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— Quoi ?

Peggy changea d’expression.

— J’ai peur, avoua-t-elle. Ils m’ont mêlée à une histoire très dangereuse. A chaque instant, je me dis qu’ils vont me mener à la plage et me tuer… Ils ont fait ça un jour pour une fille qui avait mordu au sang le prince Mahmoud, pendant qu’elle le suçait. Une Philippine droguée. Ils l’ont tuée à coups de bâton et ils ont jeté son corps dans la mer. C’est plein de requins.

Mandy Brown sentit un frisson glacial descendre le long de sa colonne vertébrale.

— Tu plaisantes ou quoi ?

— Non, ici, c’est comme l’enceinte du palais. Off limits. Même les ambassadeurs n’y ont pas accès. Le Sultan est très strict et personne ne se hasardera à le défier. Même si ta copine cherche à te retrouver, on lui dira que tu as quitté le pays. Le chef de la police est le cousin du Sultan. Il n’y a aucune autorité indépendante…

Mandy Brown s’assit, les jambes coupées. Elle avait « tamponné » sa cible, mais comment allait-elle en sortir ? Pour la première fois, elle eut vraiment peur. C’était bien d’avoir retrouvé Peggy. Mais si c’était pour finir avec les requins…

Chapitre XI

On aurait entendu voler une mouche dans le bureau climatisé de l’ambassadeur des Etats-Unis. Ce dernier jeta un regard réprobateur à Malko.

— Je me demande si vous n’avez pas été imprudent, lâcha-t-il. Cette affaire devient extrêmement fâcheuse…

Mandy Brown n’avait pas donné de nouvelles depuis la veille au soir. Tout laissait supposer qu’elle se trouvait à la beach-house du prince Mahmoud. Peut-être retenue contre son gré.

Malko fixa le diplomate. Sérieusement inquiet. En dépit de leurs rapports épisodiques, il adorait Mandy Brown. Or, il avait le choix entre deux hypothèses. Ou le prince Mahmoud la traitait comme toutes ses conquêtes ou on avait découvert son stratagème. Dans ce cas, elle était en danger de mort.

— Miss Brown est citoyenne américaine, après tout. Que pouvez-vous faire, monsieur l’ambassadeur ? demanda-t-il.

Le diplomate émit un soupir las.

— C’est vite dit : rien.

Encourageant.

Un coup léger fut frappé à la porte et la secrétaire passa la tête.

— Monsieur l’ambassadeur, dit-elle, Mrs Fraser voudrait vous dire un mot. Il paraît que c’est très important.

— Qu’elle entre ! fit Walter Benson.

Angelina Fraser pénétra dans le bureau d’un pas énergique, toujours en jodhpurs et en bottes. La cravache à la main.

— Je reviens de Jerudong, annonça-t-elle. J’ai vu Al Mutadee Hadj Ali. Je lui ai fait un tel cinéma qu’il a fini par m’autoriser à rendre visite à ma « copine » Mandy Brown !

— Bravo ! applaudit Malko. Elle se trouve bien dans la beach-house ?

— Absolument. Il semble que Mahmoud soit fou d’elle. Cela marche au-delà de nos espérances. Mais il ne veut plus la lâcher.

— Quand y allez-vous ? demanda Malko, reprenant le vouvoiement devant l’ambassadeur.

— Ce soir à cinq heures. Parce que Mahmoud sera à une réception au palais.

Malko était transporté de joie. Pas seulement à l’idée de savoir Mandy Brown saine et sauve. Son plan allait peut-être enfin être couronné de succès.

— J’ai une idée, avança-t-il. Si vous êtes d’accord, nous allons la tenter.

* * *

Mandy Brown, vêtue d’un sari trouvé dans la penderie, était en train de déguster un Cointreau avec beaucoup de glace, un œil sur le Samsung, quand la porte s’ouvrit. Le prince Mahmoud, dans une superbe chemise brodée rose, assortie à son pantalon, avec des mocassins blancs, avait presque l’air d’un être humain. Il s’inclina légèrement devant Mandy et demanda :

— Vous êtes-vous bien reposée ?

— Ça va, fit Mandy. Vous avez déjeuné ?

Elle lui désignait le bloc de foie gras de canard Bizac. Le réfrigérateur en était plein à peine entamé à côté d’une bouteille de Dom Perignon.

