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Dès le lendemain, il s’était discrètement renseigné sur la filière Lumapas auprès d’un de ses contacts qui lui en avait confirmé l’existence. Normalement, on se rendait à Limbang par la Brunei River, après un contrôle des passeports à l’embarcadère de Jalan Mac Arthur. Bien que cette bourgade malaise ne soit qu’un trou infâme en pleine jungle, au bord d’un fleuve boueux, Limbang était l’exutoire des Brunéiens, las de la rigueur islamique du Sultanat. Musulman, le Sultan tenait à remercier Allah de son immense fortune par un intégrisme sourcilleux. A Limbang, la bière coulait à flots, les putes pullulaient et les combats de coqs étaient autorisés.

Le chef de station de la CIA n’avait pas hésité longtemps.

Cette innocente balade allait lui ouvrir les cuisses de la pulpeuse Peggy et, en cas de problème, il pourrait toujours expliquer à sa hiérarchie qu’il cherchait une voie d’exfiltration possible. Cela faisait partie de son job.

— Je vais vous emmener moi-même à Limbang, avait-il annoncé deux heures plus tard à Peggy, au bord de la piscine du Sheraton.

— Oh, c’est merveilleux ! Vous feriez cela pour moi ? s’était-elle exclamée avec une fausse naïveté.

Le naturel revenant au galop, très vite, elle avait ajouté

— Il faudrait partir mardi, il y a un vol pour Kuching en Malaisie avec correspondance pour Singapour.

Trois jours plus tard. Le temps avait passé avec une lenteur exaspérante. John Sanborn savait qu’en bonne Chinoise, Peggy essaierait peut-être de ne pas payer. Ce qui le mettait d’une humeur de chien…

Maintenant, on y était. Mardi matin huit heures. Il n’avait pas revu Peggy depuis leur dernière conversation.

La poignée de la porte du 532 tourna doucement et le battant s’écarta sur Peggy Mei-Ling. Les angoisses sexuelles de John Sanborn s’envolèrent d’un coup. Le maquillage provocant de la Chinoise était la peinture de guerre d’une courtisane prête à céder.

— Vous n’avez vu personne de suspect dans le lobby ? demanda-t-elle.

Des barbouzes à la solde du Palais y traînaient souvent, cherchant à glaner quelques ragots pour les flics de la « Special Branch », la police politique du Sultan. John Sanborn balaya la chambre du regard :

— Non, dit-il. Mais où sont vos bagages ?

— Les femmes de chambre travaillent toutes pour la Special Branch. Je ne voulais pas attirer l’attention. J’ai juste ça, répliqua Peggy Mei-Ling.

Elle désignait un vanity-case bleu pâle posé à côté de la télé et une bouteille de cognac Gaston de Lagrange. Les gens de Hong-Kong en étaient de gros consommateurs et il coûtait trois fois moins cher à Brunei pour les étrangers.

— Je suis prête, ajouta-t-elle, nous pouvons partir… Ses traits reflétaient une candeur totale. John Sanborn s’amusa de cet ultime marchandage. Il était en position de force et Peggy ne lui ferait pas le numéro « demain, on rase gratis ».

— Nous avons le temps, fit-il.

Il s’approcha, posa les mains sur ses hanches et l’attira doucement mais fermement. La Chinoise se laissa faire. Le sang se rua dans les artères de l’Américain quand il sentit son ventre s’appuyer docilement contre le sien. Très droite, elle regardait derrière lui l’écran de télévision où un barbu enturbanné commentait un verset du Coran. La lecture du Coran étant le sport national brunéien. John Sanborn voulut embrasser Peggy, mais elle détourna la tête et il dut se contenter d’enfouir sa bouche dans son cou parfumé. Ses mains quittèrent les hanches pour les seins, à peine protégés par le chemisier. Peggy remarqua de la même voix calme :

— Nous devrions partir.

La respiration de John s’accéléra, son désir explosait, sa virilité, tendue soudain à lui faire mal, semblait le coller au ventre de la jeune femme comme une soudure.

