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— J’avais peur de ne pas vous plaire, après tout ce que je vous avais dit.

Lentement, ses doigts défirent les boutons de sa chemise et sa bouche se posa sur la poitrine de Malko. Il ferma les yeux, savourant cette exquise surprise. Quand les femmes « frigides » décident de changer de camp, elles deviennent imbattables.

* * *

Le disque était terminé depuis longtemps et Greta n’avait pas pensé à le retourner. Mais, même sans meringué, sa volonté d’extraire de Malko jusqu’à la dernière goutte de plaisir ne s’était pas affaibli. Depuis longtemps, sa jupe en panthère et le haut blanc avaient volé au milieu de la pièce. Le sport lui avait conservé un corps ferme et souple à la fois qu’elle semblait heureuse d’utiliser à un autre but que les tractions.

Elle avait installé Malko bien calé sur les coussins, après lui avoir ôté tous ses vêtements, comme un pacha dans un harem.

Entre ses jambes, elle s’activait en une fellation savoureuse et interminable, dont elle semblait tirer presque autant de plaisir que Malko. Sa croupe ondulait sans cesse, comme pour appeler un invisible amant.

Cependant, à force de jouer avec les nerfs de Malko, elle sentit, à quelques tressaillements précurseurs qu’il était à bout. Au lieu de l’agacer, la langue l’enveloppa aussitôt avec une telle douceur impérieuse qu’il inonda la bouche de Greta, arqué de plaisir comme un homme qu’on électrocute.

Greta trembla de tout son corps, ses muscles se raidirent, comme si elle éprouvait elle-même un orgasme, mais elle ne lâcha pas sa proie d’un millimètre, continuant sa caresse, comme une chatte lèche ses petits.

Plus tard, après avoir bu un peu de Champagne, elle rampa jusqu’à l’oreille de Malko et, la bouche encore humide, murmura :

— Je te veux aussi dans mon ventre.

Comme une ouvrière consciencieuse, elle reprit aussitôt sa fellation, agrémentée de la fraîcheur du Moët.

Peu à peu, Malko sentit sa vigueur revenir. Greta paraissait infatigable. Elle s’acharna jusqu’à ce qu’il ait la consistance de l’acajou. Alors seulement, elle l’attira.

Il la pénétra avec violence, tant il avait contenu son désir. Son sexe semblait en feu. Greta cria. Puis, se mit à remuer avec une telle vigueur qu’il crut qu’elle allait lui arracher le sexe. Elle s’arrêta d’un coup. Remuant la tête de droite et de gauche, elle gémissait :

— Non, non, je ne veux pas, je ne veux pas…

Malko demeura immobile puis recommença à lui faire l’amour, ce qui déclencha de nouveau ses mouvements désordonnés et la même réaction de rejet.

— Qu’il y a-t-il ? murmura-t-il.

Les yeux bruns brûlaient d’une flamme insolite.

— Je ne peux pas, gémit-elle, je ne peux pas jouir avec un homme qui ne m’aime pas. J’ai l’impression d’être violée, de me retrouver avec mon mari. Ne bougez plus, restez juste en moi.

Elle noua ses mains autour des reins de Malko, le soudant à elle, ondulant sous lui, poussant de petits gémissements heureux. Quand il lui effleura l’oreille du bout de la langue, son corps tressaillit si violemment qu’elle manqua lui échapper. Elle le serra encore plus fort et il continua à lui faire l’amour presque sans bouger, accélérant quand même sournoisement ses mouvements. La respiration de Greta devenait entrecoupée, peu à peu, son bassin se soulevait au rythme de Malko. Ce dernier attendit encore qu’elle atteigne le point de non-retour, puis, se retirant presque entièrement, s’enfonça d’un coup. Greta émit un son étranglé, ses jambes s’ouvrirent en ciseaux, se levèrent vers le ciel, ses reins basculèrent et, quelques instants plus tard, elle fut secouée d’un orgasme violent et bref. Ensuite, ses jambes retombèrent, et elle resta parfaitement immobile, presque sans respirer, encore transpercée. Malko sentait le sang battre dans son sexe, mais avait pu se contenir. Ils reprirent leur souffle ensemble. Greta ne parlait plus, comme si elle avait été honteuse de s’être laissé arracher ce plaisir. Puis, elle lui échappa, se retourna soudain, et, sans un mot, lui présenta sa croupe, la poitrine écrasée contre les coussins. Sa main arrêta Malko au moment où il allait la pénétrer à nouveau, le prit et le mena plus haut, lui faisant comprendre d’une légère pression ce qu’elle souhaitait.

De nouveau, sa respiration était entrecoupée.

— Doucement, demanda-t-elle.

Lui se retenait, le cœur cognant dans sa poitrine d’excitation, de réaliser un fantasme qui l’avait effleuré dès sa première rencontre avec Greta. Il tourna la tête et réalisa que leurs deux silhouettes se reflétaient dans une grande glace placée près des machines à sous. Fasciné, il croisa le regard de Greta, fixant le membre en train de forcer doucement la porte étroite de ses reins. Elle étouffa un petit cri, probablement de douleur, puis sa bouche s’ouvrit toute grande quand il plongea d’un coup en elle et demeura immobile, savourant la sensation exquise et brève qu’il éprouvait chaque fois qu’il prenait une femme de cette façon pour la première fois. Greta, loin de se dérober, se poussait vers lui. Où était la frigide jeune femme qui prétendait préférer le jogging aux hommes ?

Peu à peu, il s’enfonça de toute sa longueur, le souffle court, tant son plaisir était intense. Greta demeurait muette, les yeux fixés sur la glace avec une expression hallucinée. La cambrure de ses reins était étonnante : on aurait dit une Noire.

— Bouge ! ordonna-t-elle, que je te vois.

Il se retira avec douceur et entreprit de la pilonner sur un rythme très lent. Peu à peu, Greta se détendit, s’ouvrit. Ce n’était plus le caprice d’une femme amoureuse, mais une sorte de pulsion sexuelle instinctive.

Sa croupe se balançait, venant cogner contre le pubis de Malko de plus en plus violemment. Il ne savait plus quelle partie d’elle il prenait. Greta était totalement offerte, la bouche ouverte sur sa respiration sifflante. Il prit ses hanches à pleines mains et se mit à la marteler de toutes ses forces, lui arrachant chaque fois un rugissement de plaisir. Ils explosèrent en même temps et il sentit la chair ferme de ses fesses tressauter contre lui. Puis, lentement, comme si elle s’évanouissait, elle devint toute molle, s’allongeant sous lui, sans jamais quitter le miroir des yeux.

Ce n’est que beaucoup plus tard qu’ils refirent surface. Malko se sentait vidé par ces deux violents orgasmes. Greta but encore du Champagne, alluma une cigarette et se tourna vers lui.

— C’était la première fois, tu sais, j’ai toujours refusé à mon mari.

— Pourquoi, alors ?

— Je voulais te faire plaisir.

— Tu as réussi, dit Malko.

S’il mourait, il aurait au moins eu une compensation. Sa pensée vola vers son château et Alexandra. Une soudaine angoisse l’envahit. Il est toujours plus tard qu’on ne le pense. Un jour, il la retrouverait mais ils ne récupéreraient jamais les heures disparues à jamais dans le gouffre du temps.