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Georges Brassens

Les paroles de 201 chansons

A l'ombre des maris

Paroles et Musique: Georges Brassens 1972 "Mourir pour des idées"

Les dragons de vertu n'en prennent pas ombrage Si j'avais eu l'honneur de commander à bord A bord du Titanic quand il a fait naufrage J'aurais crié: "Les femmes adultères d'abord!"
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère Je suis derrière…
Car, pour combler les vœux, calmer la fièvre ardente Du pauvre solitaire et qui n'est pas de bois Nulle n'est comparable à l'épouse inconstante. Femmes de chefs de gare, c'est vous la fleur des bois.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère Je suis derrière…
Quant à vous, messeigneurs, aimez à votre guise En ce qui me concerne, ayant un jour compris Qu'une femme adultère est plus qu'une autre exquise Je cherche mon bonheur à l'ombre des maris.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère Je suis derrière…
A l'ombre des maris mais, cela va sans dire Pas n'importe lesquels, je les trie, les choisis. Si madame Dupont, d'aventure, m'attire Il faut que, par surcroît, Dupont me plaise aussi!
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère Je suis derrière…
Il convient que le bougre ait une bonne poire Sinon, me ravisant, je détale à grands pas Car je suis difficile et me refuse à boire Dans le verre d'un monsieur qui ne me revient pas.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère Je suis derrière…
Ils sont loin mes débuts où, manquant de pratique Sur des femmes de flics je mis mon dévolu. Je n'étais pas encore ouvert à l'esthétique. Cette faute de goût, je ne la commets plus.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère Je suis derrière…
Oui, je suis tatillon, pointilleux, mais j'estime Que le mari doit être un gentleman complet Car on finit tous deux par devenir intimes A force, à force de se passer le relais
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère Je suis derrière…
Mais si l'on tombe, hélas, sur des maris infâmes Certains sont si courtois, si bons, si chaleureux Que même après avoir cessé d'aimer leur femme On fait encore semblant uniquement pour eux.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère Je suis derrière…
C'est mon cas ces temps-ci, je suis triste, malade Quand je dois faire honneur à certaine pécore. Mais, son mari et moi, c'est Oreste et Pylade Et, pour garder l'ami, je la cajole encore.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère Je suis derrière…
Non contente de me déplaire, elle me trompe Et les jours où, furieux, voulant tout mettre à bas Je crie: "La coupe est pleine, il est temps que je rompe!" Le mari me supplie: "Non ne me quittez pas!"
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère Je suis derrière…
Et je reste, et, tous deux, ensemble on se flagorne. Moi, je lui dis: "C'est vous mon cocu préféré." Il me réplique alors: "Entre toutes mes cornes Celles que je vous dois, mon cher, me sont sacrées."
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère Je suis derrière…
Et je reste et, parfois, lorsque cette pimbèche S'attarde en compagnie de son nouvel amant Que la nurse est sortie, le mari à la pêche C'est moi, pauvre de moi, qui garde les enfants.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère.

A l'ombre du coeur de ma mie

Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1958

A l'ombre du cœur de ma mie Un oiseau s'était endormi Un jour qu'elle faisait semblant D'être la Belle au bois dormant
Et moi, me mettant à genoux Bonnes fées, sauvegardez-nous Sur ce cœur j'ai voulu poser Une manière de baiser
Alors cet oiseau de malheur Se mit à crier "Au voleur!" "Au voleur et à l'assassin!" Comme si j'en voulais à son sein
Aux appels de cet étourneau Grand branle-bas dans Landerneau Tout le monde et son père accourt Aussitôt lui porter secours
Tant de rumeurs, de grondements Ont fait peur aux enchantements Et la belle désabusée Ferma son cœur à mon baiser
Et c'est depuis ce temps, ma sœur Que je suis devenu chasseur Que mon arbalète à la main Je cours les bois et les chemins

A la Goutte d'Or

Paroles: Aristide Bruant. Musique: Aristide Bruant 1890

autres interprètes: Buffalo (1898), Charlus (1903), François Béranger (1970), Mistigri (1973), Marc Ogeret (1978), Jean-Luc Jauny (1979), Georges Brassens, François Hadji-Lazaro (1993)

note: Ce sont les paroles originales, le texte n'est pas tout à fait le même selon les chanteurs.

En ce temps-là dans chaque famille On blanchissait de mère en fille Maintenant on blanchit encor A la Goutt' d'Or
Elle était encor' demoiselle, Grand-Maman, la belle Isabelle Quand elle épousa l'grand Nestor, A la Goutt' d'Or
Et maman Pauline était sage Le jour qu'elle se mit en ménage Avec papa le p'tit Victor A la Goutt' d'Or
A cette époque-là toutes les fillettes Les goss'lines, les gigolettes S'mariaient avec leur trésor A la Goutt' d'Or
A's s'contentaient l'jour de leur noce D'un' petit' toilett' pas féroce Et d'un' jeannette en similor A la Goutt' d'Or
Leur fallait pas un mari pâle Mais un garçon d'lavoir… un mâle… Bien râblé… même un peu butor A la Goutt' d'Or
Aujourd'hui faut à ces d'moiselles Des machins avec des dentelles Et des vrais bijoux en vrai or A la Goutt' d'Or
Leur faut des jeunes hommes en casquettes Des rouquins qu'ont des rouflaquettes Collés sur un' tête d'hareng saur A la Goutt' d'Or