— Merci, répliqua Mahmoud. Je vous ai apporté votre dessert.

Il fouilla dans sa poche et en sortit un écrin qu’il tendit à Mandy Brown. Celle-ci l’ouvrit et resta muette, devant un splendide diamant jonquille.

Une quinzaine de carats. Elle leva un regard ravi.

— Eh bien, toi, tu apprends vite, fit-elle.

Elle passa immédiatement la pierre à son doigt, et embrassa Mahmoud à pleine bouche. C’est comme si elle avait jeté une allumette sur de l’essence… Elle eut tout à coup l’impression que le Brunéien avait autant de mains qu’une pieuvre de tentacules. Tout en la palpant fiévreusement, il se frottait contre elle comme un verrat en chaleur.

— Attends un peu, soupira-t-elle.

Déjà il la poussait sur le grand lit, relevait le sari, lui malaxait les cuisses. Avec lui, la récompense n’était pas un plat qui se mangeait froid. Ses doigts commençaient à triturer le nylon noir de son slip.

— Tiens, dit Mandy en lui inclinant la tête vers son ventre, enlève-la avec tes dents.

Mahmoud grogna comme un fauve et commença à tirer l’élastique de toutes ses forces. Mandy, furieuse, lui assena une manchette sur le poignet. En vain ; il gronda comme un animal et tira de plus belle. En Malaisie, les vrais hommes n’approchaient pas le sexe d’une femme avec leur bouche. Mandy voulut encore l’y forcer. Dans la bagarre, le diamant jonquille traça une longue estafilade sur la joue du prince, mais ce dernier arriva enfin à arracher le dernier rempart de Mandy.

Il se redressa, juste le temps de se débarrasser de son pantalon rose. Son sexe comprimé se détendit comme un ressort. Il replongea, déchira le sari, s’installa à genoux entre les jambes qu’il maintenait ouvertes de toute sa poigne. D’une main, il guida son membre puissant et l’enfonça d’une seule poussée qui arracha un hurlement à Mandy. La longueur de ce sexe gigantesque était telle qu’il ne put l’investir en une seule fois. Dès qu’il fut certain qu’elle ne pourrait pas lui échapper, il lui écarta les genoux à deux mains et se mit à la pilonner à un rythme d’enfer. Les jambes repliées et écartées comme une grenouille, Mandy Brown subissait cet assaut avec des sentiments confus.

Mahmoud ne faisait pas dans la dentelle. Il était beaucoup plus proche du marteau-piqueur que du baisemain… Son corps se propulsait en avant avec une force inouïe.

— Doucement, réclama Mandy.

Elle aurait bien profité de cette bête fabuleuse à une cadence plus modérée. La glace lui renvoyait l’image de ce sexe immense qui allait et venait comme un piston de locomotive et l’orgasme n’était pas loin. Le prince Mahmoud la battit d’une courte tête. Avec un rugissement, il donna un ultime coup de reins à lui faire exploser la matrice. Ses mains lâchèrent ses genoux pour lui pétrir les seins et il s’abattit sur elle, furieux d’avoir oublié de s’enduire de cocaïne.

Ce serait pour la prochaine fois.

Mandy Brown lui caressa le dos d’une main distraite et se consola de son orgasme raté en contemplant son diamant jonquille.

* * *

Angelina Fraser franchit le portail de Jerudong Park et, au lieu de tourner à gauche vers le Country Club, emprunta la route qui menait directement à la beach-house du prince Mahmoud. Le ciel était d’un noir d’encre et il pleuvait déjà par intermittence depuis une heure. Un gurkah stoïque en uniforme vert lui barra la route devant la barrière de la beach-house.

— Je suis Angelina Fraser, annonça la jeune femme, je viens voir une amie. Le Pengiran Al Mutadee Hadj Ali vous a donné des instructions.

Il courut au poste de garde, revint, vérifia le numéro de la voiture, celle du mari d’Angelina, et souleva la barrière. Le chemin serpentait à travers le jardin jusqu’à la maison en contrebas. Angelina la contourna et se gara sur le parking où se trouvaient déjà une Ferrari Testa Rossa, deux Rolls et une demi-douzaine de Mercedes de toutes les couleurs. De là, on était invisible du poste de garde. D’ailleurs, les gurkahs avaient pour mission de s’occuper de l’extérieur, pas de l’intérieur.