Il avait bien l’intention de ne pas sortir de cette chambre avant d’avoir obtenu ce qu’il voulait. Il entreprit d’explorer le corps délié de la Chinoise, glissant le long de la jupe noire ajustée, revenant aux pointes dressées sous le chemisier, caressant la croupe cambrée et ferme. Sa bouche chercha à nouveau celle de Peggy, qui se déroba encore. Ça devait la révolter de donner ce qu’elle vendait d’habitude. Il insista, réussit à forcer ses lèvres et sentit venir enfin à la rencontre de la sienne la pointe d’une langue timide. Comme deux papillons fatigués, les longues mains aux interminables ongles écarlates se posèrent sur sa chemise, massant doucement la poitrine de John…

Il eut l’impression qu’on lui versait du plomb en fusion dans l’estomac.

Peggy savait ce qu’elle faisait. Pinçant et caressant ses mamelons, ondulant imperceptiblement des hanches, elle amena en quelques minutes l’Américain au bord de l’extase. Avec une fausse maladresse, ses doigts défirent quelques boutons de sa chemise et elle reprit son travail de fond sans obstacle. John Sanborn en gémissait de bonheur. Il saisit une des mains qui le torturaient si exquisément et la posa sur sa virilité. Avec un petit cri effarouché, Peggy Mei-Ling sembla découvrir la formidable érection qu’elle avait patiemment développée…

John se détendit intérieurement. Il tenait son sucre d’orge. Plus besoin d’avancer sur la pointe des pieds…

D’un geste sûr, il défit la fermeture de la jupe droite qui tomba aux pieds de Peggy, dévoilant les longues cuisses musclées, le ventre bombé, à peine protégé par un nuage de dentelles blanches.

La Chinoise avait renoncé à son numéro de jeune fille farouche. Ses longs doigts s’emparèrent du sexe durci, le massant avec habileté, fruit d’une longue habitude. John écrasa sa bouche sur la sienne et enfouit sa main dans la dentelle blanche.

— Oh oui ! murmura Peggy.

Les jambes légèrement écartées, elle ponctuait ses caresses de légers soupirs. John lui arracha presque son rempart de dentelles, la fouillant à pleine main. Les doigts crochés en elle, il poussa Peggy vers le lit. Docilement sa bouche s’empara de lui pour une fellation d’une douceur et d’une technique admirables. John Sanborn dut la repousser, afin de ne pas exploser sur-le-champ.

Il reprit sa caresse là où il l’avait laissée et Peggy s’anima soudain, soulevant ses reins en arc de cercle, grognant, gémissant, les cuisses ouvertes.

— Ahahahh…

Elle cria, les jambes tendues d’un coup, les yeux révulsés, en proie à un orgasme peut-être feint, mais très convaincant. John avait l’impression d’avoir une barre de fonte en fusion entre les jambes. Avidement, il bascula sur la Chinoise qui replia aussitôt les jambes et poussa une exclamation ravie lorsqu’il s’enfonça en elle d’un seul coup.

— Oh, tu es gros !

Tétanisé d’excitation, John demeura quelques secondes immobile, essayant de maîtriser les palpitations de son sexe enfoui jusqu’à la garde dans son fourreau de velours.

Pour se déconnecter, il s’intéressa quelques secondes au Coran, sur l’écran de la télé, puis se mit à bouger, savourant son plaisir. Depuis sa première rencontre avec Peggy, il avait rêvé à ce moment-là. Le regard trouble de la Chinoise l’excitait encore plus. Il voulait faire durer le plaisir et commença à se retirer très lentement pour revenir de tout son poids, lui repliant les cuisses pour mieux la pilonner. Il avait la sensation de la transpercer, de l’ouvrir en deux. Les bras en croix, la bouche entrouverte, Peggy se laissait prendre comme une esclave soumise.

Ses bras se replièrent et ses doigts se posèrent sur la poitrine de l’Américain, reprenant leur sarabande infernale sur ses mamelons, une caresse qui, son expérience le lui avait appris, rendait les hommes fous.

John Sanborn gronda comme un fauve, s’activant de plus belle. Une sensation fulgurante vint alors s’ajouter à celles qu’il éprouvait déjà. Peggy Mei-Ling le massait avec ses muscles internes, créant un effet extraordinaire. Il voyait son ventre onduler, se gonfler et sentait son sexe comme aspiré tandis qu’elle l’observait avec un sourire angélique.