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Ils continuent à pratiquer un système à longue jachère, avec déplacement des champs : c’est la « culture itinérante », relativement rare en Inde. Ces techniques n’ont pas permis à la population d’atteindre des effectifs importants. La faiblesse de la mise en valeur explique aussi le maintien de surfaces boisées très importantes, rares en Inde. Ces fo-rêts contiennent des espèces de grande valeur marchande, le teck et le sal.

Le système de culture est nettement dominé par le riz, qui couvre environ 80 p. 100 de la surface agricole utile. Il s’agit, en général, d’une culture unique sous pluie, sans apport artificiel d’eau.

L’ensemble n’est cependant pas des-hérité. Il y a un contraste ancien entre les parties les plus montagneuses, domaine de la forêt, de la cueillette, de l’agriculture itinérante, et les plaines et bassins, mieux cultivés et plus peuplés.

De plus, quelques efforts d’aménagement systématique ont été faits récemment. C’est dans l’Orissa intérieur qu’a été construit l’un des plus grands barrages de l’Inde, celui de Hirakud.

Une énorme digue barre la Mahānadī et crée un grand potentiel de production d’électricité et d’irrigation.

En matière industrielle aussi,

l’Orissa intérieur a profité d’aménagements conçus en fonction des besoins de l’Inde entière. Près du barrage de Hirakud et de sa centrale électrique a été créée par le gouvernement fédéral une série d’usines grosses consommatrices de courant (pour la production d’aluminium et d’engrais notamment).

D’autre part, tout au nord de l’État, passe la voie ferrée Calcutta-Bombay.

Le gouvernement fédéral a implanté une des grandes aciéries construites après l’indépendance, celle de Rourkela. On trouve du minerai de fer sur place ; le charbon vient des mines de Jharia, assez proche, et les marchés de Calcutta et de Bombay sont accessibles. Le souci de rapprocher les acié-

ries de l’Inde occidentale est manifeste

dans le choix de cette localisation, et l’Orissa en a profité comme par accident. Rourkela n’en est pas moins devenu en quelques années une ville champignon de plus de 100 000 habitants, la seconde de l’État.

Les régions côtières

Elles sont beaucoup plus peuplées et actives. Tout le centre est occupé par le delta de la Mahānadī ; il est flanqué au nord par la plaine de Balasore et au sud par celle de la basse Rushikulya, séparée du delta central par l’immense lac Chilka.

Le delta est depuis très longtemps mis en valeur, avec un système de culture dominé par le riz ; la perte du Bengale oriental par l’Inde a, cependant, amené à y développer récemment la culture du jute pour l’alimentation des usines de Calcutta. Le système de culture commence à bénéficier de la construction du réservoir de Hirakud.

Celui-ci permet, en effet, de passer à la double culture et de régulariser les apports d’eau aux rizières sur près de 500 000 ha.

C’est aussi la région des plaines qui a concentré le foyer de la civilisation oriya, l’essentiel de la population et de la vie urbaine traditionnelle. Le centre le plus important est Cuttack, avec près de 150 000 habitants. Grâce à l’électricité de Hirakud et aux investissements fédéraux, des industries assez variées ont été développées près de la ville (métallurgie, verreries, papeteries, etc.). Les autres villes sont plus modestes, mais une capitale entière-downloadModeText.vue.download 585 sur 625

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 14

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ment nouvelle a été construite à côté de la ville d’art et de culture de Bhubaneswar, et un port moderne a été établi à Paradeep, sur l’embouchure de la Mahānadī, pour l’exportation de minerai de fer, vers le Japon notamment.

Malgré cette activité, la région pose cependant des problèmes assez graves.

