L'eau ne peut pas devenir un poisson ou un papillon. En fait l'eau ne peut pas du tout chaîner de nature. L eau pure restera éternellement de l'eau pure. Parménide avait donc raison en affirmant que « rien ne peut se transformer ».
D'un autre côté, Empédocle était d'accord avec Héraclite pour faire confiance à nos sens. Nous devons croire ce que nous voyons, et nous voyons justement une nature en perpétuelle mutation.
Empédocle en vint donc à la conclusion qu'il fallait rejeter l'idée d'une substance première et unique. Ni l'eau ni l'air ne peuvent seuls se transformer en rosier ou en papillon. Il était impossible que la nature procède d'un seul « élement ».
Empédocle croyait que la nature disposait de quatre sub stances élémentaires qu'il appelait « racines ». Ces quatre racines, c'était la terre, l'air, le feu et l'eau.
Tout ce qui se meut dans la nature est dû au mélange et à la séparation de ces quatre éléments. Car tout est composé de terre, d'air, de feu et d'eau, seules changent les proportions. A la mort d'une fleur ou d'un animal, les quatre éléments se sépa rent à nouveau. Cela peut s'observer à l'œil nu. Mais la terre, l'air, le feu ou l'eau restent, eux, inchangés, « indemnes » de toutes ces métamorphoses. Il n'est pas juste de dire que « tout » se transforme. Au rond, rien ne change. Seuls quatre éléments s'unissent et se séparent avant de se mélanger à nouveau.