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brés pour éviter la sécheresse ; d’autres associations ouvertes aux deux sexes faisaient fonction de guérisseurs.

Chez les Crows, les membres de la société du Tabac sacré appartenaient aux deux sexes ; la plantation rituelle du Tabac sacré conditionnait l’existence de la tribu, puisque celle-ci dé-

pendait des étoiles symbolisées par le tabac sacré.

En résumé, la ségrégation sociale selon l’âge, le sexe et le statut matrimonial s’exprime préférentiellement dans le cadre de l’organisation spatiale ; les appellations transcrivent les différenciations hiérarchiques, les distinctions d’âge et de sexe, le degré de parenté et le statut matrimonial, étant entendu que tous ces facteurs peuvent avoir un retentissement plus ou moins important sur la répartition hiérarchique ; les sociétés secrètes rendent manifestes les différences d’âge, de sexe, de richesse, mais surtout elles établissent une sé-

grégation fondamentale entre initiés et non-initiés — forme de ségrégation qui correspond ou non, selon les régions, à la détention d’un pouvoir effectif : privilèges honorifiques, protection de la propriété, pouvoir coercitif partiel (possibilité de terroriser les non-initiés en détruisant leurs biens ; mise à mort ou initiation forcée des exclus qui surprennent fortuitement ou intentionnellement le secret) ou pouvoir coercitif s’exerçant sur l’ensemble de la société, usurpant, à l’occasion, les prérogatives du chef en titre.

N. D.

F Initiation / Magie / Parenté / Totémisme.

L. H. Morgan, Ancient Society (New York, 1877 ; rééd., Cambridge, Mass., 1964). /

R. H. Lowie, Primitive Society (New York, 1920, nouv. éd., 1961 ; trad. fr. Traité de sociologie primitive, Payot, 1969). / M. Mauss, « Essai sur le don », dans Année sociologique (1924 ; rééd. dans Sociologie et anthropologie, P. U. F., 1950). / W. H. R. Rivers, Social Organization (Londres, 1924). / B. Malinowski, Moeurs et coutumes des Mélanésiens (trad. de l’angl., Payot, 1933 ; nouv. éd. Trois Essais sur la vie sociale des primitifs, 1968). / G. P. Murdock, Social Structure (New York, 1949 ; nouv. éd., 1965).

/ C. Lévi-Strauss, le Totémisme aujourd’hui (P. U. F., 1962) ; Anthropologie structurale (Plon, 1958 ; nouv. éd., 1968).

organisme

Tout être vivant, animal ou végétal ; toute unité structurale qui est le siège de processus vitaux.

La matière possède un certain

nombre de niveaux d’organisation. À

partir des particules subatomiques se situent successivement le niveau des atomes, puis celui des molécules, elles-mêmes organisées ou non en cristaux.

Au niveau des complexes chimiques, et si ces derniers sont capables d’autoreproduction, on est à la frontière de la vie. La matière vivante est celle qui se situe au niveau le plus complexe de la matière. La plus petite unité de cette matière vivante, ou protoplasme, est la cellule, parfaitement définie par sa structure (membrane, cytoplasme et noyau) et par les organites qui s’y trouvent (mitochondries, corps de Golgi, ergastoplasme, cinétosome, nu-downloadModeText.vue.download 571 sur 625

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 14

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cléoles et chromosomes par exemple).

Cette unité morphologique qu’est la cellule peut mener une vie indépendante, comme c’est le cas pour les êtres unicellulaires que sont les Protistes (Protozoaires du règne animal et Protophytes du règne végétal), ou ne représenter qu’un des multiples constituants de l’entité plus complexe, mul-ticellulaire, que sont les Métazoaires du règne animal et les Métaphytes du règne végétal.

