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Antoine d’ailleurs, il se dégonflait, il allait plus si fort au cul, il s’essoufflait pour des riens… Il s’y reprenait en dix fois… Il se vautrait entre les fesses… Il la faisait toujours mettre à genoux… Il lui calait le bide à présent avec l’édredon. Il lui remontait haut la tête sur les oreillers… C’était une drôle de position… Il lui empoignait les tiffes… Elle poussait de vaches soupirs…

Tout de même, ça suffisait plus… Il a voulu lui prendre l’oignon… Elle se défendait… Elle se débattait. Alors la fureur est revenue. C’était la rigolade intense… Elle gueulait plus fort qu’un âne !… Il dérapait à toutes les prises… Il y arrivait plus… Il saute alors du pageot, il pique tout droit dans la cuisine… Comme on était nous sur le poêle, il nous voit pas heureusement, tellement qu’il était passionné… Il passe à côté, il se met à farfouiller dans le placard, comme ça à poil, en chaussons… Il cherchait le pot de beurre… Il se cognait la bite partout :

« Oh ! yaya ! Ohoh ! yaï ! ya !… » qu’il arrêtait pas de glapir… On en avait mal, nous autres… tellement qu’il était marrant… on en éclatait…

« Le beurre ! nom de Dieu ! le beurre !… »

Il l’a trouvé enfin son pot… Il tape dedans à la louche… Il l’emporte pleine… Il recourt vite vers le plumard… Elle faisait des manières encore… elle finissait pas de tortiller… Il lui a beurré le cul en plein, les bords, tout lentement, soigneusement à fond, comme un ouvrier de la chose… Elle reluisait déjà, la tante !… Il a pas eu de mal… Il l’a mise à fond d’autorité… c’est rentré tout seul… Ils ont pris un pied terrible… Ils poussaient des petits cris stridents. Ils se sont écroulés sur le flanc. Ils se sont raplatis… Ils se sont foutus à ronfler…

C’était plus intéressant…

C’est les épiciers de la rue Berce qu’ont les premiers fait du scandale… Ils voulaient plus rien chiquer pour nous avancer de la boustiffe… Ils venaient rapporter leurs factures… On les entendait nous, monter… On répondait pas…

Ils redescendaient chez la bignolle… Ils poussaient des clameurs affreuses… La vie devenait insupportable. Du coup, Antoine et la patronne, ils sortaient à chaque instant, ils allaient briffer au-dehors, ils plantaient des vaches drapeaux dans toutes les gargotes du quartier… Je racontais pas tout ça chez nous… Ça me serait retombé sur la pomme… Ils auraient imaginé que c’est moi qui faisais les conneries !

Le principal c’était l’écrin !… le « Çâkya-Mouni » tout en or… celui-là je le laissais pas courir, il allait pas souvent dans le monde ! Je le gardais très pieusement planqué dans le fond de ma fouille, et fermé encore au surplus avec les trois épingles « nourrice ». Je le montrais plus à personne, j’avais plus confiance… J’attendais le retour du patron.

À l’atelier, avec Robert, on s’en faisait pas une seconde… Antoine, il bossait presque plus. Quand il s’était bien amusé avec la rombière, ils revenaient blaguer avec nous. On chambardait tout l’atelier. Entre-temps, ils en écrasaient l’après-midi pendant des heures… C’était la famille « tuyau de poêle ! »…

Seulement, un soir le drame advint ! On n’avait pas mis nos verrous… C’était le moment du dîner… Y avait sur tous les paliers beaucoup de va-et-vient… Voilà un de nos furieux bistrots, le plus méchant de tous c’est-à-dire, qui grimpe là-haut, quatre à quatre !… On se rend compte beaucoup trop tard ! Il pousse la porte, il entre… Il les trouve tous les deux pieutés ! Antoine et la grosse !… Alors, il râlait pire qu’un phoque !… Il en avait le sang dans les yeux… Il voulait dérouiller Antoine et séance tenante ! Il brandissait son gros marteau… Je croyais qu’il allait l’emboutir…

C’est vrai, qu’on lui devait des tas… Au moins vingt-cinq litres… du blanc… du rosé… de la fine et même du vinaigre… C’est tourné en vraie bataille… Il a fallu qu’on se mette à huit pour en venir à bout du gorille… On a rappelé tous les copains… Antoine a pavoisé dur. Il a pris deux cocards énormes… un bleu et un jaune…

