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Des jeunes en blouson de cuir sautèrent du train juste devant elle. Elle vit l’ombre d’un képi de maréchal bouger derrière l’une des fenêtres.

L’arme était déjà sortie de son sac, dissimulée à l’intérieur de son blouson, et Zinaïda sentait le froid réconfortant de la crosse contre sa paume. Il y avait comme une boule très dense coincée dans sa poitrine, mais ce n’était pas de la peur. C’était plutôt une tension qui ne demandait qu’à être déchargée.

Mentalement, elle le voyait très clairement, chacune des marques qui mutilaient son corps étant une preuve de son amour pour elle.

« Qui est ton seul ami en ce monde, ma fille ? »

Il y eut un mouvement à l’entrée de la voiture. Les deux hommes sortaient ensemble du train.

« Soi-même, papa. »

Ils s’immobilisèrent ensemble sur la première marche, saluant la foule, tellement près qu’elle aurait pu les toucher. Les gens poussaient des acclamations. La foule affluait derrière elle. Elle ne pouvait pas rater son tir.

« Et qui d’autre ? »

Elle sortit le pistolet très rapidement et visa.

« Toi, papa. Toi… »