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— C’est-à-dire ? demandèrent Steve et le capitaine à l’unisson.

— Je me suis senti presque toujours seul, pendant neuf ans. Et je ne veux pas faire ce voyage-là seul encore. Je cherche un compagnon. Une espèce d’ami explorateur, tu vois ?…

Il fixa Steve droit dans les yeux.

Lentement, un sourire naquit puis s’élargit sur le visage de son frère.

— Sacré cochon ! fit Steve. Tu as trop bien préparé ton coup ? Comment pourrais-je te laisser tomber !

— En as-tu envie ?

— Crois-tu que j’en aie envie ? répliqua Steve en pouffant de rire.

Alan sentit quelque chose lui tirailler le bas du pantalon. Il baissa les yeux et aperçut une petite boule de fourrure bleu violacé, assise à côté de son pied, qui l’observait d’un air bizarre.

— Ratt’ !

— ’videmment ! Dis, est-ce qu’il y a de la place pour un troisième larron, dans ta petite balade ?

— Demande acceptée ! répondit Alan.

Il sentit une douce chaleur l’envahir. Sa longue quête était achevée. Il avait retrouvé tous ceux qu’il aimait et la Galaxie lui ouvrait toutes grandes ses portes. Tout un ciel parsemé d’étoiles scintillantes qui devenaient plus brillantes et se rapprochaient encore en cet instant où elles lui faisaient signe.

Maintenant, tous les hommes de l’équipage accouraient en quittant leurs postes. Le bruit s’était propagé à toute allure à travers le vaisseau, semblait-il… Ils étaient tous là : Art Kandin, Dan Kelleher, Judy Collier, bouche bée ; et puis Roger Bond, et tous les autres.

— Tu ne repars pas immédiatement, hein ? interrogea le capitaine. Tu vas bien rester un peu avec nous, histoire de voir si tu te souviens du Valhalla, non ?

— Bien sûr que oui, p’pa. Je n’ai plus à me presser, dorénavant. Mais il faut d’abord que je retourne sur Terre pour leur faire savoir que j’ai réussi pour qu’ils commencent à tout organiser. À ce moment-là…

— D’abord, Deneb ! trancha Steve. Après, Spica… et Altaïr…

Souriant, Alan répondit :

— Il existe bien plus de mondes que nous n’en pourrons jamais visiter, Steve. Mais nous allons tout de même essayer sérieusement ! Ne t’inquiète pas, on ira là-bas !

Une multitude d’étoiles pailletaient le ciel. Lui, et Steve, et Ratt’, enfin réunis… et plongeant d’étoile en étoile, allant partout, visitant tout… Le petit appareil qui s’agrippait au Valhalla serait un peu leur baguette magique, leur déposant l’Univers au creux des mains.

En cet instant de bonheur, il se rembrunit un moment à la pensée d’un grand type dégingandé, à la laideur attirante, qui était devenu son ami, puis était mort, neuf ans plus tôt. Ç’avait été le grand rêve de Max Hawkes que de voir les étoiles. Mais Max n’en avait jamais eu la possibilité.

Nous le ferons pour toi, Max, Steve et moipour toi.

Il regarda son frère. Tous deux avaient tant à se raconter ! Après toutes ces années enfuies, ils allaient devoir réapprendre à se connaître…

— Tu sais, fit Steve, quand je me suis réveillé à bord du Valhalla, et que je me suis aperçu que tu m’avais roulé, j’étais aussi furieux qu’un frelon. Je t’aurais cassé la tête avec un plaisir ! Seulement, tu étais loin !…

— Tente ta chance maintenant…

— Ben… maintenant… je n’en ai plus tellement envie, tu vois…

Alan lui envoya une bourrade amicale. La vie semblait bonne à nouveau. Il avait retrouvé Steve et donné à l’Univers la propulsion supraluminique. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour rendre un homme heureux !

Mais une nouvelle et longue quête débutait pour Alan et son frère. Une quête sans fin, une quête qui les enverrait chercher de monde en monde, parmi les infinités de soleils étincelants, ce que la vie leur réservait.

FIN