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Al Mutadee Hadj Ali s’approcha d’elles avec un sourire huileux, offrit une coupe de champagne à Angelina et se tourna vers Mandy Brown.

— Puis-je avoir le plaisir de vous faire visiter les lieux ?

— Vas-y, fit sournoisement Angelina, c’est superbe…

Mandy lui adressa un petit sourire en coin et se laissa entraîner, balançant ses hanches avec langueur. La jeune diplomate l’avait présentée comme la femme d’un ami de Bangkok. Elle la regarda partir, un peu inquiète, en dépit de ce que lui avait dit Malko

— Tu te souviens de Alien, ce monstre intersidéral extrêmement doué pour la survie ? Mandy, avec une apparence nettement moins inquiétante, est aussi redoutable…

Mandy la Salope. Lorsqu’il l’avait rencontrée à Honolulu, elle était la maîtresse d’un mafioso. Elle avait échangé une belle histoire d’amour contre trois millions de dollars et l’assurance que son « fiancé » ne la poursuivrait plus, grâce à deux balles de 11,43 judicieusement logées dans sa cervelle.

Plus tard, Malko l’avait retrouvée à Abu-Dhabi, pour le malheur d’un jeune Cheikh trop amoureux. Il se souvenait encore du formidable orgasme qu’avait éprouvé sur les coussins d’une Rolls-Royce, tandis que le bourreau décapitait son ex-amant. II l’avait croisée au Caraïbes dans le sillage de la Veuve de l’Ayatollah et ensuite avait résolu grâce à elle un petit problème au Yemen du Nord ; ce qui avait également coûté la vie à un officier yéménite fou d’elle… Mandy assurait très bien, persuadée que si Dieu avait permis qu’elle s’en tire, c’est qu’Il l’aimait bien. Pour tromper son anxiété, Angelina Fraser se mêla à un groupe de diplomates où se trouvait le nouvel ambassadeur d’Allemagne, jeune et bel homme ; elle surveillait discrètement les lieux. Ni l’ignoble Khoo, ni « Sex-Machine » ne s’étaient montrés. Ses amis l’entraînèrent autour de la piscine et le bavardage se prolongea presque une demi-heure. Quand ils revinrent dans le Country Club, il était presque vide. Pas de Mandy Brown, pas de Hadj Ali. Un des gardes de la sécurité, un Malais, s’approcha d’Angelina Fraser.

— Datin, annonça-t-il. Le Pengiran Al Mutadee Hadj Ali vous a cherchée. Il me charge de vous dire qu’il a dû repartir avec Sa Majesté et que votre amie sera raccompagnée en ville par Son Altesse le prince Mahmoud.

Il salua respectueusement et s’éloigna, laissant Angelina saisie. Les événements allaient encore plus vite qu’elle ne le pensait. Comme l’avait espéré Malko, le contact était établi. Mandy Brown était peut-être maintenant dans la place. A portée de voix du témoin principal de toute l’affaire : Peggy Mei

Chapitre X

Son Altesse le prince Mahmoud Hadj Boikiah, lié dans un profond divan en Nubuk, importé France et créé spécialement à son intention par le décorateur Chaude Dalle, fixait d’un regard avide la glace sans tain qui le séparait de la pièce voisine.

Deux personnages s’y trouvaient : le Premier aide de camp, Hadj Ali, et la créature de rêve qu’il lui avait demandé d’amener à sa beach-house, miss Mandy Brown. Tiraillant nerveusement sa moustache tombante, il fixait les cuisses de la jeune femme, en partie découvertes par la dentelle noire. Chaque fois que Mandy Brown bougeait. Mahmoud apercevait une bande de chair au-dessus des bas et l’ombre plus haut. Lui qui traitait d’habitude les femmes comme un soudard se sentait étrangement timide devant elle.

Machinalement, sa main gauche appuya sur la tête de Peggy Mei-Ling, agenouillée devant lui, enfonçant encore plus son érection dans sa bouche soumise. Se méprenant sur ses intentions, elle accéléra sa fellation. Aussitôt, Mahmoud tira sur les cheveux

— Attends, idiote, ce n’est pas pour toi.

