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Je tenais d’ailleurs toujours debout sur mon trognon et ce n’est pas peu dire.

Je m’étais déroulé sur toute ma longueur sans crainte de visibilité et de retour d’office au Jardin des Plantes en vue de réadaptation.

Je dois d’ailleurs ici faire un aveu.

Je dois enfin tout dire.

Je n’ai pas deux mètres vingt.

Je n’ai qu’un mètre soixante huit.

Je ne suis pas loin de là le plus beau python de Paris.

Il y en a partout qui me battent sur toute la longueur.

Mais ils se terrent dans leurs habitats enroulés sur eux-mêmes en vue de sécurité et de bonne continuation.

Je suis un Gros-Câlin moyen comme tout le monde.

Je leur ai dit cela en pleurant.

— Comme tout le monde ! Je suis différent, comme tout le monde !

— Vive Gros-Câlin ! Vive Gros-Câlin !

J’ai voulu chanter. Je ne pouvais pas parler avec un bouchon de quinze kilomètres. J’ai voulu chanter.

— Boum ! Mon petit cœur fait boum !

Ça a fait pop. Ça a fait pop ! comme si le bouchon avait sauté tout seul.

Le garçon était là de mes yeux au premier rang libéré faute de preuves. Et j’ai vu l’Assistant qui me faisait signe de vie.

— Boum ! Boum ! Avec des produits de première nécessité !

Je faiblissais tellement que ma voix faisait l’effet du tonnerre.

Ils étaient tous debout.

J’ai voulu aussi me mettre debout mais j’étais déjà sans savoir faute d’habitude.

— Je suis différent comme tout le monde ! hurlai-je.

— Parle ! Parle !

— J’exige sur toute la ligne !

— Vas-y, n’aie pas peur !

— C’est la faiblesse qui s’éveille !

Je n’avais même pas honte de mes larmes, à cause de la rosée de l’aube. Seulement je n’avais plus assez de gorge pour les avaler, car j’avalais depuis que j’avais gorge.

J’ai eu alors le mot de la fin.

— À bas l’existoir ! murmurai-je et le murmure c’est peut-être ce qu’il y a de plus fort.

Ils s’étaient tus. Il y avait un tel silence que l’on entendait presque quelque part ailleurs quelqu’un d’autre qui disait autre chose.

Ce fut alors que l’on perçut clairement dans le silence le premier mot qui n’était dit par personne et n’était pas perceptible car il venait d’ailleurs et était encore si faible qu’il y avait déjà espoir.

30. XI. 73

Aux Éditions Gallimard

LE GRAND VESTIAIRE, roman

(Folio n° 1678).

ÉDUCATION EUROPÉENNE, roman

(Folio n° 203).

LES RACINES DU CIEL, roman

(Folio n° 242).

TULIPE, récit. Édition définitive en 1970

(Folio n° 3197).

LA PROMESSE DE L’AUBE, récit.

Édition définitive en 1980 (Folio n° 373).

JOHNNIE CŒUR. Comédie en deux actes et neuf tableaux.

LADY L., roman

(Folio n° 304).

FRÈRE OCÉAN :

I. POUR SGANARELLE. Recherche d’un personnage et d’un roman, essai

(Folio n° 3903).

II. LA DANSE DE GENGIS COHN, roman

(Folio n° 2730).

III. LA TÊTE COUPABLE, roman.

Édition définitive (Folio n° 1204).

LA COMÉDIE AMÉRICAINE :

I. LES MANGEURS D’ÉTOILES, roman

(Folio n » 1257).

II. ADIEU GARY COOPER, roman

(Folio n° 2328).

CHIEN BLANC, roman

(Folio n° 50).

LES TRÉSORS DE LA MER ROUGE, récit.

(Folio 2 € n° 4914).

EUROPA, roman.

EUROPA précédé de

Note pour l’édition américaine d’

EUROPA,

traduit de l’anglais par Paul Audi (Folio n° 3273).

LES ENCHANTEURS, roman

(Folio n° 1904).

LA NUIT SERA CALME, récit

(Folio n » 719).

LES TÊTES DE STÉPHANIE, roman.

Nouvelle édition en 1977 de l’ouvrage paru

sous le pseudonyme de Shatan Bogat

(Folio n° 946).

AU-DELÀ DE CETTE LIMITE VOTRE TICKET N’EST PLUS VALABLE, roman

(Folio n° 1048).

LES OISEAUX VONT MOURIR AU PÉROU.

Cet ouvrage a paru pour la première fois sous le titre

Gloire à nos illustres pionniers en 1962 (Folio n° 668).

UNE PAGE D’HISTOIRE et autres nouvelles,

extrait de

LES OISEAUX VONT MOURIR AU PÉROU (Folio 2 € n° 3759).

CLAIR DE FEMME, roman (Folio n“1367).

CHARGE D’ÂME, roman (Folio n° 3015).

LA BONNE MOITIÉ. Comédie dramatique en deux actes.

LES CLOWNS LYRIQUES, roman. Nouvelle version de l’ouvrage paru en 1952 sous le titre Les Couleurs du jour (Folio n° 2084).

LES CERFS-VOLANTS, roman (Folio n° 1467).

VIE ET MORT D’ÉMILE AJAR.

L’HOMME À LA COLOMBE, roman.

Version définitive de l’ouvrage paru en 1958

sous le pseudonyme de Fosco Sinibaldi (L’Imaginaire n° 500).

ÉDUCATION EUROPÉENNE, suivi de

LES RACINES DU CIEL

et de

LA PROMESSE DE L’AUBE.

Avant-propos de Bertrand Poirot-Delpech, coll. « Biblos ».

ODE À L’HOMME QUI FUT LA FRANCE ET

AUTRES TEXTES AUTOUR DU GÉNÉRAL DE GAULLE.

Édition de Paul Audi (Folio n° 3371).

LE GRAND VESTIAIRE. Illustrations d’André Verret,

coll. « Futuropolis/Gallimard ».

L’AFFAIRE HOMME. Édition de Jean-François Hangouët et Paul Audi