Выбрать главу
Les toros s'ennuient le dimanche Quand il s'agit de courir pour nous Un peu de sable, du soleil et des planches Un peu de sang pour faire un peu de boue Mais c'est l'heure où les épiciers se prennent pour Don Juan C'est l'heure où les Anglaises se prennent pour Montherlant Ah! Qui nous dira à quoi ça pense Un toro qui tourne et danse Et s'aperçoit soudain qu'il est tout nu? Ah! Qui nous dira à quoi ça rêve Un toro dont l'œil se lève Et qui découvre les cornes des cocus?
Les toros s'ennuient le dimanche Quand il s'agit de souffrir pour nous Mais voici les picadors et la foule se venge Voici les toreros, la foule est à genoux Et c'est l'heure où les épiciers se prennent pour Garcia Lorca C'est l'heure où les Anglaises se prennent pour la Carmencita
Les toros s'ennuient le dimanche Quand il s'agit de mourir pour nous Mais l'épée va plonger et la foule se penche Mais l'épée a plongé et la foule est debout C'est l'instant de triomphe où les épiciers se prennent pour Néron C'est l'instant de triomphe où les Anglaises se prennent pour Wellington Ah! Est-ce qu'en tombant à terre Les toros rêvent d'un enfer Où brûleraient hommes et toreros défunts? Ah! Ou bien à l'heure du trépas Ne nous pardonneraient-ils pas En pensant à Carthage, Waterloo et Verdun? Verdun!

Les vieux

Paroles: Jacques Brel. Musique: Jacques Brel, Gérard Jouannest, Jean Corti 1963

autres interprètes: Isabelle Aubret (1975), Richard Anthony

Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un cœur pour deux Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan Que l'on vive à Paris on vit tous en province quand on vit trop longtemps Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils parlent d'hier Et d'avoir trop pleuré que des larmes encore leur perlent aux paupières? Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit: je vous attends?