Peggy, installée sur un coussin de soie, retira sa bouche, tout en continuant à caresser la hampe. Elle trempa sa main droite dans une petite coupe d’or remplie de cocaïne en poudre. Puis, elle commença à masser le gland gorgé de sang, faisant pénétrer ta drogue. Grâce à cette astuce dangereuse, Mahmoud pouvait conserver une érection pendant des heures. Il se moquait de jouir. Ce qu’il aimait, c’était profaner tous les orifices d’une femme du membre puissant auquel il devait son surnom.

Apaisé par la cocaïne, sûr de ne pas exploser prématurément, il appuya sur un bouton et la conversation de la pièce voisine lui parvint. Les Coréens de Samsung avaient ainsi truffé sa villa de systèmes audio et vidéo qui multipliaient son plaisir.

* * *

Mandy Brown avait d’abord été impressionnée par le luxe inouï de la pièce où elle se trouvait. De l’or partout, des meubles Boulle contrastant avec la moquette blanche, des peaux de panthères jetées à terre, les murs tendus de soie, la table basse au piètement fait d’un énorme bloc de malachite. C’était kitch et somptueux. En arrivant, Al Mutadee Hadj Ali lui avait tout de suite précisé

— Le Pengiran Hadj Mahmoud a beaucoup de goût. Tout est venu de Paris, créé par le décorateur Claude Dalle.

Tout était dédié au sexe, également… Les tableaux n’auraient pas déparé l’enfer du Louvre. Hadj Ali lui avait fait également visiter la salle de bains où les robinets étaient remplacés par des phallus d’or… Maintenant, elle s’ennuyait, étonnée que le Brunéien ne se jette pas sur elle.

— Qu’est-ce qu’on fait ici ? demanda-t-elle.

— Nous attendons quelqu’un, annonça le Premier aide de camp.

— Qui ?

— Un des hommes les plus puissants du Sultanat, fit-il avec emphase. Il vous a remarquée à la soirée et souhaiterait vous connaître.

— Ah bon, fit-elle, blasée. J’espère qu’il va se dépêcher. J’ai sommeil.

Elle soupira, ce qui eut pour effet de gonfler encore plus sa poitrine. Hadj Ali se força à détourner le regard. Combien de temps le prince Mahmoud allait-il le torturer ? Bien entendu, il avait l’interdiction absolue d’effleurer Mandy Brown, même en pensée.

Trente secondes plus tard, la porte s’ouvrit sur le prince Mahmoud. En chemise brodée et pantalon collant qui soulignait plus qu’il ne dissimulait une érection impressionnante. Avec son faciès prognathe, ses yeux fous et sa moustache de Mongol, il était assez repoussant. Pas pour Mandy Brown qui lui jeta un regard amusé.

— Mais c’est mon douanier !

Hadj Ali se leva vivement et dit d’une voix mal assurée :

— Miss Brown, je vous présente Son Altesse le Pengiran Mahmoud Bolkiah.

Calmement, Mandy tendit sa main à baiser. Mahmoud la prit, sans trop savoir qu’en faire.

Il venait tout juste d’interrompre la gâterie prodiguée par la Chinoise et ne rêvait que d’une chose : défoncer la beauté qui se trouvait en face de lui. Tirée en avant, Mandy Brown fut obligée de se lever. Sentant que les événements risquaient de s’accélérer, Hadj Ali s’éclipsa discrètement.

Mahmoud esquissa un sourire, sans lâcher la main de Mandy. Hésitant entre se conduire en gentleman ou en voyou. La deuxième tendance l’emporta. Passant le bras autour de la taille de Mandy Brown, il voulut la serrer contre lui… La main droite de la jeune Américaine fila comme un trait entre leurs deux corps et ses doigts se refermèrent comme des pinces autour de l’érection moulée par le pantalon. Les yeux bleus flamboyaient.

— Ecoute bien, gros singe, siffla Mandy. Je vois bien que tu as envie de me baiser, depuis que tu es descendu de ton arbre. Seulement moi, j’ai mon mot à dire. Alors, cool down !

Le prince Mahmoud sentit le sol se dérober sous ses pieds. Jamais on ne lui avait parlé de cette façon et les ongles de Mandy enfoncés dans sa chair la plus sensible lui faisaient un mal de chien. Dans un sursaut d’orgueil, il lâcha la main de Mandy pour plaquer la sienne sur la poitrine moulée par la dentelle noire.