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Une rivalité se développa en outre avec la maison de Bourgogne, à laquelle il se heurta dans les Pays-Bas comme possesseur du Luxembourg. Avec Jean sans Peur, fils de Philippe le Hardi, le conflit devint aigu, et, en 1407, Louis d’Orléans était assassiné à Paris par des émissaires du duc de Bourgogne.

Ce meurtre fut à l’origine des guerres civiles en France entre Armagnacs et Bourguignons durant la guerre de Cent* Ans.

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 14

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Louis d’Orléans avait épousé en

1389 Valentine Visconti, qui lui apportait ses droits sur le Milanais, origine lointaine des guerres d’Italie ; elle mourut en 1408, un an après lui.

Louis d’Orléans et Valentine Vis-

conti eurent pour fils Charles Ier*

d’Orléans, le poète.

Après son retour de captivité, Charles d’Orléans épousa Marie de Clèves († 1486), qui lui donna quatre enfants, dont Louis II d’Orléans, qui, en 1498, devint roi de France sous le nom de Louis XII*.

Un autre rameau issu de Louis Ier d’Orléans et de son second fils, Jean d’Angoulême († 1467), frère de

Charles d’Orléans, parvint également au trône de France avec le petit-fils de Jean d’Angoulême, François Ier*, après que Louis XII fut mort sans héritiers mâles en 1515. Cette famille s’éteignit sans postérité avec les trois petits-fils de François Ier qui régnèrent successivement sur la France ; François II, Charles IX* et Henri III*. La couronne revint alors aux Bourbons en la personne d’Henri IV*.

Troisième famille

d’Orléans

Elle eut pour origine le don fait par Louis XIII* du duché d’Orléans à son frère Gaston d’Orléans (1608-1660).

Celui-ci, troisième fils d’Henri IV et de Marie de Médicis, fut d’abord comte d’Eu et duc d’Anjou. En 1626, son frère lui donnait le duché d’Orléans.

Il avait reçu en 1611 le titre de « Monsieur », porté depuis le XVIe s. par les puînés des rois de France.

Prince faible et pusillanime, il fut durant toute sa vie le jouet des intrigues qui se nouèrent autour de sa personne. Seul héritier du trône de France jusqu’en 1638 (année de la naissance du futur Louis XIV) et, à ce titre, intouchable, il participa à toutes les cabales, à tous les complots contre Richelieu*.

En 1626, le Cardinal faisait emprisonner son gouverneur, le maréchal Jean-Baptiste d’Ornano, et mariait Gaston presque de force à Marie de Bourbon-Montpensier, princesse des Dombes, une des plus riches héritières du royaume. Un complot, celui de Cha-lais, s’efforça d’empêcher le mariage par l’assassinat de Richelieu. Il échoua.

Gaston dénonça ses complices, et Cha-lais eut la tête tranchée. En 1627, la duchesse Marie mourut en lui laissant une fille, Anne Marie Louise, qui sera la Grande Mademoiselle (1627-1693).

Gaston, incorrigible, complota encore avec la maison de Lorraine, avec le duc de Montmorency (1632), avec le comte de Soissons, avec Cinq-Mars et de Thou. À chaque fois, sa position d’héritier du trône ou de frère du roi lui valut l’impunité, mais ses com-parses furent impitoyablement exécu-tés. Après la mort de sa femme, Gaston avait essayé d’épouser en 1629, mais en vain, la fille du duc de Mantoue, Marie de Gonzague. En 1632, il épou-sait secrètement, contre la volonté du roi, Marguerite de Lorraine († 1672) : le mariage ne fut reconnu qu’après de longues tractations. Après la mort de Richelieu, en 1642, Louis XIII se réconcilia avec lui. Lieutenant géné-

ral du royaume durant la minorité de Louis XIV, Gaston se distingua à la tête des armées françaises de 1644 à 1646 (prise de Gravelines, de Courtrai et de Bergues).

À l’époque de la Fronde*, il fut repris par le démon de la conspiration et de l’intrigue. Mazarin* l’exila dans son château de Blois en 1652, où il finit sa vie entouré d’artistes et de lettrés, et en écrivant ses Mémoires, qui furent publiés en 1683. À sa mort en 1660, il ne laissait que des filles : la troisième maison d’Orléans s’éteignit avec lui.