À la notion d’unité structurale que

représente la cellule — la théorie cellulaire, qui postulait la réduction de toute matière vivante à la structure cellulaire, est vérifiée chaque jour, notamment par les découvertes de la microscopie électronique —, il faut donc adjoindre la notion d’unité fonctionnelle que repré-

sente l’organisme, l’unité du monde vivant capable de subsister et de s’au-toreproduire. Il s’ensuit que le premier organisme possible est la cellule, dont les fonctions spécifiques — nutrition, relation et reproduction — sont également celles de tout être vivant. Les Protozoaires, les Algues unicellulaires, les Levures et les Bactéries sont ainsi les plus simples des organismes possibles, les Virus n’étant pas véritablement des organismes.

Quand la cellule perd son unicité et participe avec des milliers d’autres à la constitution d’un être pluricellulaire, elle peut le faire de deux façons.

y Ou bien les cellules ne font que s’accoler, mais gardent chacune leur individualité morphologique et fonctionnelle. Sans qu’on ait pu le vérifier, on a l’impression que chaque cellule serait capable, si on l’isolait des autres, de mener une vie indé-

pendante. On a alors affaire à une colonie. Les Volvox, par exemple, sont des colonies d’Algues unicellulaires, ou Phytomonadines. Chaque cellule, reliée aux voisines par de fins prolongements, assure seule les fonctions de nutrition. Les fonctions de relation sont déjà en partie coordonnées, puisque l’ensemble est capable de nager dans une direction bien précise.

Quant aux fonctions de reproduction, elles situent pratiquement la colonie au niveau d’un organisme. Il existe en effet des colonies mâles et des colonies femelles, produisant les unes et les autres des gamètes. La fécondation donne un oeuf, dont le développement est à l’origine d’une nouvelle colonie. En fait, d’un point de vue fonctionnel et comportemental, cette colonie est déjà un organisme ; du point de vue structural, c’est la similitude des cellules constituantes qui rend les savants réticents à y voir un organisme véritable.

y Ou bien les cellules s’accolent, mais en même temps se différencient et se spécialisent. Chaque cellule conserve l’essentiel de ses fonctions, mais peut en perdre certaines ou, au contraire, se spécialiser pour d’autres. C’est ainsi que les cellules dites « glandulaires » ont accru la fonction de sécré-

tion du corps de Golgi, tandis que les cellules nerveuses ont exacerbé leur irritabilité, mais ont perdu la faculté de se reproduire. D’un point de vue morphologique, ces cellules accolées réalisent des niveaux d’organisation successifs qui ont nom tissu, organe, système et appareil (v. organe). Il existe des organismes à chacun de ces niveaux si l’on fait abstraction du fait que les cellules assurant la fonction de reproduction ont tendance à précéder les autres catégories cellulaires sur la voie de la complexité structurale.

Les Éponges, ou Spongiaires, sont à un niveau d’organisation fonctionnelle guère plus élevé que celui des colonies de Protistes, mais elles possèdent des cellules qui se sont spécialisées en vue de fonctions particulières et constituent donc un organisme plus structuré que celui que représentent ces colonies.

De même que les cellules peuvent

s’unir pour constituer des entités plus complexes, de même des organismes peuvent eux-mêmes se rassembler pour former des colonies. Cette tendance est surtout nette chez les Cnidaires, et de nombreux Polypes montrent un état colonial, chaque individu partageant avec ses voisins le squelette, mais conservant par ailleurs son individualité fonctionnelle, sauf dans le domaine de la reproduction. Si nous examinons certaines de ces colonies, les Siphonophores, nous constatons alors que les individus — les organismes constituants — se sont eux-mêmes différenciés et spécialisés pour des fonctions bien précises : nutrition chez les gastro-zoïdes, relation chez les dactylozoïdes, reproduction chez les gonozoïdes. Il se produit là un phénomène analogue à celui de la différenciation cellulaire, et ces « colonies » méritent le nom de super-organismes, puisqu’elles sont faites d’individus différenciés, eux-mêmes constitués de cellules diffé-