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Cette fois, le porte-parole du Ministère de la défense expliqua que le suicidé craignait d’avoir le cancer. Le fait que son médecin personnel l’ait trouvé en excellente santé une semaine plus tôt prouvait simplement qu’il n’avait pas confiance dans la médecine.

* * *

Dans sa cellule de Copenhague, Boris frôlait l’infarctus. Inexplicablement la police danoise n’arrivait pas à se décider sur son motif exact d’inculpation. Et tant qu’il n’était pas inculpé, il n’avait pas droit à l’assistance d’un avocat.

Donc pas de contact avec l’extérieur. Les choses traînaient.

Elles traînèrent tellement que, huit jours plus tard, Frau Edel Grapentin, archiviste au Ministère de la guerre avala le contenu de trois tubes de barbituriques et fut trouvée morte dans son appartement de Bad-Godesberg.

N’ayant aucun sens de l’humour, le même porte-parole déclara à une assemblée de journalistes narquois que la malheureuse suivait depuis longtemps un traitement psychiatrique qui l’éprouvait beaucoup. Bien entendu sa maladie n’affectait pas son travail puisqu’elle venait même de passer à l’échelon supérieur.

Fatalité, fatalité.

Le lendemain, Boris Sevchenko eut enfin le droit de contacter avec un membre de la délégation soviétique, à Copenhague, à qui il raconta toute l’histoire. Le fonctionnaire fit tout ce qui était en son pouvoir mais le week-end ralentit ses efforts.

Fatale lenteur. Le lundi suivant, Gerhard Rhein, soixante-deux ans, autre haut fonctionnaire du Ministère de la défense nationale disparut de son domicile. Quelques heures plus tard, un pêcheur découvrait sous un pont du Rhin, près de Bonn, son chapeau, son manteau et sa serviette avec une courte note à l’intérieur, destinée à sa famille disant : « Je suis désolé d’en venir là. »

On repêcha son corps le jour même où les journaux est-allemands publiaient des articles indignés annonçant la mort d’Otto Wiegand et la machination qui avait suivi.

De ce jour, on n’enregistra plus aucun cas de dépression nerveuse au Ministère de la défense de l’Allemagne de l’Ouest.

* * *

À Washington, David Wise ferma le dossier Otto Wiegand. L’Allemand reposait dans un petit cimetière anonyme du Long Island sous une identité totalement inventée. Si la reconnaissance se pratiquait chez les barbouzes, David Wise aurait dû aller déposer quelques fleurs sur sa tombe. Rarement, un cadavre avait rendu de tels services. Mais on n’envoya qu’un seul faire-part. À une certaine Yona Liron, qui n’était pourtant pas une parente.