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Simultanément, l’année 1977 doit être une période d’action préparatoire pour les élections législatives. Les élections ne s’improvisent pas. Celles qui viennent moins qu’aucune autre. Pour les gagner, il faut un immense effort d’information et de mobilisation. Il faut susciter et entretenir un grand élan d’enthousiasme et d’espoir, non pas artificiellement créé par des états-majors, des dirigeants, des formations politiques, mais issu des profondeurs du peuple français. Nous devons tous nous sentir mobilisés au service de la démocratie et de la République, nous devons chaque jour accroître les rangs de ceux qui combattent avec nous.

L’heure n’est plus à l’attentisme ou au doute. Elle est à l’engagement. Ainsi, nous gagnerons, et notre Rassemblement, uni par une foi commune, renforcé par la victoire, pourra poursuivre l’œuvre de la VeRépublique.

Voici que s’achève maintenant cette journée du 5 décembre. Voici que se termine cette grande réunion où se sont rassemblés dans l’enthousiasme et l’espoir des milliers d’hommes et de femmes venus de toutes les provinces de notre pays. Nous savons ce qui nous réunit : mais cela ne suffit pas. Nous voyons avec émotion l’immense succès de notre appel : mais cela ne suffit pas. Au-delà de ce jour, par-delà cette enceinte, c’est vers tous les Français que je me tourne, vers tous ceux qui pressentent que notre société est en péril, mais qui n’osent encore élever la voix pour la défendre, vers tous ceux dont les yeux sont ouverts, mais dont les lèvres restent closes.

Oubliez les passions qui vous divisent, mais n’oubliez pas la ferveur. On ne prépare pas l’avenir dans le désenchantement. On ne défend pas la liberté dans le renoncement.

Le rassemblement que je vous propose exige de vous le contraire du consentement aveugle. Il est un mouvement de citoyens, c’est-à-dire d’hommes libres, qui refusent la fatalité de toutes les dictatures, du fascisme comme du collectivisme, d’hommes libres qui veulent façonner leur histoire de leurs mains.

Vous qui êtes intransigeants sur l’indépendance de la Nation,

Vous que l’esprit de justice exalte et que l’injustice révolte,

Vous qui ne tolérez ni l’amertume, ni le mépris, ni l’humiliation,

Vous qui connaissez le prix de l’effort, de la droiture, de la rigueur,

Vous qui savez que la responsabilité autant que le savoir fonde la dignité de l’homme,

Vous qui voulez être des hommes, mais des hommes solidaires,

Vous qui sentez que notre cause, c’est celle de la liberté,

À vous tous, je dis : n’attendez pas !

N’attendez pas pour défendre les droits civiques durement conquis et affermis par la République ; ils ne sont ni un don de la nature, ni un privilège du destin.

N’attendez pas pour servir une ambition nationale généreuse et humaine ; rejoignez-nous !

Notre peuple, dont c’est la grandeur d’être rebelle à la contrainte, a quelquefois besoin qu’on l’exhorte. Alors, il se rappelle son passé et étonne le monde. Le voici soudain réconcilié avec lui-même, réuni dans le même combat, consacrant toutes ses forces à défendre sa culture et sa société. Le voici rassemblé.

Citoyens et Citoyennes de mon pays, vous êtes les fils et les filles de ces hommes qui ont lutté dans notre longue histoire pour nous donner le droit d’être libres.

L’appel que je lance à mon tour n’est que l’écho de l’éternel appel des nations qui ne veulent pas mourir. C’est au Peuple de France que je m’adresse, Peuple qui sait comprendre, Peuple qui sait donner, Peuple qui sait dire non à ce qui l’avilit, Peuple une fois encore debout et rassemblé.

Vive la République,

Vive la France !

BILAN DU GOUVERNEMENT

DE JACQUES CHIRAC

1986–1988

établi au printemps 1988

PRINCIPALES MESURES

1 — INSTITUTIONS

Rétablissement du scrutin majoritaire.

Relations confiantes entre Gouvernement et majorité parlementaire : sur aucun texte, pas une voix n’a manqué.

2 — JUSTICE

Réforme de l’instruction, permettant une meilleure protection des libertés individuelles.

Amélioration de la condition des magistrats.

Lancement de la construction de 20000 places de prison depuis mars 1986.

3 — SÉCURITÉ

Recul de la criminalité et de la délinquance : — 12 % en deux ans.

Démantèlement de plusieurs réseaux terroristes (notamment Action directe).

Otages : sept sur dix sont rentrés en France.

4 — DÉCENTRALISATION

Forte croissance des dotations de l’État aux collectivités locales.

Amélioration des textes, notamment sur la fonction publique territoriale.

1200 MF versés par l’État aux régions pour la rénovation des lycées.

5 — ÉCONOMIE

Liberté des prix, des changes, du crédit.

Droit moderne de la concurrence.

Déficit du budget de l’État réduit de 25 %.

70 milliards de francs de baisse d’impôts.

Privatisation de trente entreprises industrielles ou bancaires.

6 millions d’actionnaires, soit quatre fois plus qu’avant 1986.

6 — INDUSTRIE

Retour à l’équilibre des entreprises publiques naguère fortement déficitaires (exemples : Renault, sidérurgie, CDF).

Record battu en matière de création d’entreprises : 540000 en 1986–1987.

Plan d’action en faveur des PME-PMI (allègement des droits sur les mutations de fonds de commerce).

7 — AGRICULTURE

Réactivation des conférences annuelles agricoles et de la concertation avec les organisations professionnelles.

Allègement des coûts de production (frais financiers, cotisations sociales, charges fiscales…).

Succès à Bruxelles : le financement de la politique agricole commune est assuré, à un niveau suffisant, pour cinq ans.

Solidarité envers les zones défavorisées (montagne).

Politique d’aménagement rural.

Mutualisation du Crédit Agricole.

8 — ÉQUIPEMENTS — TECHNOLOGIES

Accélération spectaculaire du plan autoroutier (+5000 km) et du réseau TGV (interconnexion).

Relance réussie du bâtiment (seuil des 300000 logements à nouveau franchi) et des travaux publics.

Conquête de l’espace : Ariane5, Hermès, Colombus.

9 — AFFAIRES SOCIALES ET EMPLOI

Recul du chômage, principalement chez les jeunes

Sauvetage de la Sécurité sociale : équilibre assuré fin 1987 ; paiement des prestations garanti pour l’avenir.

Solidarité envers les nouveaux pauvres : création des compléments locaux de ressources (une activité + un revenu + une protection sociale).

10 — FAMILLE

Redressement du pouvoir d’achat des allocations familiales.

Création du statut de la mère de famille et de l’allocation parentale d’éducation.

Amélioration du régime fiscal (décote fiscale pour les familles modestes ; meilleure déductibilité des frais de garde ; réforme du quotient familial).

11 — ÉDUCATION — FORMATION — RECHERCHE

Plan pour la réussite scolaire.

Meilleure gestion de l’Éducation nationale (déconcentration).

Rattrapage du retard accumulé dans les subventions à l’enseignement privé.

Création du crédit d’impôt-formation (25 %).