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Sur la route de Caemlyn, Rand et Mat vont de ferme en village, gagnant leur pain en jouant de la musique dans les auberges. À trois reprises, les serviteurs de l’Ombre tentent de s’emparer d’eux mais échouent. Ba’alzamon le Ténébreux apparaît dans leurs cauchemars et tente de les soumettre à sa volonté. L’épée ornée du héron que porte Rand attire convoitises et curiosité, et ce n’est qu’arrivés à Caemlyn, cité grandiose bâtie par les Ogiers, qu’ils peuvent trouver un répit en se fondant dans la foule nombreuse qui vient voir le « faux Dragon », un nommé Logain.

À l’auberge de Maître Gill, la Bénédiction de la Reine, où Thom Merrilin leur avait fixé rendez-vous, Rand et Mat apprennent que la Reine Morgase soutient les Aes Sedai et en a une pour conseillère, Élaida, de l’Ajah Rouge. Cela provoque des antagonismes au sein de son royaume, en particulier avec les Enfants de la Lumière, farouchement opposés aux Aes Sedai. Rand fait la connaissance de Loial, un Ogier haut de trois mètres qu’il prend d’abord pour un Trolloc. Loial a quitté son stedding pour voir le monde. Grand connaisseur du passé, il déclare à Rand que celui-ci est Ta’veren, un personnage essentiel du Dessin des Ères, comme le furent avant lui Lews Therin Telamon, dit le Dragon, ou Artur Aile-de-Faucon. Moiraine, Lan et Nynaeve arrivent près du camp des Enfants de la Lumière et Lan fait évader Perrin et Egwene.

À Caemlyn, la tension monte. Un mystérieux mendiant cherche à contacter Rand et Mat. Rand grimpe sur les remparts du palais pour apercevoir Logain, le « faux Dragon », prisonnier et en cage, que des Gardes de la Reine et des Liges emmènent auprès de Morgase. Il tombe de son perchoir et choit dans le jardin de la Reine, où il est recueilli par la princesse Élayne et son frère Gawyn. Le prince Galad, aîné des enfants royaux, survient et veut le livrer aux gardes mais Élayne insiste pour accompagner Rand auprès de la Reine. Le fait que Rand soit un berger des Deux-Rivières intrigue la Reine Morgase et alarme Élaida, l’Aes Sedai. Celle-ci proclame que la souffrance et la division vont s’abattre sur le monde et que Rand sera au cœur de cette épreuve. Il constitue, dit-elle, un danger terrible, mais la Reine le libère néanmoins, au nom de la justice.

De retour à l’auberge, Rand raconte sa mésaventure à Loial. Moiraine et ses compagnons surviennent. Mat, qui est possédé par le mal dont est imprégné le poignard volé à Shadar Logoth, tente de tuer Moiraine. Maîtrisé, il est à demi guéri de son envoûtement par l’Aes Sedai.

Les Trollocs et les Évanescents s’assemblent aux portes de Caemlyn avec l’intention d’entrer dans la ville à la recherche de Rand. Moiraine annonce qu’il faut aller à Fal Dara, près de l’Œil du Monde « qui a été créé en vue de la plus grande nécessité que le monde aura à affronter ». Ils devront passer par les Voies. Les Voies sont des chemins secrets hors du temps qui autrefois furent offerts aux Ogiers par les Aes Sedai. Mais le saidin, le pouvoir qui servit à créer les Voies, ayant été contaminé par le Ténébreux, elles sont dangereuses à utiliser. Il n’y a pourtant pas d’autre choix, car Moiraine déclare que Rand, Mat et Perrin sont tous Ta’veren et doivent se rendre au plus vite auprès de l’Œil du Monde. Leur première étape sera la cité forte de Fal Dara.

