— La minerve. C’est une forme particulière de plâtre prenant la tête et le cou.
— La coquille plâtrée (ou plâtre hémi-tronculaire postérieur). Elle est utilisée pour les fractures du rachis lombaire et dorsal bas, la scoliose, etc. C’est un moulage du dos en bonne position.
— Le pelvi-pédieux. Ce plâtre immobilise à la fois la hanche et un membre inférieur ; il sert essentiellement dans les fractures de hanche et de cuisse. Il a cependant l’inconvénient dans certains cas de n’être pas amovible ; c’est la raison pour laquelle on a eu recours à des matériaux plastiques pour réaliser des appareillages analogues.
— Le lombostat (ou corset orthopé-
dique). Il est indiqué dans le traitement des lombalgies, pour immobiliser le segment douloureux. C’est un corset en tissu rendu rigide par des baleines et armatures métalliques.
— La chaussure orthopédique. Elle est faite sur mesures et destinée à compenser une inégalité de longueur des membres inférieurs supérieure à 4 cm. Au-dessous de 4 cm, l’utilisation d’une talonnette d’un côté et raccourcissement du talon de l’autre suffisent. La chaussure orthopédique sert aussi à compenser une déficience musculaire, une perte de substance du pied, c’est un autre élément de la panoplie des procédés de contention.
— Les semelles orthopédiques, les bandages. Ils sont d’un usage très courant. Ces accessoires ne sont efficaces que s’ils ont été prescrits de façon minutieuse en tenant compte des éléments particuliers à chaque malade.
y La rééducation. Associant l’activité volontaire, la mobilisation passive (le moins souvent possible) et les massages, elle vient en complément pour préserver la fonction articulaire, la tonicité et la force musculaires.
(V. kinésithérapie.)
Effectuée parfois au domicile du
malade, en cas de force majeure, plus souvent dans les centres spécialisés par des kinésithérapeutes, grâce à des appareils divers, à la piscine, à la douche, à des jets puissants, à la manipulation, elle est capitale pour une rapide récu-pération et la réinsertion sociale.
Les complications
en orthopédie
y L’infection. Elle peut survenir lors de n’importe quelle intervention chirurgicale et risque de prendre en orthopédie des proportions catastrophiques. C’est la raison pour laquelle des précautions d’asepsie extrêmement rigoureuse se doivent d’être prises. En effet, l’os est un tissu très mal vascularisé, se défendant donc difficilement contre l’infection ; une fois infecté (c’est-à-dire atteint d’os-téite), il prend un aspect sucre mouillé, friable pour progressivement s’éliminer sans espoir de reconstruction et aboutir ainsi à une perte de substance osseuse. La greffe de comblement
ne pourrait être envisagée qu’après l’ablation du matériel éventuellement et un long délai d’observation pour s’assurer de la stérilité du foyer, les antibiotiques étant malheureusement assez peu efficaces.
y La pseudarthrose. Défaut de
consolidation de causes variées (dé-
faut d’immobilisation, intervention chirurgicale délabrante, infection), la pseudarthrose ne peut habituellement être diagnostiquée qu’au terme du délai normal de consolidation pour la différencier d’un retard de consolidation. Mais il est des signes prémo-nitoires — persistance de la visibilité radiologique du trait de fracture, ex-trémités osseuses renflées en massue
— qui permettent d’entreprendre un traitement précoce (décortication et greffe osseuse éventuellement).
y La raideur articulaire. C’est la servitude du long délai nécessaire pour la consolidation et le grave risque de l’immobilisation plâtrée, mais elle est en partie au moins prévisible, car elle succède fréquemment à un syndrome algo-neuro-dystrophique. Ce syndrome, dont la traduction clinique est l’oedème, la douleur et les troubles vaso-moteurs, est la rançon des terrains psychologiques instables, des anxieux, des fumeurs, des buveurs. Il peut être prévenu par l’utilisation de sédatifs, de vaso-dilatateurs, et, une fois constitué, les injections locales de corticoïdes, la physiothérapie amé-
liorent les séquelles. En réalité, on est assez souvent désarmé, et les interventions chirurgicales de libération articulaire (arthrolyse), si les indications n’en sont pas soigneusement pe-sées, risquent d’être un échec, même lorsque l’ablation de la capsule articulaire est convenablement réalisée.
y Le cal vicieux. Qu’il soit en baïonnette, en raccourcissement, en rotation ou en angulation, il est le témoin d’une consolidation osseuse qui s’est faite en mauvaise position. Si celle-ci excède les normes tolérables, une réintervention peut s’avérer nécessaire (ostéotomie, greffe, etc.).
y L’embolie. Cette migration de
caillots sanguins se rencontre essentiellement après les gros trauma-
tismes du bassin ou les interventions majeures, surtout si les délais d’immobilisation sont importants. Il est habituel de tenter de les prévenir par l’utilisation des anticoagulants*.
Les indications de
l’orthopédie
Plus que dans l’usage des moyens, c’est dans le choix de ceux-ci que se trouve la qualité du chirurgien : en orthopédie, il importe de bien peser avant d’agir.
Rarement, en effet, il s’agit d’une indication vitale, presque toujours le but de cette chirurgie est de rétablir la fonction, et il faut savoir dans ces conditions distinguer l’essentiel de l’accessoire. C’est ainsi que l’on saura distinguer parmi les fonctions celles qu’il s’agit de rétablir, celles qui ont
une importance primordiale, dont la perte grève lourdement l’existence, de ce qui n’apporte qu’une simple gêne.
Les malformations congénitales
Elles sont habituellement traitées aussitôt qu’elles sont dépistées. Sur les os, plus évolutifs pendant la croissance qu’aucun autre tissu de l’organisme, l’action chirurgicale est riche de consé-
quences tardives. Les points d’ossification sont en pleine activité, et leur lésion amène des dommages définitifs et irréparables qui s’aggraveront tout au long de la croissance. Prévoir ces lésions, en connaître le développement sont le premier devoir de l’orthopédiste infantile.
La connaissance de l’évolution à peu près fatale d’une malformation osseuse vers une impotence fonctionnelle grave pose la question de son traitement pré-
ventif. Si, sur le plan chirurgical, celui-ci est légitime et impérieux, sur le plan moral et psychologique, la chose est délicate, car l’état actuel peut être sans rapport avec l’avenir, et le malade n’a que trop tendance à juger des inconvé-
nients immédiats, peu conscient qu’il est souvent de son avenir.
y Les malformations découvertes
précocement. Des malformations
telles que le torticolis congénital, l’inégalité des membres, l’absence segmentaire ou totale d’un os, le blocage ou la luxation articulaire concernent rarement le tissu osseux exclusivement : il s’agit plutôt de l’atteinte de toute une région. Tantôt la chirurgie permet de réaxer un os, couper une bride, agir sur le cartilage de croissance et corriger ou compenser les défauts de la nature ; tantôt un simple maintien en bonne position à l’aide d’attelles ou de plâtre (pieds bots) permet d’assurer ultérieurement une croissance satisfaisante ; tantôt downloadModeText.vue.download 612 sur 625
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 14
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la malformation est au-dessus de
toute ressource, et c’est le recours à l’appareillage.
y La luxation congénitale de hanche.