Fig 59. — Joueuses d'instruments.
■les monuments si les personnages que l'on voit danser exercent une ■profession pour amuser les autres, comme cela se fait en Orient, ou s'ils
Fig. 60 — Danseurs égyptiens
dansent pour se divertir eux-mêmes, comme cela se pratique chez nous. Une peinture de Thèbes (figure 60) montre une danse exécutée avec l'accompagnement de chanteurs qui battent la mesure avec leurs mains, et d'une joueuse de castagnettes. Malgré ce luxe d'accompagnement, le personnage qui est en l'air ressemble à un acrobate qui saute; plutôt qu'à un danseur qui exécute un mouvement rhythmé La mesure
est beaucoup mieux exprimée sur la figure 61, oui "on voit deux danseurs.
Flg. 61. — Musique et danse.
dont l'un s'accompagne lui-même en frappant sur son tambourin. Quant
91
Fig. 62- — Danseurs égyptiens.
aux danseurs représentés sur la figure 62, l'attitude que l'artiste leur a donnée semble indiquer un mouvement de rotation assez rapide.
Jeux des Égyptiens. — Le jeu de balle figure sur les plus anciens monuments de rÉg\pte. Plusieurs balles ont été retrouvées dans les tombeaux de ce pa\s; le catalogue du musée de Boulaq en signale une qui est formée de feuilles de papyrus ployées et qui remonte à la W dynastie; elle a été trouvée à Thèbes. Mais c'est surtout dans les hypogées de Béni Hassan qu'on peut voir les jeux qui divertissaient les
USAGES ÉGYPTIENS.
21
jeunes Égyptiens; le jeu de balle y figure parmi les autres. Ces joueurs égyptiens étaient des gens assez habiles, et beaucoup de nos lycéens les plus ardents à ce jeu répéteraient difficilement leurs exercices.
Fib'. 63. — Jeu de balle en Egypte.
Quelquefois les joueurs se contentent défaire sauter plusieurs balles à la fois (fig. 63), et en reçoivent une dans la main pendant que les
l''ig. 64. — Jeux dos Égyptien?
deux autres sont en l'air. Dans une aulrj peinture (fig. ùh), les joueurs, montés sur le dos les uns des autres, se renvoient mutuellement la balle. La manière dont ils sont enlevés par leurs camarades pourrait bien paraître un peu étrange et, à vrai dire, ceux qu'on porte sont assis d'une façon qui n'est assurément pas bien commode, mais cela vient peut-être simplement de l'inexpérience de l'artiste. Néanmoins quelques-uns de ces exercices ressemblent à ceux que font les
CO.NSTITLTIO.N DE LA FAMILLE.
acrobates. Voilà en effet dans cette même figure 64 un personnage qui se tient sur la tête en se croisant les bras derrière le dos et en levant les jambes tout droit en l'air avec une rectitude qui n'est pas très-élégante, mais qui ne doit pas être non plus très-aisée à garder.
La culbute joue naturellement un rôle assez important dans les exercices des Égyptiens. Nous voyons sur les peintures de Béni Hassan
Fig. 65. — Jeux des Kgyptieus.
des jeunes hommes qui se jettent en arrière en faisant la roue avec leurs bras, d'autres qui montent les uns sur les autres pour montrer leur force et leur souplesse, d'autres enfin qui se livrent à toutes les contorsions dont le corps humain est susceptible.
Parmi les tours qui sont représentés, il y en a un qui consiste à être assis par terre, les jambes étendues, et à se relever sans mettre les mains et sans se servir des genoux. Ailleurs on voit deux hommes balançant par les bras deux femmes étendues qu'ils relèvent alternativement (l'g. 65).
Il ne faudrait pas croire cependant que les jeux des anciens Égyptiens consistassent uniquement en tours de force. Les amusements, analogues
à notre jeu de dames ou à notre jeu d'échecs y étaient au contraire fort en honneur (fig. 66). On les voit figurer sur lespeinturesqui décorent les hypogées; il paraît que les rois eux-mêmes ne dédaignaient pas d'en user, car une sculpture de Thèbes représente Ramsès Xll en train de poser son pion sur la tablette du jeu. Nos mu-
Fig. 6t5. ■—^ Jeu avec des pions.
USAGES ÉGYPTIENS.
23
Fis. 67.
Dés à jouer.
sées renferment de petits pions en ivoire, en poterie ou en verre, ([ui proviennent de jeux de cette nature.
On a trouvé aussi en Egypte des dés cubiques et couverts de petits trous noirs, dont le nombre est différent sur chaque face, comme ceux dont nous nous servons (fig. 67). Nous avons au musée égyptien du Louvre (salle historique, armoiie C) une boite à jeu ou damier de forme rectangulaire, oblongue, en faïence verdàtre, qui a appartenu à la reine IJatasou. A l'intérieur, il y a une cavité destinée à contenir les pions dont se servaient les joueurs. La
partie supérieure porte une division de vingt cases et la partie inférieure une division de trente cases. Les hiéroglyphes portent avec le nom de la reine Hatasou des vœux de santé et de stabilité. Une autre boîte du même genre (salle civile, armoire K), montre dans sa décoration le propriétaire occupé à diriger les pièces. On attribue à ce jeu un sens astronomique.
Une boîte analogue figure au musée de Boulaq; elle a été trouvée dans un tombeau de Thèbes. Des divisions en lignes droites établissent comme une sorte d'échiquier sur la partie supérieure. La boîte qui n'est qu'un damier est pourvue d'un tiroir destiné à contenir les pions. Les légendes inscrites sur ce meuble montrent que les cases du damier avaient chacune une désignation particulière, et ce nom paraît astronomique.
Le jeu de cerceau se trouve sur les monuments égyptiens (fig. 68). Le cerceau est très petit et comme les joueurs ont une baguette munie de crochets qu'ils emboîtent l'un dans l'autre, il est probable qu'ils s'efforcent de faire sauter le cerceau en l'air plutôt que de le faire iimplement rouler sur le sol.
Si le jeu de la main chaude n'est pas d'origine égyptienne, on voit dans les peintures des hypogées des scènes qui y ressemblent beaucoup.
Jeu de ce^ce.^u
CONSTITUTION DE LA FAMILLE.
Un personnage agenouillé baisse la tête et présente la partie postérieure de son corps, sans doute pour y recevoir quelque claque. Néanmoins comme les joueurs ont le poing fermé, et non pas la main ouverte, il doit y avoir quelque différence (fig. 69). Peut-être aussi faut-il ne voir là qu'une variante du jeu que lesltaiiensappcllent la morra et qui paraît avoir été connu de plusieurs peuples de l'Antiquité.
La promenade. — Les Égyptiens aimaient la promenade; les berges plantées d'arbres qui bordaient le fleuve et les canaux, à l'approche des
Flg. 69. — La main chaude.
yig. ",0. et ~I. — Cannes et badines égyptiennes.
villes, étaient, pour les oisifs, un lieu de réunion et de conversation.
Fig. 73. — Promenade en litière.
Les vieillards se servaient de cannes qui ne différaient pas beaucoup
USAGES ÉGYPTIENS.
25
des nôtres; quelques-unes sont pourvues d'inscriptions comme celle-ci: bon bâton pour soutenir la vieillesse. Le nom des propriétaires est généralement gravé sur ces cannes, dont on peut voir divers échantillons dans nos musées. Au reste, le plus souvent les cannes qu'on a retrouvées sont des badines comme les nôtres (fig. 70-71).