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Robert Jordan

Le Seigneur du Chaos

Pour Betsy

Chantent les lions et s’envolent les monts, La lune en plein jour, le soleil en pleine nuit. Femme aveugle, homme sourd, roi des sots. Que règne le Seigneur du Chaos.
Comptine entendue
lors de jeux d’enfants
dans le Grand Aravalon,
au temps de la Quatrième Ère.

Résumé du volume précédent : (Les Feux du Ciel)

Au cœur de l’âpre Désert des Aiels, on s’en souvient, le Shaido Couladin s’était posé en rival de Rand al’Thor qui a, lui, passé avec succès l’épreuve de Rhuidean et obtenu les marques rituelles le consacrant Car’a’carn, le chef des chefs de toutes les tribus – un dragon incrusté dans la chair de ses avant-bras.

Exhibant peu après ces mêmes marques, Couladin provoque la scission des Aiels et entraîne ses partisans par-delà l’Échine du Monde, la chaîne de montagnes dressée entre le Désert et les autres pays surnommés par contraste les Terres Humides, dont le plus proche est le Cairhien que commencent à ravager sans merci les Shaidos.

Rand le poursuit avec ses alliés aiels. Couladin est un ennemi humain, mais il a réussi sa tricherie grâce à Asmodean, un des Réprouvés, ces êtres devenus plus qu’humains pour s’être mis au service du Ténébreux et qui se disent Élus par lui. Rand a coupé le lien d’Asmodean avec le Ténébreux et l’oblige à lui enseigner tout ce qu’il sait sur le maniement du Pouvoir, caché sous le masque de Natael, barde du Dragon Réincarné. Restent les autres, connus et inconnus.

Sammael règne à Illian sous le nom de Seigneur Brend, Rahvin sous celui de Gaebril à Caemlyn, capitale de l’Andor, dont il a subjugué la souveraine Morgase ; la belle Lanfear amoureuse dédaignée de Lews Therin Telamon, le Dragon au temps de l’Ère des Légendes, qui voit en Rand Lews Therin réincarné, veut cette fois le conquérir ou le détruire. Et, pour sa part, Moghedien est résolue à rester en vie, advienne que pourra, jusqu’à la délivrance et au règne du Ténébreux. Résolue aussi à se venger de Nynaeve qui a triomphé d’elle à Tanchico et qui, avec Élayne, a récupéré les talismans volés à la Tour Blanche par Liandrin et ses comparses de l’Ajah Noire, à présent réfugiées à Amador. Les rapporter à la Tour est impossible. L’Amyrlin Siuan Sanche leur avait confié cette mission, mais elle a été déposée, dépossédée de ses pouvoirs magiques, remplacée par Élaida, de l’Ajah Rouge. Sauvée par Min avec Leane, sa Gardienne des Chroniques, elle est allée rejoindre les Aes Sedai opposées à Elaida rassemblées dans l’Altara, mais où ?

Nynaeve a oublié le nom du village entrevu lors de l’une de leurs incursions dans le Monde des Rêves – le Tel’aran’rhiod – où elles ont rendez-vous avec Egwene qui continue son apprentissage auprès des Sagettes aielles pendant la longue marche de l’armée de Rand à la poursuite de Couladin.

C’est, en tout cas, vers l’Altara qu’elles doivent se diriger. À Sienda, elles se heurtent à Galad, le demi-frère d’Élayne, officier supérieur des Blancs Manteaux. Elles s’esquivent avec leurs fidèles Thom Merrilin et Juilin Sandar, entrent dans le cirque de Valan Luca qui accepte de les emmener jusqu’à Samara.

Nynaeve, toujours hantée par sa peur de Moghedien, se rend dans le Tel’aran’rhiod pour se renseigner sur elle. Birgitte, l’archer infaillible de l’Ère des Légendes, offre de la lui montrer. Moghedien s’empare de Nynaeve que Birgitte délivre en perçant d’une flèche la Réprouvée, mais celle-ci a le temps de projeter Birgitte dans le monde réel avant de retourner se faire guérir à Amador, au grand dam de la trop ambitieuse Liandrin.

