Выбрать главу

— Ah, bien sûr. » J’aperçois même peut-être l’ombre d’un sourire quelque part dans le gris de sa barbe. « Restez aussi longtemps que vous voudrez. »

* * *

Pendant l’heure active qui précède le déjeuner, je suis dans l’ensemble une présence muette dans la maison : le grand inconnu seul dans un coin, posé là comme un meuble. Je souris poliment aux femmes, fais des grimaces amusantes aux petits garçons et aux petites filles. Je ne suis pas assailli, comme je m’y serais attendu, par un flot de souvenirs involontaires, aucun film sanglant ne vient se dérouler derrière mes paupières. La maison embaume le pain chaud. Les enfants rient, sortent de la cuisine en portant des plateaux de vaisselle en équilibre instable. L’un des fils d’Atlee s’est fait mal au dos en travaillant la terre, si bien que lorsqu’il faut tirer une lourde table en bois pour la sortir elle aussi de la cuisine, je me lève et prête le peu de forces qu’il me reste.

Puis nous passons à table. J’ai un siège à côté d’une des tables des enfants, près de l’une des plus grandes fenêtres, large et carrée, sans rideau, avec vue dégagée sur le ciel.

Lorsqu’on apporte le repas, le courage me fait soudain défaut, et l’espace d’une minute atroce, j’ai l’impression que mon cœur s’est détaché et flotte dans ma poitrine, mes mains se mettent à trembler et je dois mobiliser toute ma volonté pour m’immobiliser, en contemplant cette grande fenêtre, large et carrée. Je m’autorise une dernière fois à envisager brièvement que tout cela n’est qu’un rêve, et que si je ferme les yeux bien fort et les rouvre tout redeviendra comme avant – et j’essaie, même, je les ferme comme un enfant, presse mes phalanges contre mes paupières, tiens la pose jusqu’à ce que des étoiles se mettent à danser sous mes paupières. Lorsque je les rouvre, les filles d’Atlee, ses fils et leurs épouses apportent le repas : lapin, légumes braisés, pain.

Atlee Miller baisse la tête et le silence se fait tandis que chacun prie au-dessus de sa nourriture, comme la dernière fois, et comme la dernière fois je garde les yeux ouverts. Je promène mon regard jusqu’à la trouver, et elle est là, à sa place à l’une des tables des enfants, la jeune Ruthie aux cheveux blond-roux, les yeux ouverts tout comme moi. Son visage est pâle, elle voit que je la vois, et je lui tends la main. J’étire mon long bras et ouvre ma main pour lui prêter mon courage, et elle-même tend le bras pour me prêter le sien, nos mains se trouvent et nous nous regardons alors que le ciel commence à s’illuminer, qu’Atlee garde la tête baissée et que toute la pièce poursuit sa prière silencieuse.

Je tiens la main de Ruthie et elle tient la mienne, et nous restons ainsi, à nous donner de la force, comme des inconnus dans un avion qui tombe.

Remerciements

Ce livre, cette série se sont construits grâce à beaucoup d’informations et d’aide de la part de bien des gens aimables et intelligents, à commencer par le Dr Cynthia Gardner, médecin légiste, le Dr Timothy Spahr, astronome, et mon frère, Andrew Winters.

Merci à mon épouse, Diana ; à mes parents et aux siens.

À mes premiers lecteurs, Nick Tamarkin et Kevin Maher ; à tout le monde chez Quirk Books, en particulier Jason Rekulak et Jane Morley ; à Joelle Delbourgo, Shari Smiley et Molly Lyons.

À Don Mattingly chez Mattingly Concrete ; à Katy et Tim Carter et leurs poulets ; au Pr Don Korycansky, planétologue à l’UC Santa Cruz ; à tous ceux du commissariat de Concord (New Hampshire), notamment l’agent Ryan Howe et le lieutenant Jay Brown ; à l’inspecteur Todd Flanagan, du bureau de l’Attorney General du New Hampshire ; Russ Hanser ; Danice Sher (PA), aux docteurs Ratik Chadra, Nora Osman, et Zara Cooper ; et aux professeurs David Weaver-Zercher et Steve Nolt, spécialistes des amish.

Copyright

Directrice de collection : Marie Misandeau

Coordination éditoriale : Marie Labonne

Conception graphique de la couverture : Jeanne Mutrel

Photo de couverture : © Collaboration JS / Arcangel

© Ben H. Winters, 2014

Titre original : World of trouble, The Last Policeman Book III

Éditeur original : Quirk Books

© Super 8, 2016, pour la traduction française

Super 8 Éditions

32, rue Washington

75008 Paris

Les droits de ce livre ont été négociés par l’intermédiaire de l’agence littéraire Sea of Stories,

www.seaofstories.com, sidonie@seaofstories.com

www.super8-editions.fr

« Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. »

ISBN numérique : 978-2-37056-064-3

Ce livre numérique est une création originale notamment protégée par les dispositions des lois sur le droit d’auteur. Il est identifié par un tatouage numérique permettant d’assurer sa traçabilité. La reprise du contenu de ce livre numérique ne peut intervenir que dans le cadre de courtes citations conformément à l’article L.122-5 du Code de la Propriété Intellectuelle. En cas d’utilisation contraire aux lois, sachez que vous vous exposez à des sanctions pénales et civiles.

DU MÊME AUTEUR CHEZ SUPER 8 ÉDITIONS:

Dernier meurtre avant la fin du monde, traduit de l’anglais (États-Unis) par Valérie Le Plouhinec, 2015.

J - 77 – Dernier meurtre avant la fin du monde, livre II, traduit de l’anglais (États-Unis) par Valérie Le Plouhinec, 2016.