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Monsieur Weasley et son aîné, Bill, parlaient tranquillement à un bout de la table.

Madame Weasley s'éclaircit la voix. Son époux, un homme maigre, roux, atteint d'une légère calvitie et qui portait des lunettes à montures d'écaille, regarda vers eux et sauta littéralement sur place.

Harry ! Dit monsieur Weasley, se pressant à sa rencontre et en serrant sa main vigoureusement. C'est bon de te voir !

Par-dessus son épaule, Harry vit Bill, qui avait encore les cheveux longs ramenés en catogan, rouler rapidement les parchemins sur la table.

Le voyage s'est bien passé, Harry ? Demanda Bill, qui essayait de prendre d'un seul coup douze rouleaux de parchemin en même temps. Fol Oeil ne t'a pas fait passer par le Groenland ?

Oh ! Il a essayé, répondit Tonks, se précipitant pour aider Bill. Elle fit alors tomber une bougie sur le dernier morceau de parchemin qui s'enflamma aussitôt. Oh, non ! Désolée

!

Venez ici, dit Madame Weasley exaspérée en réparant les dégâts d'un coup de baguette.

Grâce à l'éclair de lumière provoqué par le sort de madame Weasley, Harry entrevit sur le parchemin un dessin, qui lui fit penser à un plan d'immeuble. Madame Weasley surprit son regard et retira vivement le plan de la table pour le fourrer dans les bras déjà surchargés de Bill.

Ce genre de chose doit être débarrassé le plus vite possible à la fin de chaque réunion, rouspéta-t-elle avant d'épousseter un ancien vaisselier duquel elle sortit des assiettes.

Bill sortit sa baguette, murmura EVANESCO et les rouleaux disparurent.

- Assieds-toi Harry, dit Sirius. Tu connais déjà Mundungus, je crois.

La chose qu'Harry avait prise pour un tas de vêtements laissa échapper un grognement prolongé et se réveilla en sursaut.

-Y a quelqu'un qu'a dit mon nom ? Marmonna-t-il d'une voix endormie. Moi, j'suis d'accord avec Sirius, dit-il en levant une main crasseuse, comme s'il reprenait la suite d'un vote. Ses paupières tombaient sur ses yeux injectés de sang qui semblaient regarder dans le vague.

Ginny eut un petit rire bébête.

La réunion est terminée depuis longtemps, Dung, dit Sirius, au moment où ils s'asseyaient tous autour de la table. Harry est arrivé.

Hé, dit Mundungus, en jetant un coup d'oeil sinistre à Harry, à travers ses cheveux roux et ternes. Blimey.'lors. l'a réussi ? T'vas bien Harry ?

Mundungus farfouilla nerveusement dans ses poches, tout en continuant de regarder Harry, et en sortit une vieille pipe toute noire. Il se la colla dans la bouche, l'alluma avec le bout de sa baguette magique et tira une longue bouffée. De longues volutes ondoyantes de fumée vertes passèrent devant ses yeux pendant quelques instants.

J'spère qu'tu p'rdonne, grogna sa voix de derrière le nuage de fumée.

Pour la dernière fois, Mundungus, prévint Madame Weasley, je vous demande de ne pas fumer cette chose dans la cuisine ; spécialement avant le dîner.

Ah, dit Mundungus, D'solé Molly.

Le nuage de fumée disparut au moment où il refourra sa pipe dans sa poche, mais l'odeur entêtante de chaussettes brûlées resta.

Et, si vous voulez qu'on dîne avant minuit, j'aurai besoin d'aide, dit Madame Weasley à l'assistance. Non, pas toi Harry. Tu as eu un dur voyage.

Qu'est-ce que je peux faire, moi ? demanda Tonks en se précipitant.

Madame Weasley hésita avec une certaine appréhension.

Heu.Non.Ca ira Tonks. Vous devez vous reposer aussi. Vous en avez fait suffisamment pour aujourd'hui.

Non, non, non ! Je veux vous aider, s'exclama Tonks en reversant une chaise alors qu'elle se dirigeait vers le buffet où Ginny était occupé à sortir les couverts.

Bientôt, une série de lourds couteaux se mirent à découper la viande et les légumes tout seuls, simplement surveillés de loin par Monsieur Weasley, pendant que Madame Weasley allait remuer le contenu d'un chaudron suspendu au-dessus du feu. Les autres s'occupèrent de prendre les assiettes, les gobelets et la nourriture, qu'ils tiraient du garde manger.

