté, n’est pas, cependant, sans inconvénient pour le développement urbain. À l’ouest s’élèvent au-dessus de 500 m les rudes pentes ravinées du djebel Murdjajo, qui abritent les formes d’habitat précaire des quartiers des Planteurs et de Ra’s al-‘Ayn (Ras el-Aïn). Près des plus vieux bassins, au pied de la colline, s’étendent les anciens quartiers de la Marine et de la Calère. Une falaise haute d’une centaine de mètres, escaladée par la route et la voie ferrée, sépare les installations portuaires de l’ancien centre européen, maintenant habité par une population

à majorité algérienne, mais toujours vouée aux activités tertiaires, tandis que les densités restent très fortes dans les quartiers serrés de la Médina et de Médioni. Autour, vers le sud et vers l’est, accompagnant les tentacules des routes, se juxtaposent les extensions résidentielles, où se manifestent tous les contrastes de l’ancienne ségrégation, des beaux quartiers de pavillons ou d’immeubles modernes aux formes délabrées de l’habitat pauvre. Cependant, les bidonvilles les plus sinistres ont été rasés après l’indépendance.

L’agglomération rejoint les anciens villages de colonisation aux limites de la campagne oranaise.

A. F.

Orange

(État libre d’)

Province de la république d’Afrique du Sud ; 129 152 km 2. Capit. Bloemfontein.

De 1 386 547 habitants en 1960, sa population est passée à 1 649 306 habitants en 1970 (dont 295 903 Blancs, 36 090 Métis, 1 317 308 Bantous et 5 Indiens).

La géographie

Le paysage de l’Orange, province

continentale située entre 26 et 31° de lat. S., est très monotone, formé de hauts plateaux dans les couches sub-horizontales du Karroo. L’altitude, de 1 800 à 2 000 m à l’est, s’abaisse lentement vers l’ouest et le sud-ouest jusqu’à 1 100 m. Seule l’extrémité nord-est bénéficie de la forte pluviosité des abords du Drakensberg : entre 800 et 1 100 mm de pluies par an dans la région de Harrismith. Le Sud-Ouest (environ un tiers de la surface) en re-

çoit moins de 550 mm, tandis que la plus grande partie, au nord et à l’est, en downloadModeText.vue.download 526 sur 625

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 14

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reçoit entre 550 et 800 mm. Les pluies tombent en saison chaude, d’octobre à mai.

Ces données climatiques sont fonda-

mentales pour comprendre la mise en valeur agricole. Dans la moitié septentrionale et l’est de l’Orange — autour de Kroonstad, de Parys, de Bethlehem, de Reitz, de Heilbron et à l’est de Bloemfontein —, les cultures du maïs et de la luzerne sont associées à l’élevage bovin intensif. Cette région est aussi la seconde région productrice de blé de l’Afrique du Sud (après la région du Cap). Les autres productions notables sont les arachides et la pomme de terre. Le tiers sud-ouest, à l’ouest du méridien de Bloemfontein (Bloemfontein reçoit en moyenne 550 mm

de pluies par an), est voué à l’élevage extensif du mouton dans d’immenses ranches de plusieurs milliers d’hectares (9 millions de têtes en 1970).

L’agriculture est possible dans un certain nombre de périmètres d’irrigation, créés ou à créer en particulier dans le cadre de l’aménagement du bassin de l’Orange (qui intéresse d’ailleurs surtout la province du Cap).

La principale ressource minière est l’or, exploité dans un bassin de 45 km de longueur sur 15 km de largeur, prolongation méridionale du Witwatersrand dans le nord-ouest de la province, entre les rivières Sand et Vals. Une douzaine de mines produisent le tiers de l’or sud-africain et le cinquième de son uranium, à Allanridge, à Oden-daalsrus, à Welkom, à Virginia. La production de diamant est peu importante, de même que celle du charbon (les bassins charbonniers du sud du Transvaal débordent légèrement audelà de la frontière, au sud de Vereeni-ging [Coalbrook] et à Vierfontein), qui a, toutefois, permis par distillation l’obtention de produits « pétroliers » (à Sasolburg).

Province essentiellement agricole, l’Orange a un réseau urbain constitué par un grand nombre de petits centres de moins de 50 000 habitants, qui sont autant de marchés régionaux. La capitale provinciale, Bloemfontein (148 282 hab., dont 61 751 Blancs, 9 291 Coloureds en 1970), outre sa fonction administrative, est aussi la capitale judiciaire de la république d’Afrique du Sud. À son rôle commercial et de marché (la National Wool Growers Association, créée en 1931 pour représenter l’ensemble des producteurs de laine

de la république d’Afrique du Sud, y a son siège) s’ajoutent une fonction culturelle (principale université boer de la république) et une fonction industrielle (alimentation).