Birgitte se meurt puis se ranime quand Élayne, pour la sauver, la lie à elle comme Lige, les Liges ayant des facultés de résistance particulières. Elles s’embarquent avec leurs compagnons sur le bateau procuré par le Prophète Masema et conquis de haute lutte par les hommes de Galad, ce qui déclenche une émeute meurtrière dans Samara, où de nouveaux ordres ont envoyé Galad à la place de Salidar en Altara.

Salidar… le nom oublié du village où, au lieu d’être traitées en héroïnes, Nynaeve et Élayne redeviennent de simples Acceptées, chargées d’enseigner aux Aes Sedai comment visiter le Tel’aran’rhiod. Ainsi apprendront-elles le siège de Cairhien, capitale éponyme du pays, par les Shaidos, la grande bataille où Sammael a tenté de tuer Rand et a été contré par Egwene malgré ses scrupules de future Aes Sedai (ne pas utiliser la Saidar dans les combats) – et par Aviendha avec enthousiasme. Celle-ci est déchirée entre sa promesse à Egwene de garder Rand pour Élayne et ses propres sentiments qui l’avaient, un soir, précipitée par un portail magique en pleine tempête de neige sans rien pour la protéger du froid, afin d’éviter Rand. Oh, il s’était élancé pour la sauver dans ces terres inconnues, non sans mal, non sans risques – témoin ce fragment de lance seanchane lancée contre eux, que l’on appellera le Sceptre du Dragon.

Et Mat a tué Couladin. Oui, Mat l’amateur de danse, de musique, de jeux de dés et de plaisirs faciles, en dépit de tous ses efforts pour fuir vers cette vie qui lui plaît – Mat a été ramené par la Roue à sa place dans le Dessin de l’Ère que lui vaut sa nature de Ta’veren aux talents acquis à Rhuidean, dont celui de stratège au prix d’une corde que Rand a heureusement coupée à temps, parvenant avec le Pouvoir à le ressusciter.

Mat part pour le Tear à la tête de ses hommes – la Bande de la Main Rouge – selon le plan destiné à tromper Sammael sur les intentions de Rand. Non sans avoir transmis la nouvelle que Morgase est morte, tuée probablement par Gaebril. Rand veut aussitôt la venger. Moiraine le persuade d’attendre le lendemain et le conduit sur les quais de Cairhien. Lanfear est là, folle de jalousie car elle a deviné en Aviendha une rivale heureuse. Dans la bataille qui se déclenche, Egwene est blessée, Aviendha aussi, moins gravement. Rand hésite à tuer une femme. Moiraine se sacrifie, entraînant Lanfear dans le portail magique en grès rouge qu’avait franchi Mat à Rhuidean. Vers leur mort à toutes les deux. Lan s’en va rejoindre l’Aes Sedai Myrelle.

Rand se transporte avec ses Aiels à Caemlyn pour supprimer Rahvin. Et le Dessin veut qu’en même temps à Salidar Nynaeve accompagne Siuan dans le Tel’aran’rhiod, que – irritée – elle lui arrache l’anneau qui permet de s’y déplacer, la renvoyant au monde réel, et se retrouve face à Moghedien.

Sans Birgitte, inquiète qu’elle ne revienne pas en compagnie de Siuan, sans son désir de sauver Birgitte à qui Moghedien réserve un sort terrible, aurait-elle eu la force d’évoquer l’a’dam qui rend esclave la personne qui le porte au cou et de le refermer sur celui de la Réprouvée ? Terrorisée, Moghedien lui révèle pour l’amadouer les pièges préparés par Rahvin. Nynaeve l’entraîne au palais de Caemlyn pour aider Rand. Surmontant ses blessures, Rand tue Rahvin par le malefeu.

Un bien pour un mal : le malefeu brûle en amont les fils du Dessin que tisse la Roue. Il a brûlé ceux où les êtres chers au cœur de Rand avaient péri. Ils vivent.

Au palais, Rand songe à tous ces événements qui lui permettront de donner à Élayne les trônes du Lion et du Soleil quand une toux le fait se retourner : Davram Bashere, maréchal de la Saldea, demande la permission de poursuivre en Andor le faux Dragon Mazrim Taim qui s’y est réfugié. Rand refuse au nom de l’amnistie qu’il a promulguée pour les hommes maîtrisant comme lui le Saidin. Bashere s’incline et offre son assistance avec ses neuf mille cavaliers.