Des jours que l'on oublie
Qui oublient de nous voir
Et c'est Paris l'espoir
Des heures où nos regards
Ne sont qu'un seul regard
Et c'est Paris miroir
Rien que des nuits encore
Qui séparent nos chansons
Et c'est Paris bonsoir
Et ce jour-là enfin
Où tu ne dis plus non
Et c'est Paris ce soir
Une chambre un peu triste
Où s'arrête la ronde
Et c'est Paris nous deux
Un regard qui reçoit
La tendresse du monde
Et c'est Paris tes yeux
Ce serment que je pleure
Plutôt que ne le dis
C'est Paris si tu veux
Et savoir que demain
Sera comme aujourd'hui
C'est Paris merveilleux
Mais la fin du voyage
La fin de la chanson
Et c'est Paris tout gris
Dernier jour, dernière heure
Première larme aussi
Et c'est Paris la pluie
Ces jardins remontés
Qui n'ont plus leur parure
Et c'est Paris l'ennui
La gare où s'accomplit
La dernière déchirure
Et c'est Paris fini
Loin des yeux loin du cœur
Chassé du paradis
Et c'est Paris chagrin
Mais une lettre de toi
Une lettre qui dit oui
Et c'est Paris demain
Des villes et des villages
Les roues tremblent de chance
C'est Paris en chemin
Et toi qui m'attends là
Et tout qui recommence
Et c'est Paris je reviens.
Les remparts de Varsovie
Paroles et Musique: Jacques Brel 1977
note: Extrait de la comédie musicale "Vilebrequin".
Madame promène son cul sur les remparts de Varsovie
Madame promène son cœur sur les ringards de sa folie
Madame promène son ombre sur les grand-places de l'Italie
Je trouve que Madame vit sa vie
Madame promène à l'aube les preuves de ses insomnies
Madame promène à ch'val ses états d'âmes et ses lubies
Madame promène un con qui assure que madame est jolie
Je trouve que Madame est servie
Tandis que moi tous les soirs
Je suis vestiaire à l'Alcazar
Madame promène l'été jusque dans le Midi d'la France
Madame promène ses seins jusque dans le midi d'la chance
Madame promène son spleen tout au long du lac de Constance
Je trouve Madame de circonstance
Madame promène son chien, un boudin noir nommé Byzance
Madame traîne son enfance et change selon les circonstances
Madame promène partout son accent russe avec aisance
C'est vrai qu'Madame est de Valence
Tandis que moi tous les soirs
Je suis barman à l'Alcazar
Madame promène son ch'veu qui a la senteur des nuits de Chine
Madame promène son r'gard sur tous les vieux qui ont des usines
Madame promène son rire comme d'autres promènent leur vaseline
Je trouve que Madame est coquine
Madame promène ses cuites de verre en verre, de fine en fine
Madame promène les gènes de vingt mille officiers d'marine
Madame raconte partout qu'on m'appelle "tata Jacqueline"
Je trouve Madame mauvaise copine
Tandis que moi tous les soirs
J'suis chanteuse légère à l'Alcazar
Madame promène ses mains dans les différents corps d'armée
Madame promène mes sous chez des d'mi-sel de bas quartiers
Madame promène carrosse qu'elle voudrait bien me voir tirer
Je trouve que Madame est gonflée
Madame promène banco qu'elle veut bien me laisser régler
Madame promène bijoux qu'elle veut bien me faire facturer
Madame promène ma Rolls que poursuivent quelques huissiers
Je trouve que Madame est pressée
Tandis que moi tous les soirs
Je fais la plonge à l'Alcazar
Madame promène son cul sur les remparts de Varsovie
Madame promène son cœur sur les ringards de sa folie
Madame promène son ombre sur les grand-places de l'Italie
Je trouve que Madame vit sa vie
Madame promène à l'aube les preuves de ses insomnies
Madame promène à ch'val ses états d'âmes et ses lubies
Madame promène un con qui assure que Madame est jolie
Je trouve que Madame est servie
Tandis que moi tous les soirs
Je suis vestiaire à l'Alcazar
Madame promène l'été jusque dans le Midi d'la France
Madame promène ses seins jusque dans le midi d'la chance
Madame promène son spleen tout au long du lac de Constance
Je trouve Madame de circonstance
Madame promène son chien, un boudin noir nommé Byzance
Madame traîne son enfance et change selon les circonstances
Madame promène partout son accent russe avec aisance
C'est vrai que Madame est de Valence
Madame promène l'été jusque dans le Midi d'la France
Madame promène ses seins jusque dans le Midi d'la chance
Madame promène son spleen tout au long du lac de Constance
Les singes
Paroles et Musique: Jacques Brel 1961
Avant eux, avant les culs pelés
La fleur, l'oiseau et nous étions en liberté
Mais ils sont arrivés, et la fleur est en pot
Et l'oiseau est en cage et nous en numéro
Car ils ont inventé prisons et condamnés
Et casiers judiciaires et trous dans la serrure
Et les langues coupées des premières censures
Et c'est depuis lors qu'ils sont civilisés
Les singes, les singes, les singes de mon quartier
Les singes, les singes, les singes de mon quartier
Avant eux il n'y avait pas d'problème
Quand poussaient les bananes même pendant le Carême
Mais ils sont arrivés bardés d'intolérances
Pour chasser en apôtres d'autres intolérances
Car ils ont inventé la chasse aux Albigeois
La chasse aux infidèles et la chasse à ceux-là
La chasse aux singes sages qui n'aiment pas chasser
Et c'est depuis lors qu'ils sont civilisés
Les singes, les singes, les singes de mon quartier
Les singes, les singes, les singes de mon quartier