Harry était resté près de la table, à discuter avec Sirius et Mundungus qui le regardaient toujours avec un air sinistre.

T'as r'vu la vieille Figgy ? demanda-t-il

Non, dit Harry, je n'ai revu personne.

C'est vrai qu'j'aurai pas dû partir, dit Mundungus en s'inclinant avec un ton d'excuse dans la voix. Mais fallait qu'je saute sur ct'opportunité commerciale.

Harry sentit quelque chose se frotter contre ses genoux et sursauta. Mais ce n'était que Pattenrond, le chat roux et aux pattes arquées d'Hermione, qui s'enroula autour des jambes d'Harry en ronronnant, avant de sauter sur les genoux de Sirius et de s'y rouler en boule. Sirius ne s'en rendit même pas compte et se gratta l'oreille en se retournant vers Harry avec un air sinistre.

L'été a été bon, jusque là ?

Non, ça a été nul, dit Harry.

Pour la première fois, un petit sourire apparut sur les lèvres de Sirius.

Moi, je ne sais pas de quoi tu te plaints.

De quoi ? dit Harry incrédule.

Personnellement, j'aurai apprécié être attaqué par un détraqueur ! Une lutte à mort pour sauver mon âme, ça aurait brisé superbement la monotonie de ma vie. Ca ne t'a pas plu, mais au moins tu t'en es sorti. Tu as pu te détendre avant de foncer dans de nouvelles bagarres. Moi, j'étais coincé dans cette maison pendant un mois.

Pourquoi ? grimaça Harry.

Parce que le Ministère de la magie est encore à mes trousses. Et Voldemort doit tout savoir de moi, maintenant. Même que je suis aussi un Animagus. Queudver lui aura sûrement tout raconté. Mon beau déguisement ne me sert plus à rien. Il n'y a plus grand-chose que je puisse faire maintenant pour l'Ordre du Phénix, comme le dit Dumbledore.

Il y avait un petit quelque chose, dans la voix monocorde avec laquelle Sirius avait prononcé le mot Dumbledore, qui fit penser à Harry que, Sirius, lui aussi, n'était pas très copain avec le directeur de Poudlard. Harry ressentit un sursaut d'affection pour son parrain.

Au moins, toi tu es au courant de ce qu'il se passe, dit-il en se raidissant.

Oui, dit Sirius sarcastique. Ecouter les comptes rendus de Rogue. Croire à ses faux airs de héros qui risque sa vie pendant que moi je suis assis sur mes fesses, ici, en prenant du bon temps, et en me demandant comment avance la décontamination.

Quelle décontamination ? demanda Harry.

Et bien, pour rendre cet endroit habitable pour des humains, répondit Sirius, en désignant la cuisine sombre. Personne n'a habité ici depuis dix ans. Depuis que ma mère est morte. Sauf son vieil elfe de maison, qui est à moitié fou, et qui n'a pas fait le ménage ici depuis des siècles.

Sirius, demanda Mundungus, qui apparemment n'avait pas suivit la conversation, occupé qu'il était à contempler un gobelet vide. C'est d' l'argent massif, hein ?

Oui, oui, dit Sirius, en le regardant avec un certain dégoût. De l'argent Gobelin de première qualité du 15ème siècle, frappé aux armes de la famille Black.

D'la vraie orfèvrerie alors, murmura Mundungus en le frottant avec sa manche.

Fred ! Georges ! Non ! PRENEZ-LES A LA MAIN ! hurla madame Weasley.

Harry, Sirius et Mundungus regardèrent ce qu'il se passait et ils s'écartèrent vivement de la table pour se protéger. Fred et Georges avait ensorcelé l'énorme chaudron de ragoût, une grosse bouteille ventrue de bièreaubeurre et une lourde planche à pain et son grand couteau, et les faisaient flotter dans l'air vers la table. Le chaudron glissa tout le long de la table et ne s'arrêta qu'arrivé au bout, laissant une longue traînée de suie derrière lui. La bouteille de bièreaubeurre explosa par terre en répandant son contenu, le couteau glissa de la planche à pain et atterrit, la pointe en avant à l'endroit exact où se trouvait la main droite de Sirius auparavant.

Pour l'amour de Dieu, hurla Madame Weasley, il n'y avait vraiment pas besoin ça ! J'en ai assez ! Tout ça parce que maintenant, vous avez le droit d'utiliser la magie ! Vous n'avez pas à utiliser vos baguettes dès que quelque chose vous demande le moindre effort.