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Les Orthoptères sont des Insectes essentiellement géophiles ou phy-tophiles ; les formes à vol puissant capables de se déplacer sur de longues distances sont relativement peu nombreuses et n’existent que chez les Acridiens. On connaît au moins 15 000

espèces d’Orthoptères, dont la majorité habite les contrées tropicales.

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 14

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Il faut distinguer deux sous-ordres, les Ensifères et les Caelifères.

Ensifères

Les Ensifères présentent une forme allongée et légèrement comprimée et sont typiquement ailés. L’oviscapte prolonge l’abdomen en une sorte de lame. Les antennes sont de longueur égale ou supérieure à celle du corps.

La stridulation du mâle est produite par le frottement du bord interne des deux élytres : une nervure appelée archet porte une rangée de papilles cornées dont le frottement met en vibration l’autre élytre ; les tympans auditifs, lorsqu’ils existent, sont localisés sur les tibias antérieurs. Les Ensifères se répartissent en quatre superfamilles : Grylloïdés, Gryllacridoïdés, Tettigonioïdés, Prophalangopsoïdes. Nous en retiendrons deux.

Grylloïdés

Les Grylloïdés groupent douze familles dont nous ne citerons que les Gryllotal-pidés, les Gryllidés, les OEcanthidés et les Myrmécophilidés. Les Gryllotal-pidés (Courtilières) sont des animaux fouisseurs, leurs pattes antérieures, armées de dents, leur permettent de creuser des galeries. Les yeux sont de dimensions réduites et l’oviscapte est vestigial. Les Courtilières vivent surtout de larves et d’Insectes. Leurs oeufs sont déposés dans une sorte de chambre souterraine et, sous nos climats, le cycle de développement complet est de deux ans. Les Gryllidés (Grillons*) sont omnivores et vivent soit dans les endroits chauds et secs (dans les boulangeries : Grillon domestique), soit parmi les feuilles mortes ou dans des terriers qu’ils creusent dans les terrains meubles. Les oeufs sont dé-

posés isolément ou par petits groupes dans le sol, ou dans la moelle des tiges.

Les OEcanthidés sont des Grillons arboricoles et les Myrmécophilidés des Grillons vivant dans les fourmilières.

Tettigonioïdés

Les Tettigonioïdés, ou Sauterelles*, groupent onze familles, dont les

Éphippigéridés, les Phanéropéridés, les Conocéphalidés, les Tettigonii-dés, etc. Il s’agit de formes terrestres ou arboricoles qui se distinguent par leurs antennes fines et longues pouvant atteindre quatre ou cinq fois la longueur du corps, leur pronotum sans carène longitudinale, leur oviscapte allongé en forme de faux, leur organe auditif presque toujours présent et leurs tarses composés de quatre articles. Les formes ailées sont de coloration habituellement verte, certaines espèces imi-

tant les feuilles des arbres sur lesquels elles vivent. L’organe stridulant n’est localisé que dans la partie basale de l’élytre. Les formes dépourvues d’ailes vivent le plus souvent au sol. Les Sauterelles ont un régime alimentaire mixte et peuvent même être totalement carnassières (Sagina). Les oeufs sont déposés isolément en terre ou par rangées dans les tissus des plantes.

Caelifères

Les Caelifères vivent généralement à terre ou sur les buissons bas. Ils présentent en commun des antennes courtes formées de moins de trente articles, des ailes membraneuses se repliant en éventail sous les élytres, un tympan localisé sur le premier tergite abdominal, un oviscapte dont deux paires de valves seulement sont bien développées (les valves supérieures et infé-

rieures en forme de crochets recourbés et divergents servant à déposer en terre les oeufs enclos dans une oothèque).

La stridulation est ici produite par des mécanismes divers, le frottement des fémurs postérieurs contre les élytres étant le plus commun : la vibration ré-

sulte de la friction contre certaines nervures de l’élytre d’une rangée de petits tubercules situés sur la face interne des fémurs. Les Caelifères se répartissent en six superfamilles (Tridactyloïdés, Tétrigoïdés, Eumastacoïdés, Trigonop-térygoïdés, Pneumoroïdés et Acridoï-

dés), dont nous ne retiendrons que les Tétrigoïdés, les Eumastacoïdés et les Acridoïdés.

Tétrigoïdés

Les Tétrigoïdés (Tetrix) se reconnaissent aisément par leur pronotum prolongé en pointe jusqu’à l’extrémité de l’abdomen et au-delà ; les ailes sont cachées par le pronotum, et les élytres réduits à deux petites écailles ovales rejetées sur les côtés. Les Tetrix fré-

quentent les endroits humides et sont parfois semi-aquatiques ; ils sautent volontiers dans l’eau et nagent avec facilité. Les Algues et les Mousses qui poussent sur le sol humide au bord des ruisseaux et des mares leur servent de nourriture.

Eumastacoïdés

Les Eumastacoïdés sont des Insectes allongés dépourvus de tympan auditif et d’appareil stridulatoire. Ils se répartissent en deux familles, les Proscopii-dés et les Eumastacidés. Les Proscopii-dés ressemblent aux Phasmes*. Ce sont des animaux aptères, à tête fortement opisthognathe ; ils vivent sur les buissons en lisière des forêts néo-tropicales ou dans la strate herbacée. Les Eumastacidés sont brillamment colorés, de petite taille, et comportent une majorité de formes à organes du vol réduits ou nuls. Leurs fémurs postérieurs sont situés en oblique par rapport à l’axe du corps, ce qui les fait ressembler à des arbalètes. Ce sont des Insectes tropicaux, dont l’oothèque en forme de nacelle ne contient qu’une seule rangée d’oeufs située dans un plan horizontal.

Acridoïdés

Les Acridoïdés, ou Acridiens, comprenant les Criquets et les Locustes, constituent la superfamille la plus importante tant du point de vue économique que du nombre des espèces. L’aspect d’ensemble est ramassé et trapu chez les formes vivant au sol, et longiligne chez les formes graminicoles ; le pronotum est typiquement pourvu d’une carène médiane et de deux carènes laté-

rales, la couleur fréquemment en rapport avec la teinte générale du milieu ambiant (homochromie). La ponte se fait habituellement en terre. Elle est précédée d’un travail de sondage au moyen des valves de l’oviscapte ; le choix du site est conditionné par les propriétés physiques et chimiques du sol. Le court oviscapte des Acridiens ne leur permet pas comme aux Ensifères de porter l’oeuf à une certaine profondeur ; aussi est-ce l’abdomen tout entier qui s’enfonce progressivement en terre, atteignant deux ou trois fois sa longueur normale. La ponte est accompagnée d’une émission de matière spu-meuse qui, par solidification, constitue les parois de l’oothèque. Cette dernière contient un nombre d’oeufs variable (de 10 à 150 ou plus). Les Acridiens vivent généralement dans les endroits chauds, ensoleillés et secs ; leur régime est exclusivement végétal. Ils fréquentent les associations végétales secondaires, les bordures de routes, les clairières, les surfaces à végétation clairsemée

(surfaces en mosaïque) leur offrant les conditions d’existence les plus favorables (existence côte à côte et sur un même site de touffes de végétation servant de nourriture, de perchoir ou d’abri contre les intempéries ou les grosses chaleurs de midi, et de petites plages dénudées où les Insectes vont déposer leurs oeufs ou s’exposer aux rayons du soleil naissant ou couchant).