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rences d’opinion existant entre les professeurs quant à l’importance relative des différentes acquisitions attendues chez l’élève : les objectifs de l’éducation n’ont jamais été précisés avec assez de rigueur pour que des conventions communes puissent être adoptées ici. Ces difficultés expliquent en partie que des conseillers d’orientation ayant reçu une formation en psychologie collaborent avec les enseignants dans de nombreux pays.

Ces conseillers utilisent des tests*

de connaissances qui se prêtent à une notation objective et fournissent des appréciations par référence à un large groupe d’élèves. Les tests constituent un moyen d’évaluation plus grossier, mais plus objectif que les notations scolaires, qu’ils peuvent permettre de situer, pour une classe donnée, par rapport à la population des notations d’élèves de ce niveau (procédé utilisé notamment en Grande-Bretagne et en Suède). Les conseillers utilisent aussi des tests d’intelligence, d’aptitudes, d’intérêts qui élargissent l’information, dont l’orientation doit tenir compte.

Mais ce serait une erreur que de limiter

le rôle des conseillers-psychologues à l’application de tests. Il convient surtout de maintenir des contacts réguliers avec chaque enfant, de discuter avec lui de ses aspirations, de ses difficultés et de l’aider ainsi à prendre lui-même les meilleures décisions concernant son avenir. Cette « guidance » psychologique implique une collaboration étroite du conseiller-psychologue avec les enseignants, les parents, le médecin, l’assistante sociale.

Les organismes chargés

de l’orientation et

leurs méthodes

Dans tous les pays, les enseignants jouent un rôle important dans l’orientation de leurs élèves. Ce qui précède explique sans doute qu’il existe en outre, dans de nombreux pays, des personnes ou des organismes spécialisés en matière d’orientation. Ces organismes peuvent être de différents types selon les pays ou même au sein d’un pays donné. Us peuvent concerner surtout les élèves en cours de scolarité et s’efforcent alors d’aider au bon déroulement des études et à l’orientation proprement scolaire. Ils peuvent concerner surtout les élèves achevant leur scolarité et les jeunes adultes, et se spécialiser dans l’orientation proprement professionnelle et le placement.

Ils peuvent enfin concerner différentes catégories d’enfants éprouvant des difficultés anormales ou des handicaps.

Cette spécialisation peut se justifier par la très grande variété des problèmes que l’orientation soulève. Elle s’explique en partie par des raisons administratives, des organismes différents étant rattachés dans plusieurs pays à des ministères différents (Education, Travail, Santé). Elle ne paraît plus correspondre en tout cas à l’idée, tendant actuellement à prévaloir, selon laquelle l’orientation est un processus de caractère unitaire : l’orientation scolaire, qui la détermine dans une large mesure ; les choix, les succès ou les échecs scolaires et professionnels constituent certaines manifestations d’une personnalité dont l’unité s’édifie et dont on ne peut ignorer les aspects extra-scolaires et extra-professionnels. Une collaboration s’impose donc à toutes les personnes ayant à connaître un enfant

et à l’aider à devenir un adulte. La constitution d’« équipes éducatives »

évoquées plus haut répond à ce souci et entre dans les faits en Belgique et en France notamment.

Il serait également erroné, à l’heure actuelle, d’opposer deux groupes de méthodes : celles qui utilisent l’information des enfants et de leurs familles, et celles qui se fondent essentiellement sur la psychologie. La nécessité d’apporter des informations précises sur l’organisation des études ultérieures et de la vie professionnelle s’impose à l’évidence. C’est une tâche difficile, qui exige la mise en oeuvre de moyens de documentation importants pour

recueillir ces informations et pour les diffuser. Cette diffusion peut être, dans un premier temps, collective et utiliser des mass media comme la télévision ou des publications périodiques. Mais une information n’est efficace que si elle est individualisée. Il faut aider chaque adolescent à reconnaître, dans telle ou telle voie scolaire ou professionnelle, un moyen de réaliser des aspirations, qui se précisent d’ailleurs en fonction de ces perspectives. Le choix de l’information pertinente ne peut se faire qu’en fonction d’une certaine connaissance de celui à qui elle s’adresse, et cette information peut contribuer à la formation de celui qui la reçoit. Le conseiller d’orientation doit donc être à la fois un informateur et un psychologue. C’est une fonction difficile, exigeant une formation spé-

cialisée à fondements psychologiques.

