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Je vis de loin le chef de la bande. Il était assis entre deux jeunes filles, qui me parurent avoir quelque ressemblance avec mes cousines, mais elles entrèrent dans la tente avant que j’eusse le temps de les examiner.

Le vieux chef s’avança vers mol et me dit d’un air malin :

— Savez-vous bien, Seigneur cavalier, que vous êtes au milieu d’une troupe de gens dont on dit du mal dans ce pays ? N’avez-vous pas quelque peur de nous ?

Au mot de peur, j’avais mis la main à la garde de mon épée, mats le Bohémien me dit affectueusement en me tendant la main :

— Pardon, Seigneur cavalier, je n’ai pas voulu vous offenser. J’en suis si éloigné que je vous prie de passer quelques jours avec moi. Venez dans ma lente, elle sera votre demeure comme la meilleure que nous ayons.

Je ne me fis pas prier, il me présenta ses deux filles, mais, à ma grande surprise, je ne leur vis plus aucune ressemblance avec mes cousines.

Nous nous promenâmes dans le camp jusqu’à ce que l’on vînt nous avertir que le souper était servi. Le couvert avait été mis sous un arbre d’un épais feuillage ; la chère fui bonne, surtout en gibier, le vin délicieux et, voyant le chef en train de causer, je lui témoignai le désir de le connaître plus particulièrement. Il ne fit pas de difficulté de me conter son histoire. Cet homme s’appelait Avadoro, et la première partie de ses aventures a été déjà donnée au public.

20  Pythagore (1813).

21  Avec beaucoup d’humeur (1813).

22  D’argent vif (1813)

23  Alexandre VI (1813).

24  Dîges (sic). Éd. de Saint-Pétersbourg.

25  C’est ici que se raccorde le texte de Saint-Pétersbourg avec l’histoire de Rébecca dans les Dix Journées d’Alphonse van Worden, où elle succède presque sans transition à celle d’Orlandine. La page 48 et dernière de l’édition de Saint-Pétersbourg contient encore les trois lignes suivantes. La phrase, brusquement interrompue, devait continuer sur la page 49, probablement jamais composée :

« Puis l’on dîna, et comme le chef avait encore des occupations, je pris mon fusil et j’allai chasser. Je gravis quelques sommets et ayant jeté les yeux sur la vallée…»

26  Cette indication est évidemment restituée. Dans le texte parisien de 1814, cet ultime récit conclut la dernière des Dix Journées de la Vie d’Alphonse van Worden.

27  Ce passage figure déjà au début de la Dixième Journée (voir p. 172). Il ne semble avoir été transporté ici que pour préparer l’annonce qui le suit immédiatement.

28  Par « la première partie de cette histoire », il va de soi qu’il faut entendre ici les Dix Journées de la Vie d’Alphonse van Worden, c’est-à-dire les Journées 1 à 10 et la Journée 14 de l’ouvrage complet.

29  Hervas est mort vers l’an 1660 ; ses connaissances en physique ne pouvaient être que très bornées ; on reconnaît ici l’acide principe de Paracelse. (Note de l’édition de 1813.)

30  Ici se place dans l’édition de 1813 une courte interruption du récit : le conteur et l’auditeur se donnent rendez-vous pour le jour prochain.