Église orthodoxe de
Tchécoslovaquie
Elle a été constituée en 1947 sous l’égide du patriarcat de Moscou par l’union de quatre groupements orthodoxes d’origines diverses, certains s’étant détachés de l’Église catholique romaine. L’autocéphalie lui fut reconnue unilatéralement par Moscou en 1951 pour l’archevêché de Prague et trois évêchés suffragants. Le nombre de fidèles est estimé à 200 000.
Église autonome de Finlande
Après l’indépendance du pays, les orthodoxes demandèrent en 1923 à
être placés sous la haute juridiction du patriarcat oecuménique de Constantinople. Cette situation a été enfin reconnue par le patriarcat de Moscou en 1957 pour les quelque 80 000 orthodoxes de l’archevêché de Carélie et du diocèse d’Helsinki.
Église orthodoxe du Japon
Elle doit son origine à des missionnaires venus de Russie à partir de 1861 ; elle s’est vu reconnaître l’autonomie par le patriarcat de Moscou en même temps qu’était proclamée l’autocéphalie de l’Église orthodoxe d’Amérique (1970), sous la juridiction de laquelle elle se trouvait antérieurement placée. Elle compte environ 40 000 fidèles.
Autres Églises
En dehors de ces autocéphalies et de ces autonomies reconnues, au moins de facto, d’autres demeurent très contestées. Outre celles de l’Église orthodoxe autocéphale d’Amérique (v. ci-dessus patriarcat de Moscou) et de l’archevêché orthodoxe d’Europe occidentale qui reste provisoirement en situation de vicariat du patriarcat oecuménique (v. ci-dessus patriarcat oecuménique de Constantinople), c’est le cas notamment de l’Église de Macédoine, qui a proclamé son autocéphalie à l’égard du patriarcat de Serbie en juillet 1967, de l’Église orthodoxe de Hongrie, reconnue par le patriarcat de Moscou en décembre 1949, et des Églises ukrai-niennes hors frontières des États-Unis, du Canada et de l’Europe occidentale, qui ont proclamé unilatéralement leur autocéphalie. Restent enfin quelques
communautés en situation missionnaire, notamment en Corée (prise en charge par l’Église orthodoxe d’Amé-
rique) ou en Chine (sous la responsabilité du patriarcat de Moscou).
L’Église catholique orthodoxe de
France, issue d’une dissidence catholique romaine, s’était placée en 1936
sous la juridiction du patriarcat de Moscou. Après avoir changé plusieurs fois d’obédience et être demeurée plusieurs années en dehors de toute juridiction orthodoxe reconnue, cette Église a été constituée en diocèse autonome du patriarcat de Roumanie le 6 mai 1972.
H.-I. D.
F Byzantin (Empire) / Chrétiennes (littératures)
/ Christianisme / Concile / Églises orientales /
Melkites ou melchites (Églises) / Monachisme /
Schisme d’Orient.
M. Seraphim, l’Église orthodoxe (Payot, 1952). / P. Evdokimov, l’Orthodoxie (Delachaux et Niestlé, 1960) ; le Christ dans la pensée russe (le Cerf, 1970). / J. Meyendorff, l’Église orthodoxe, hier et aujourd’hui (Éd. du Seuil, 1960).
/ O. Clément, l’Église orthodoxe (P. U. F., coll.
« Que sais-je ? », 1961 ; 2e éd., 1965). / T. Ware, The Orthodox Church (Harmondsworth, 1963 ; trad. fr. l’Orthodoxie, l’Église des sept conciles, Desclée De Brouwer, 1968).
orthographe
Discipline qui enseigne la manière de représenter par des lettres, « correctement », c’est-à-dire conformément à un usage, les suites de sons ou de mots qu’on utilise pour communiquer ou s’exprimer grâce au langage. La transcription des suites de sons ou de mots se fait, en particulier en français, à partir d’un alphabet.
Histoire de l’orthographe
L’adoption de l’alphabet latin
Tous les alphabets ordinaires connus sont nés d’adaptations de systèmes de signes préexistants (v. écriture).