Les compagnons, guidés par Loial, passent par une porte secrète souterraine d’une maison de Caemlyn et pénètrent ainsi dans les Voies. Ils franchissent plusieurs ponts et évitent des Trollocs ainsi que la menace invisible du Vent Noir. Ils ressortent au Shienar, à la frontière de la Grande Désolation. À Fal Dara, le Seigneur Agelmar les accueille dans sa forteresse. Tandis que le groupe se rend auprès de l’Œil du Monde, Agelmar part livrer une grande bataille aux Demi-Hommes et aux Trollocs à la Brèche de Tarwin. Un étrange prisonnier a été capturé à Fal Dara, en qui Rand reconnaît le mendiant de Caemlyn, et le colporteur Padan Fain, qui se révèle un limier du Ténébreux dont la mission est de traquer Rand.

Les compagnons se mettent en route vers l’Œil du Monde, à travers la Grande Dévastation, échappant de peu aux créatures horribles qui y rôdent. Ils parviennent au domaine de l’Homme Vert, créature de légende faite de matière végétale, qui les guide vers leur but.

Au bord de la surface limpide de l’Œil du Monde, source de saidin, Rand et ses amis sont confrontés à deux des Réprouvés, ces paladins de l’Ombre emmurés avec le Ténébreux, nommés Aginor et Balthamel, qui les attaquent aussitôt. L’Homme Vert tente de s’interposer, et Balthamel et lui s’entre-tuent. Rand fait appel à la Lumière pour anéantir Aginor. Il se retrouve soudain au-dessus du champ de bataille où s’affrontent l’armée d’Agelmar et celle des Trollocs, face à Ba’alzamon, qui tente de le soumettre. Appelant à son aide la Lumière, Rand provoque la mort de ce qu’il croit être le Ténébreux.

Ses compagnons ont récupéré au fond de l’Œil du Monde la bannière de Lews Therin, le Dragon, ainsi qu’un coffret qui renferme le Cor de Valère, instrument magique dont le son doit, d’après les légendes, appeler hors de la tombe les héros du passé.

Moraine, blessée, doit se reposer à Fal Dara avant de regagner Tar Valon avec Mat, pour achever de l’arracher à l’emprise du mal de Shadar Logoth, ainsi que Nynaeve et Egwene, les deux jeunes femmes qui veulent devenir Aes Sedai. Quant à Rand, Ta’veren se découvrant avec un pouvoir capable de tout anéantir, il songe à fuir loin de ceux qu’il aime.

Prologue

Dans l’ombre

Le murmure étouffé qui se réverbérait tout autour de la salle voûtée, pareil au cacardage assourdi d’un troupeau d’oies, suscita un rictus sarcastique chez l’homme qui, du moins en ce lieu, se faisait appeler Bors, mais sa grimace demeura invisible derrière le masque de soie noire qui lui recouvrait la face, tout comme les masques qui voilaient les cent autres visages présents dans la salle. Cent masques noirs et cent paires d’yeux s’efforçant de voir ce que cachaient ces masques.

À condition de ne pas y regarder de trop près, l’immense salle aurait pu paraître se situer dans un palais, avec ses énormes cheminées de marbre et les lampes dorées pendant de sa coupole, ses tapisseries aux couleurs éclatantes et le dessin complexe des mosaïques du sol. À condition de ne jeter qu’un coup d’œil superficiel. Par exemple, les âtres étaient froids. Des flammes dansaient sur des bûches grosses comme une jambe humaine mais ne donnaient pas de chaleur. Les murs derrière les tapisseries, la voûte surplombant de haut les lampes, étaient en pierre brute, presque noire. Il n’y avait pas de fenêtres, seulement deux portes monumentales, une à chaque extrémité de la salle. C’était comme si on avait eu l’intention de donner l’apparence d’une salle de réception palatiale mais sans se soucier de prendre la peine d’en tracer davantage que les grandes lignes avec quelques touches de détail.

Quant à l’endroit où se trouvait cette salle, l’homme qui se faisait appeler Bors l’ignorait – et il ne croyait pas qu’aucun des autres le savait. Il préférait ne pas imaginer où elle pouvait se situer. Avoir été convoqué suffisait amplement. Ce n’était pas non plus un sujet sur lequel il avait envie d’arrêter sa pensée ; néanmoins, à pareille convocation même lui se rendait.