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71 Op. cit., XXXV, 800-802.

72 Pierre des Vaux de Cernay, op. cit., ch. XIX.

73... Un jour, raconte P. de Vaux de Cernay (Simon est, à ce moment-là, assiégé dans Castelnaudary), notre comte sortant du château s'avançait pour avarier la susdite machine; et comme les ennemis l'avaient entourée de fossés et de barrières, tellement que nos gens ne pouvaient y arriver, ce preux guerrier, ci veux-je dire le comte de Montfort, voulait, tout à cheval, franchir un très large fossé et très profond afin d'aborder hardiment cette canaille. Mais, voyant quelques-uns des nôtres, le péril inévitable où il allait se jeter s'il faisait ainsi, ils saisirent son cheval par la bride et le retinrent pour l'empêcher de s'exposer... Op. cit., ch. LVI.

74 Pierre des Vaux de Cernay, op. cit., ch. LXXXVI.

75 Guillaume de Puylaurens, ch. XIX.

76 Pierre des Vaux de Cernay, op. cit., ch. XXXIV.

77 Pierre des Vaux de Cernay, op. cit., ch. XXXVII.

78 Ibid.

79 Pierre des Vaux de Cernay, op. cit., ch. XXXX.

80 Pierre des Vaux de Cernay, op. cit., ch. XXXIII.

81 Lettre d'Innocent III à l'abbé de Cîteaux.

82 Pierre des Vaux de Cernay, op. cit., ch. XXXIX.

83 "Chanson de la Croisade", ch. LIX, 1360-1366.

84 Pierre des Vaux de Cernay, op. cit., ch. XXXXVII.

85 "Chanson de la Croisade", ch. LXVIII, 1552-1553.

86 Id, 1560-1561.

87 Guillaume de Puylaurens, ch. XI.

88 Guillaume de Puylaurens, ch. XI.

89 Pierre des Vaux de Cernay, ch. LI.

90 "Chanson de la Croisade", ch. LIX, 1360-1366.

91 16 juillet 1212.

92 Lettre d'Innocent III au roi d'Aragon, 21 mai 1213.

93 Cronica o commentari del rey en Jac me (Nouv. éd. de Barcelone).

94 Lettre des consuls de Toulouse, Pierre des Vaux de Cernay, op. cit. Appendice n° 4.

95 Lettre d'Innocent III à Simon de Montfort, 15 janvier 1213.

96 Op. cit., ch. CXXXI, 2756-2765.

97 Guillaume de Puylaurens, ch. XXI.

98 Pierre des Vaux de Cernay, op. cit., ch. LXXXI.

99 "Chanson de la Croisade", ch. CXXXIX, 3046-3047.

100 Guillaume de Puylaurens, ch. XXII.

101 Cf. l'édition originale de l'"Histoire du Languedoc" de Dom Vaissette, t. III, p. 252, et la note d'A. Molinier dans l'édition de 1879, t. VI, p. 427.

102 Pierre des Vaux de Cernay, op. cit., ch. LXXVIII.

103 Pierre des Vaux de Cernay, op. cit., ch. LXXXI.

104 Pierre des Vaux de Cernay, op. cit., ch. LXXXII.

CHAPITRE VI

CONSÉCRATION ET ÉCHEC DE LA CROISADE

I - LE CONCILE DE LATRAN

En novembre 1215, le pape réunit enfin son concile œcuménique, le 4e Concile de Latran. Cette véritable conférence internationale, solennellement préparée depuis plus de deux ans, à laquelle prendront part deux patriarches (de Constantinople et de Jérusalem), 71 archevêques, 410 évêques, 800 abbés, où sont représentées les Églises du Nord et du Midi, d'Orient et d'Occident, où assisteront des ambassadeurs et des délégués des rois et des grandes cités, n'a pas pour but principal de régler la question albigeoise; cette question sera, dans l'esprit du pape, un des points secondaires et d'ordre pour ainsi dire administratif, qu'il faudra examiner à la fin, une fois que le concile aura promulgué les résolutions qui sont le véritable objet de cette impressionnante réunion de dignitaires de l'Église.