On considère, dans plusieurs pays, qu’elle peut être distinguée de la fonction d’enseignement.

M. R.

F Aptitude / Éducation / Ergonomie / Examen /

Psychologie / Test.

H. Piéron, Examens et docimologie (P. U. F., 1963). / L’Orientation pendant la période scolaire (Conseil de la coopération culturelle du Conseil de l’Europe, Strasbourg, 1965). / Exposé annuel sur les activités d’orientation professionnelle dans la Communauté (Services des publications des Communautés européennes, Luxembourg, 1969). / D. Super, Computer-assisted Counseling (New York, 1970). / M. Reuchlin, l’Orientation scolaire et professionnelle

(P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1971) ; l’Enseignement de l’an 2000. Le problème de l’orientation (P. U. F., 1973). / I. Chiaverini et P. Dasté, Orientation scolaire et professionnelle (Berger-Levrault, 1972).

Origène

En gr. ÔRIGENÊS, écrivain grec, théologien et commentateur de la Bible, Père de l’Église grecque (Alexandrie v. 185 - Césarée ou Tyr entre 252 et 254).

Le maître d’Alexandrie

Origène est le premier écrivain chrétien qui, né dans une famille chrétienne, ait reçu une éducation chrétienne. Son père, Léonidas, professeur à Alexandrie, lui fait parcourir le cycle classique des études (les mathématiques, la grammaire et la rhétorique) et lui assure une solide instruction chrétienne.

Il meurt en 202 victime de la persécution de Septime Sévère. Origène, qui se trouve sans ressources par suite de la confiscation des biens consécutive à la peine capitale de son père, devient maître de grammaire. Malgré son jeune âge, il acquiert un prestige tel que l’évêque Demetrios († 231) lui confie la direction de l’école catéchétique, désorganisée par le départ de Clément*

à la suite de la persécution de 202. De cette école d’initiation chrétienne à l’usage des convertis aspirant au baptême, Origène fera une véritable école de théologie. À l’exemple des collèges helléniques de son temps, il mène avec ses disciples une vie de science et d’ascétisme : le rôle du maître est d’instruire non seulement par la parole, mais aussi par l’exemple. Dans un excès inconsidéré de ferveur ascétique, Origène ira jusqu’à faire le sacrifice de sa virilité, interprétant par trop à la lettre le texte de l’Évangile de saint Matthieu : « Il y a des eunuques qui se sont eux-mêmes rendus tels en vue du royaume des cieux » (XIX, 12).

L’école théologique d’Alexandrie, malgré sa marque confessionnelle, attire de nombreux auditeurs tant chré-

tiens qu’hérétiques ou païens. Mais Origène, malgré sa réussite, ne se laisse pas dépasser par sa gloire. Laissant à son disciple Héraclas (qui de-

viendra plus tard évêque d’Alexandrie) le soin d’assurer une partie des cours, il se met à l’école d’Ammonius Saccas, qui sera le maître de Plotin* et le père du néo-platonisme.

Philosophie et étude de la Bible sont en effet étroitement liées dans l’oeuvre d’Origène. Dès 213, celui-ci met en chantier ses Hexaples, oeuvre tout à fait originale, en grande partie perdue, où, sur six colonnes, Origène met en regard le texte hébreu de la Bible avec sa translittération en caractères grecs et les quatre versions grecques alors en usage (Septante, Aquila, Symmaque et Théodotion). Ses Commentaires bibliques commenceront à paraître vers 222-224 sur la base de cet immense travail.