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Lorsqu’ils refluèrent ils furent stoppés par la mitraillette de Peter puis par les armes que Macha donna à Kovask. Désormais la vingtaine de terroristes se trouvait coincée dans le bâtiment. Et ils y restèrent jusqu’au matin. Un des villageois avait osé prendre la jeep des Américains pour descendre dans la plaine prévenir les carabiniers. Ils arrivèrent au petit jour par les airs, un gros hélicoptère, par la route, des camions.

Entre-temps Kovask avait pu voir ce que Macha avait découvert dans les anciens appartements réservés à Benito Mussolini. Des caisses d’armes, de munitions, d’explosifs. Des rations militaires, des documents militaires, des manuels d’instructions terroristes fabriqués en Argentine. Et surtout de petits coffres en acier. Macha avait fait sauter le couvercle de deux d’entre eux. Ils contenaient chacun un million de dollars.

— Le trésor de guerre venu depuis les major companies par Israël, le Liban, le S.W.I.F.T., les banques européennes, la Cremodina.

Paulo di Maglio gisait dans la partie la plus orientale des anciens appartements du Duce, sous des tonnes de pierraille. Macha, pendant huit jours, avait attendu les secours en utilisant les armes trouvées sur place, en buvant l’eau des canalisations et en mangeant des rations militaires.

La Mamma et les deux Allemands descendirent seulement le matin de leurs toits, frigorifiés et affamés. Le plus surprenant fut que les carabiniers allaient embarquer tout le monde lorsque les hommes de la D.I.G.O.S. arrivèrent pour dédouaner l’équipe du sénateur Holden et par extension privilégiée les deux Allemands. Ils en furent les premiers surpris, eux qui appartenaient à un groupe marginal d’enquête sur le terrorisme néonazi.

Amers, les villageois voyaient pour la première fois des carabiniers depuis le jour du tremblement de terre.

FIN

Biographie

« Je ne fuis pas la réalité, je la précède. »

Né en 1928, cet enfant des Corbières à l’accent ensoleillé écrit dès l’âge de dix ans, marqué par sa terre et les gens rudes qui l’habitent.

Au cours de ses études, il rencontre celle qui deviendra son épouse, la femme d’une vie, la mère de leurs trois enfants.

C’est elle qui tape son premier manuscrit alors qu’il est parti à l’armée et qui l’enverra aux éditions Hachette.

G.-J. Arnaud sera aussitôt publié sous le pseudonyme de Saint-Gilles — nom de son village natal.

Ce premier roman, Ne tirez pas sur l’inspecteur, obtient le prix du Quai des Orfèvres, en 1952.

Depuis, sous de nombreux pseudonymes, il s’est attaqué à tous les genres : policier, espionnage, science-fiction, suspense, roman historique, pièce de théâtre… Mais c’est comme auteur majeur de la série Spécial Police aux éditions Fleuve Noir qu’il s’impose dès 1960, liant son nom à l’histoire du roman policier français et ce malgré sa modestie.

En 1966, le prix du Roman d’espionnage couronne les Égarés et, en 1977, le prix Mystère de la Critique est attribué à Enfantasme qui sera adapté au cinéma sous le titre les Enfants de la nuit.

Aujourd’hui on répertorie plus de quatre cents ouvrages à son actif, dont de nombreux ont fait l’objet d’une adaptation cinématographique ou télévisuelle : les Longs Manteaux, Zone rouge, Sommeil blanc, Un petit paradis, la Tribu des vieux enfants…

On ne saurait oublier le fleuron de la mythique collection Anticipation au Fleuve Noir qu’est la Compagnie des Glaces, avec plus de soixante-deux titres.

Dans son œuvre, il met en scène les gens du quotidien, les petits, ceux que nous côtoyons tous les jours sans les connaître et qui sont, bien souvent, victimes ou bourreaux. Leur passé les poursuit, leur avenir les angoisse, leurs grandeurs et leurs bassesses les habitent.

Miroirs de notre société, nous pouvons nous y reconnaître sans difficulté. Ce qui différencie cependant ces personnages de ceux du quotidien, c’est qu’ils vont au bout des situations dans lesquelles ils sont plongés, à la fois monstres et proies.

G.-J. Arnaud précise : « Je déteste les personnages d’une seule pièce. S’il n’y a ni ombre ni facettes, aucun personnage ne mérite d’être décrit. »

Des personnages à la Pinter !

Les lieux qu’ils fréquentent, les maisons qu’ils habitent, deviennent tout aussi importants, lieux de drames et de joie, cadres de la vie.

Si G.-J. Arnaud reste en marge du mouvement du néo-polar, cela ne l’a pas empêché bien avant l’heure de donner à lire sa vision du monde : « Le mal est dans l’homme et dans la société qu’on lui impose et qu’il accepte… J’essaye d’éviter le piège de l’actualité. Les gens s’y laissent souvent prendre, sont esclaves de leurs idées, de l’ambiance du moment, et souhaitent qu’on aille jusqu’au bout d’une démonstration politique ou sociale. Or, le polar a une logique et le crime ne se trouve pas toujours à droite. »

On est loin de ce que l’on nomme de façon péjorative « le roman de gare », plus proche au contraire de cette vraie littérature qui nous laisse une vision de son époque et dont Jay McInerney nous dit : « Il est important de raconter des histoires, d’inventer des récits qui permettent aux gens de comprendre leurs propres existences, de créer des mythes… La littérature révèle l’essence, la réalité de nos époques. »