Quatrième famille

d’Orléans

Elle commence avec le frère de

Louis XIV, Philippe Ier d’Orléans (1640-1701), qui, en 1660, hérita du duché de son oncle Gaston. Deuxième fils de Louis XIII et d’Anne d’Autriche, d’abord duc d’Anjou, puis Monsieur en 1643, le duc d’Orléans, dont Saint-Simon* a laissé dans ses Mémoires un portrait inoubliable, était un personnage efféminé, toujours parfumé et paré comme une femme, qui eut de

nombreuses amours masculines, dont la plus célèbre fut celle du chevalier de Lorraine. Monsieur n’en était pas moins un excellent stratège et un soldat courageux. Il se distingua aux armées dans les Flandres et durant la guerre de Hollande, au cours de laquelle il remporta la victoire de Cassel (1677) sur le prince d’Orange. Ses succès portèrent ombrage à Louis XIV, qui ne lui confia plus à l’avenir aucun rôle politique ni

militaire.

Monsieur vécut dans sa cour du châ-

teau de Saint-Cloud et fut l’animateur de toutes les fêtes de Versailles. De sa première femme, Henriette d’Angleterre († 1670), il n’eut pas de descendance. En 1671, il s’était remarié à la princesse palatine Charlotte Elisabeth de Bavière († 1722), qui lui donna six enfants dont Philippe II d’Orléans (1674-1723), qui exerça la régence de 1715 à 1723 durant la minorité de Louis XV* (v. Régence).

Philippe II d’Orléans avait épousé en 1692 Mlle de Blois, Françoise-Marie († 1749), fille légitimée de Louis XIV

et de Mme de Montespan. Leur fils Louis d’Orléans (1703-1752) hérita des qualités intellectuelles de son père.

Érudit remarquable il se consacra aux études hébraïques et rassembla des collections d’histoire naturelle et un cabinet de médailles. Nommé par son père au Conseil de Régence dès 1718 et gouverneur du Dauphiné l’année suivante, il se retira en 1726, après la mort de sa femme, Augusta Marie de Bade, à l’abbaye de Sainte-Geneviève, où il finit sa vie.

Son fils Louis Philippe d’Orléans (1725-1785) se distingua à la tête des armées et devint lieutenant général du royaume en 1744, puis gouverneur du Dauphiné en 1747. De son épouse, Louise Henriette de Bourbon-Conti († 1759), il eut un fils, le futur Philippe Égalité, et une fille, Louise Marie, qui épousera le duc de Bourbon et sera la mère du duc d’Enghien.

Après la mort de sa femme, il épousa secrètement en 1773 Mme de Montes-son († 1806) et vécut retiré dans sa résidence de Bagnolet ; il protégea artistes et savants, et il consacra une partie de sa fortune à des oeuvres de bienfaisance, qui commencèrent à rendre populaire le nom des Orléans.

Louis Philippe Joseph d’Orléans,

« Philippe Égalité » (1747-1793), d’abord duc de Montpensier, puis duc de Chartres, épousa en 1769 Adélaïde de Bourbon-Penthièvre († 1821), descendante de Louis XIV et de Mme de Montespan, qui était fort riche. À la

tête d’une fortune colossale, il tenta de réaliser ses ambitions politiques.

Démagogue dans l’âme, il affecta

de la sympathie pour toutes les idées nouvelles, prôna le système politique anglais et fit partie de la franc-maçonnerie, dont il devint le grand maître en 1786. Opposé au ministre de Louis XV

Maupeou, il fut exilé par le roi (1771-1772). Louis XVI lui rendit sa faveur, et le duc servit dans la marine. Après le combat d’Ouessant en 1778, il espérait recevoir la charge de grand amiral de France.

Déçu dans ses espérances, il passa à l’opposition et attribua son échec à la reine Marie-Antoinette, qu’il pour-downloadModeText.vue.download 590 sur 625

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suivit dès lors de sa haine. Porte-drapeau des mécontents, il obtint la faveur populaire en distribuant aumônes et largesses, et en ouvrant au public les jardins de son Palais-Royal parisien.