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Volontiers j’irais avec toi,

Si cette vitesse effroyable

Ne me causait pas quelque émoi.

Va-t’en donc, toute seule, au Diable!

Mon rein, mon poumon, mon jarret

Ne me laissent plus rendre hommage

À ce Seigneur, comme il faudrait.

«Hélas! c’est vraiment bien dommage!»

Disent mon rein et mon jarret.

Oh! très sincèrement je souffre

De ne pas aller aux sabbats,

Pour voir, quand il pète du soufre,

Comment tu lui baises son cas!

Oh! très sincèrement je souffre!

Je suis diablement affligé

De ne pas être ta torchère,

Et de te demander congé,

Flambeau d’enfer! Juge, ma chère,

Combien je dois être affligé,

Puisque depuis longtemps je t’aime,

Étant très logique! En effet,

Voulant du Mal chercher la crème

Et n’aimer qu’un monstre parfait,

Vraiment oui! vieux monstre, je t’aime!

VI. – Vers pour le portrait de M. Honoré Daumier

Celui dont nous t’offrons l’image,

Et dont l’art, subtil entre tous,

Nous enseigne à rire de nous,

Celui-là, lecteur, est un sage.

C’est un satirique, un moqueur;

Mais l’énergie avec laquelle

Il peint le Mal et sa séquelle,

Prouve la beauté de son cœur.

Son rire n’est pas la grimace

De Melmoth ou de Méphisto

Sous la torche de l’Alecto

Qui les brûle, mais qui nous glace,

Leur rire, hélas! de la gaieté

N’est que la douloureuse charge.

Le sien rayonne, franc et large,

Comme un signe de sa bonté!

VII. – Lola de Valence

Entre tant de beautés que partout on peut voir,

Je comprends bien, amis, que le désir balance;

Mais on voit scintiller en Lola de Valence

Le charme inattendu d’un bijou rose et noir

VIII. – Sur les débuts d’Amina Boschetti Au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles

Amina bondit, – fuit, – puis voltige et sourit;

Le Welche dit: «Tout ça, pour moi, c’est du prâcrit;

Je ne connais, en fait de nymphes bocagères,

Que celle de Montagne-aux-Herbes-potagères.»

Du bout de son pied fin et de son œil qui rit,

Amina verse à flots le délire et l’esprit;

Le Welche dit: «Fuyez, délices mensongères!

Mon épouse n’a pas ces allures légères.»

Vous ignorez, sylphide au jarret triomphant,

Qui voulez enseigner la valse à l’éléphant,

Au hibou la gaieté, le rire à la cigogne,

Que sur la grâce en feu le Welche dit: «Haro!»

Et que, le doux Bacchus lui versant du bourgogne,

Le monstre répondrait: «J’aime mieux le faro!»

IX. – À M. Eugène Fromentin à propos d’un importun qui se disait son ami

Il me dit qu’il était très riche,