L’addition ou la suppression de signes, l’utilisation de certaines lettres avec une valeur nouvelle conditionnent l’histoire de l’orthographe. En Europe occidentale, celle-ci est constituée par
la suite d’adaptations de l’alphabet latin, lui-même adapté de l’alphabet grec : les modifications ont tendu soit à lui permettre de mieux représenter la langue dans son évolution, soit à lui donner la possibilité de noter des indications d’un autre ordre sur les mots (accords, étymologie, différence de downloadModeText.vue.download 608 sur 625
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 14
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sens sans différence de prononciation, etc.).
Les vicissitudes de l’orthographe au Moyen Âge
Ayant adopté l’alphabet latin, le fran-
çais l’utilise pour noter un certain nombre de sons que le latin ignorait : chuintantes, « e » muet, qu’on rencontrait à la fin de beaucoup de mots, et, par la suite, voyelles nasales, comme le -an- de chant. Au lieu de créer de nouvelles lettres, comme cela s’est fait à partir de l’alphabet grec pour les langues slaves utilisant l’alphabet cyrillique, on utilise les anciennes lettres, et uniquement elles, en leur attribuant dans un certain contexte une valeur différente :
De même, on convient que cer-
taines combinaisons de lettres latines servent à noter certains sons : ainsi, ch (c suivi de la lettre h, représentant à l’origine l’aspiration) est utilisé pour la chuintante sourde (son nouveau par rapport au latin), comme dans chandelle Les éléments du sys-
tème d’écriture français sont alors à peu près ceux que nous connaissons de nos jours, sauf que le français ignore les accents et les lettres j et v en tant que lettres distinctes : J est un I majuscule et V un U majuscule. De ce fait, par exemple, eue et Ève s’écrivent de la même manière, tandis que tue se lit tue ou tué selon le contexte. Ces ambiguïtés mises à part, on peut dire qu’au XIIe s. on orthographie comme on prononce, sans lettres superflues dans les mots.
C’est au XIVe s. que l’orthographe
française devient compliquée : on multiplie alors les emplois des lettres considérées comme plus belles (y par exemple à la place de i), mais surtout on ajoute des signes ou bien on opère des substitutions pour éviter des confusions entre les lettres.
On ajoute également des lettres pour différencier les homonymes.
Très souvent les signes ainsi rajoutés pour distinguer les homonymes rappellent une lettre qu’on avait dans la racine latine (raptum . rapt, magis .
mais, nomen . nom, viginti . vingt, sex . six) ou sont analogiques (dix venant de decem, par analogie avec six). Il peut se faire qu’il n’y ait pas de rapport de filiation : ainsi, l’ancien mot pois s’écrit poids avec un d comme pondus, dont il ne vient pas, mais qui a le même sens en latin. On va même jusqu’à écrire différemment des formes de même origine ayant pris deux sens différents : compter et conter venant tous deux de computare. Peu à peu, on généralise la restitution des lettres latines : l’ancien donter s’écrit dompter (lat. domitare), et bateme, bapteme (lat. baptisma), alors qu’il n’y a aucune confusion possible : c’est l’orthographe étymologisante (ou latinisante).
La fixation de l’orthographe
Au XVIe s., l’invention de l’imprimerie exige l’établissement de règles. Des réformes sont alors proposées (sans succès), mais on commence à dissocier j et i, v et u, et à écrire non plus ie, mais je et vous et non uous. De même, avec Geoffroy Tory (v. 1480 - v. 1533), un des grands imprimeurs humanistes, on commence à utiliser les accents pour distinguer e, é, è (l’usage des doubles lettres, pratiqué antérieurement à cette même fin étant maintenu comme dans jette), l’apostrophe et la cédille (pour indiquer que c note quelque chose qui se prononce comme -s-). À partir du XVIIe s., les modifications apportées à l’orthographe ainsi fixée portent sur des mots pris un par un ; les deux changements les plus importants et assez généraux concernent la substitution de