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SAINT ANTOINE vivait dans le désert quand un jeune homme vint le trouver :

« Mon père, j’ai vendu tout ce que j’avais et je l’ai donné aux pauvres. Je n’ai gardé que quelques objets qui pourraient m’aider à survivre ici. J’aimerais que vous m’indiquiez le chemin du salut. »

Saint Antoine conseilla au garçon d’aller à la ville vendre les rares objets qu’il avait conservés et, avec l’argent, d’acheter de la viande. Sur le chemin du retour, il devait rapporter la viande attachée à son corps.

Le garçon obéit, mais il fut attaqué en route par des chiens et des faucons qui voulaient leur part de viande.

« Me voici de retour », annonça le garçon, montrant sur son corps des traces de coups de griffes et ses vêtements arrachés.

« Ceux qui veulent franchir une étape tout en gardant un peu de leur ancienne vie finissent lacérés par leur propre passé », dit le saint pour tout commentaire.

 

LE MAITRE DIT :

«Profitez aujourd’hui de toutes les grâces que Dieu vous a accordées. On ne peut pas thésauriser une grâce. Il n’existe pas de banque où l’on puisse déposer les grâces reçues pour en faire usage selon son bon vouloir. Si vous ne profitez pas de ces bénédictions, elles seront irrémédiablement perdues.

« Dieu sait que nous sommes des artistes de la vie. Un jour Il nous donne de l’argile pour sculpter, un autre jour des pinceaux et une toile, ou une plume pour écrire. Mais nous ne pourrons jamais utiliser l’argile pour peindre les toiles, ni la plume pour réaliser des sculptures.

« A chaque jour son miracle. Acceptez les bénédictions, travaillez et créez aujourd’hui vos petites œuvres d’art. Demain, vous en recevrez de nouvelles. »

 

AU BORD de la rivière Piedra se trouve un monastère entouré d’une végétation florissante  – une véritable oasis au milieu des terres arides de cette région d’Espagne. C’est là que la petite rivière devient un cours d’eau torrentueux et se divise en de multiples cascades.

Le voyageur traverse la contrée, écoutant la musique de l’eau. Soudain, au pied d’une cascade, une grotte attire son attention. Il observe soigneusement la pierre polie par le temps et les belles formes que la nature a patiemment créées. Puis il découvre, inscrits sur une plaque, les vers de Rabin-dranath Tagore :

Ce n’est pas le marteau qui a rendu ces pierres si parfaites, mais l’eau, avec sa douceur, sa danse et sa chanson.

Là où la dureté ne fait que détruire, la douceur parvient à sculpter.

 

LE MAITRE DIT :

« Beaucoup de gens ont peur du bonheur. Pour eux, ce mot signifie modifier une partie de leurs habitudes, et perdre leur identité.

« Très souvent nous nous croyons indignes des bonnes choses qui nous arrivent. Nous ne les acceptons pas parce que, si nous le faisions, nous aurions le sentiment d’avoir une dette envers Dieu.

« Nous pensons : « Mieux vaut ne pas goûter à la coupe de la joie, sinon, lorsqu’elle sera vide, nous souffrirons terriblement."

« De peur de rapetisser, nous oublions de grandir. De peur de pleurer, nous oublions de rire. »

 

LE MONASTERE DE Sceta fut un après-midi le théâtre d’une altercation entre deux moines. L’abbé Sisois, supérieur du monastère, demanda au moine offensé de pardonner à son agresseur.

« C’est hors de question ! répondit ce moine. C’est lui qui m’a attaqué, il devra payer. »

Alors l’abbé Sisois leva les bras au ciel et commença à prier :

« Seigneur Jésus, nous n’avons plus besoin de Toi. Nous sommes capables de faire payer nos agresseurs pour leurs offenses. Nous sommes capables de prendre en main notre vengeance et de veiller au Bien et au Mal. Par conséquent, Tu peux, Seigneur, T’éloigner de nous sans problèmes. »

Honteux, le moine offensé pardonna immédiatement à son frère.

 

« TOUS LES MAITRES affirment que le trésor spirituel est une découverte solitaire. Alors, pourquoi sommes-nous ensemble ? demanda un disciple à son maître.

— Vous êtes ensemble parce que la forêt est toujours plus forte qu’un arbre isolé, répondit celui-ci. La forêt conserve l’humidité, résiste mieux à l’ouragan et contribue à la fertilité du sol. Mais ce qui fait la force de l’arbre, c’est sa racine. Et la racine d’une plante ne peut pas aider une autre plante à pousser.

« Etre ensemble avec un but commun et permettre que chacun se développe à sa manière, voilà le chemin de ceux qui désirent communier avec Dieu. »

 

LORSQUE LE VOYAGEUR avait dix ans, sa mère le poussa à suivre un cours d’éducation physique. L’un des exercices consistait à sauter dans la rivière du haut d’un pont. Comme il mourait de peur, il s’arrangeait toujours pour être le dernier de la rangée et souffrait, chaque fois qu’un autre garçon sautait, à l’idée que viendrait bientôt son tour.

Un jour, voyant son appréhension, le professeur l’obligea à sauter le premier. Sa peur n’avait pas disparu, mais tout se passa si vite qu’il eut cette fois du courage.

Le maître dit :

« Très souvent, nous devons prendre notre temps. Mais quelquefois nous devons retrousser nos manches et affronter la situation. Dans ce cas, il n’est rien de pire que de reporter à plus tard. »

 

UN MATIN, le Bouddha était assis, entouré de ses disciples, lorsqu’un homme vint les trouver. « Dieu existe-t-il ? demanda-t-il.

— Il existe », assura le Bouddha.

Après le déjeuner, un autre homme s’approcha : « Dieu existe-t-il ?

— Non, il n’existe pas », affirma le Bouddha. Plus tard dans la journée, un troisième homme posa la même question : « Dieu existe-t-il ?

— C’est à vous de décider, déclara le Bouddha.

— Maître, c’est absurde ! s’écria l’un des disciples. Comment pouvez-vous à la même question donner des réponses différentes ?

— Parce que ce sont des personnes différentes, répliqua l’Illuminé, et chacune s’approchera de Dieu à sa manière : à travers la certitude, la négation ou le doute. »

 

NOUS SOMMES TOUS désireux d’agir, de trouver des solutions, de prendre des mesures. Nous sommes toujours en train de faire un projet, d’en conclure un autre, d’en découvrir un troisième.

Il n’y a pas de mal à cela  – en fin de compte, c’est ainsi que nous construisons et transformons le monde. Mais l’acte d’Adoration aussi fait partie de la vie.

S’arrêter de temps en temps, sortir de soi et demeurer silencieux devant l’Univers. Se mettre à genoux, corps et âme. Sans rien demander, sans penser, sans même remercier pour quoi que ce soit. Seulement vivre l’amour silencieux qui nous enveloppe. Dans ces moments-là, il se peut que jaillissent quelques larmes inattendues  – qui ne sont ni de joie ni de tristesse.

N’en soyez pas étonné. C’est un don. Ces larmes lavent votre âme.

 

LE MAITRE DIT :

« Si vous devez pleurer, pleurez comme un enfant. Vous avez été enfant autrefois, et pleurer est l’une des premières choses que vous avez apprises. Et puis, cela fait partie de la vie. N’oubliez jamais que vous êtes libre et qu’il n’est pas honteux de manifester vos émotions. Criez, sanglotez, aussi bruyamment que vous le souhaitez, car c’est ainsi que pleurent les enfants, et ils savent comment soulager rapidement leur cœur.