Cependant, le problème de l'hérésie et des moyens pour la combattre était d'une actualité brûlante. Et c'est pour défendre l'Église contre ce péril, dont les événements du Languedoc avaient permis de mesurer la gravité, que le concile établit sa définition de la foi catholique et de l'orthodoxie. Les hérétiques, cathares et vaudois, tant ceux du Languedoc que ceux des Balkans et d'Italie (et des autres pays où ils sont moins puissants), sont condamnés sans restrictions, déclarés anathèmes et les sanctions à prendre contre eux sont une fois de plus définies, confirmées; et l'Église impose aux puissances séculières le devoir de combattre l'hérésie, sous peine d'excommunication.

Les chefs temporels qui failliront à ce devoir seront déclarés déchus de leurs droits par le pape, qui sera libre d'attribuer leurs domaines à tout seigneur catholique qui voudra les prendre. Le concile ne pouvait, de façon plus catégorique, approuver l'œuvre de la croisade, ni définir d'une façon plus explicite l'attitude théocratique de l'Église. Si le pape ne possédait pas le pouvoir effectif de déposséder les rois, il s'attribuait, par la décision du concile, le droit légal de le faire, proclamant la suprématie absolue de l'autorité de l'Église sur le droit séculier.

Inauguré le 11 novembre 1215 par les discours du pape, du patriarche de Jérusalem et de l'évêque d'Agde, Thédise (l'ancien légat du Languedoc), le concile se présentait, dès le début, comme une justification implicite de l'œuvre de Simon de Montfort. Ce ne fut que le 30 novembre que la question du règlement définitif de l'affaire du Languedoc fut officiellement traitée. Comme ce règlement était d'une grande importance politique et d'un intérêt vital pour le clergé occitan et pour les barons dépossédés, il devint l'objet d'une intense activité diplomatique qui s'était poursuivie parallèlement aux débats du concile. Comme le dit P. des Vaux de Cernay "...quelques-uns de ceux que assistèrent au concile, même parmi les prélats, étant ennemis de l'affaire de la foi, travaillèrent pour le rétablissement des comtes (de Toulouse et de Foix) dans leurs domaines105..." Les décisions du concile, dont nous avons déjà parlé, semblaient approuver sans réserves le principe de la croisade, qui venait (croyait-on) de se terminer. Mais le comte de Toulouse ne se tenait pas encore pour battu. Il bénéficiait de l'appui du roi d'Angleterre (récemment réconcilié avec le pape), à défaut de celui du roi de France; à vrai dire, c'est là un assez faible atout, le pape tenant plus à l'alliance de Philippe Auguste qu'à celle du faible et capricieux Jean sans Terre, et ses sympathies anglaises font plutôt du tort à Raymond VI. Mais du moins aura-t-il, parmi les prélats anglais, un défenseur zélé en la personne de l'abbé de Beaulieu (près de Southampton). Il peut compter aussi sur l'appui de l'ancien légat, Arnaud-Amaury, à présent archevêque de Narbonne et primat du Languedoc, qui peut lui être d'autant plus utile qu'il fut un des grands chefs de la croisade. Enfin, il compte aussi sur son influence personnelle et sur la force juridique de ses arguments. D'ailleurs, le comte insiste sur le fait qu'il est déjà allé, dans la voie de la soumission, plus loin qu'on ne le lui demandait: puisque sa personne, bien à tort, paraît si suspecte aux représentants du pape, il a abdiqué, il a remis toutes ses terres à son fils, lequel, étant donné son âge, ne saurait porter ombrage à âme qui vive; il ne demande qu'à le faire élever dans les sentiments les plus catholiques; lui-même veut bien se retirer en Terre Sainte ou n'importe où. Raymond VI a fait venir d'Angleterre ce fils, assez grand pour assister aux débats, assez jeune pour attendrir l'assemblée par sa grâce d'adolescent. Il n'est pas impossible de supposer que le pape lui-même ait pu être touché par la vue de ce jeune prince, neveu et petit-fils de rois, qu'il fallait immoler à la raison d'État. Les témoignages de sympathie que (d'après la "Chanson") il prodigua au jeune homme ne devaient pas être purement hypocrites.