Les plaines côtières de l’Orissa ac-

cusent encore un retard considérable par rapport aux autres deltas de l’est de l’Inde. Les rendements y sont plus faibles, les famines et les disettes plus fréquentes, et la population tend à émigrer de façon assez massive. La nature a ses responsabilités : les sécheresses ne sont pas inconnues, et les cyclones sont assez fréquents à la fin de la saison des pluies. Il faut aussi invoquer des facteurs humains. La société paysanne est très inégalitaire, et le système zamīndārī a été particulièrement développé en Orissa. C’est sans doute là une des raisons essentielles du retard économique.

D’une manière générale, l’Orissa demeure insuffisamment développée. Ni les ressources minières de l’intérieur, ni les possibilités agricoles de la côte ne sont pleinement mises en valeur.

Les départs sont nombreux et il est très significatif que la communauté de langue oriya de Calcutta ait des effectifs très supérieurs à ceux de Cuttack, première ville de l’État.

F. D.-D.

F Bhubaneswar / Inde.

Orléanais

Ancienne province de France, partagée en 1790 entre les départements d’Eure-et-Loir, de Loir-et-Cher et du Loiret.

La situation

L’Orléanais regroupe géographiquement plusieurs régions naturelles. Il se structure fondamentalement sur le Val de Loire, qui, dans sa grande inflexion du nord vers l’ouest, le coupe de part en part. Plaine inondable fertile, pré-

cocement mise en valeur à l’abri de levées, grande voie de communication suivie autrefois par le roulage et la batellerie, aujourd’hui par la route et le chemin de fer, le Val de Loire rassemble villes (Gien, Orléans, Blois), industries (mécanique, automobile, électronique) et trésors d’architecture.

Au sud, la Sologne, longtemps déshéri-tée sur ses sols froids et lourds d’argile, mais bonifiée sous le second Empire, a trouvé de lucratives ressources dans l’élevage bovin laitier, la pisciculture

d’étang et surtout dans la chasse sur de grands domaines affermés. Au nord, la Beauce livre à la culture intensive des céréales ses campagnes découvertes de calcaires et de limons. Sur ses bordures, Perche à l’ouest, Gâtinais et Puisaye à l’est, de lourdes collines argilo-marneuses disséquées par les réseaux du Loir et du Loing sont le domaine, dans un paysage souvent bocager, de différents types d’élevages (chevaux et bovins laitiers dans le Perche ; veaux, aviculture et apiculture en Gâtinais ; embouche charolaise en Puisaye).

L’Orléanais, anciennement industrialisé (travail de la laine, confection, tanneries, vinaigreries, petite métallurgie), mais privé, à l’ère néo-technique, de ressources minérales, de sources d’énergie et de bonnes voies d’eau, a dû faire appel, pour sa relance, à des initiatives extérieures. Aux portes de Paris, il a bénéficié depuis 1954 d’un large soutien de la décentralisation (40 000 emplois nouveaux en 18 ans ; premier rang en France).

L’unité de l’Orléanais a toujours été compromise par la conformation hydrographique. Si Orléans, au point de rupture de charge de la batellerie en Loire et du roulage sur Paris, éclipsait vite dès l’Antiquité, par son entrepôt, la vieille capitale politique et religieuse des Carnutes, Chartres, l’appartenance au bassin de la Seine du pays chartrain par l’Eure et du Gâtinais par le Loing dispersait les courants de vie. Forêt d’Orléans et Gâtinais ont toujours constitué, entre Loire et Loing, un no man’s land. Paris soumet directement à son emprise Chartres, Orléans et Montargis sans liens entre elles. Les pays du Loir eux-mêmes (Dunois, Vendômois) subissent, par la sollicitation naturelle de leur vallée, les influences voisines de la Touraine et du Maine.

Le découpage de 1790 a brisé l’unité des grandes régions qui se partageaient la province. Du moins, de mêmes

préoccupations, liées aux impératifs agricoles, à l’analogie des terroirs, au voisinage parisien, à la facilité des dessertes à travers la Beauce, coeur de la province, et aux héritages historiques, maintiennent-elles bien des affinités entre les trois départements d’Eure-et-Loir, du Loiret et de Loir-et-Cher.