D’en bas, dans la cour, il continuait à nous menacer. Il nous traitait, ce délirant, de tous les noms : Fripons !… Ordures !… Enculés !…

« Attendez minute, feignasses ! Vous en aurez de mes nouvelles !… Et ça traînera pas, saloperies !… Attendez un peu le commissaire ! »

Ça commençait à sentir mal !…

Le lendemain, c’était l’après-midi, je fais à Robert : « Dis donc, môme ! Il va falloir que je descende. Ils sont venus encore ce matin demander leur broche de chez Tracard, ça va faire au moins huit jours qu’on aurait dû la leur livrer !… — Bon ! qu’il me répond, moi, il faut que je sorte aussi… J’ai un rambot avec une pote au coin du Matin »…

On dégringole tous les deux… Ni Antoine, ni la patronne n’étaient rentrés du déjeuner…

Comme on arrivait au second, je l’entends elle qui monte… Alors complètement essoufflée, congestionnée, incandescente… Sûrement qu’ils avaient bâfré trop…

« Où ça que vous partez, Ferdinand ?

— Faire une petite commission… Jusqu’au boulevard… voir une cliente !

— Ah ! vous en allez pas comme ça !… qu’elle me fait contrariée… Remontez donc un peu en haut !… J’ai juste deux mots à vous dire. »

Ça va… Je l’accompagne… Robert file à son rendez-vous.

À peine qu’on était entrés, elle referme la lourde, elle boucle tout, en plus elle met les deux loquets… Elle me précède, elle passe dans la chambre… Elle me fait signe aussi de venir… Je me rapproche… Je me demande ce qui arrive… Elle se met à me faire des papouilles… Elle me souffle dans le nez… « Ah ! Ah ! » qu’elle me fait. Ça l’émoustille… Je la tripote un peu aussi…

« Ah ! le petit salopiaud, il paraît que tu regardes dans les trous, hein ?… Ah ! dis-moi donc que c’est pas vrai ?… »

D’une seule main comme ça en bas, elle me masse la braguette… « Je vais le dire à ta maman, moi. Oh ! là ! là ! le petit cochon !… Chéri petit cochon !… »

Elle s’en fait grincer les dents… Elle se tortille… Elle m’agrippe en plein… Elle me passe une belle langue, une bise de voyou… Moi j’y vois trente-six chandelles… Elle me force de m’asseoir à côté sur le plume… Elle se renverse… Elle retrousse d’un coup toutes ses jupes…

« Touche ! Touche donc là ! » qu’elle me fait…

Je lui mets la main dans les cuisses…

« Va qu’elle insiste… Va ! gros chouchou !… Va profond ! vas-y… Appelle-moi Louison ! Ta Louison ! mon petit dégueulasse ! Appelle-moi, dis !… »

« Oui, Louison ! »… que je fais…

Elle se redresse, elle m’embrasse encore. Elle enlève tout… Corsage… corset… liquette… Alors je la vois comme ça toute nue… la motte si volumineuse… ça s’étale partout… C’est trop… Ça me débecte quand même… Elle m’agrafe par les oreilles… elle me force à me courber, à me baisser jusqu’à sa craquouse… Elle me plie fort… elle me met le nez dedans… C’est rouge, ça bave, ça jute, j’en ai plein les yeux… Elle me fait lécher… Ça remue sous la langue… Ça suinte… Ça fait comme une gueule d’un chien…

« Vas-y, mon amour !… Vas-y tout au fond ! »

C’est elle qui me maltraite, qui me tarabuste… Je glisse moi dans la marmelade… J’ose pas trop renifler… J’ai peur de lui faire du mal… Elle se secoue comme un prunier…

« Mords un peu, mon chien joli !… Mords dedans ! Va ! » qu’elle me stimule… Elle s’en fout des crampes de ruer ! Elle pousse des petits cris-cris… Ça cocotte la merde et l’œuf dans le fond, là où je plonge… Je suis étranglé par mon col… le celluloïd… Elle me tire des décombres… Je remonte au jour… J’ai comme un enduit sur les châsses, je suis visqueux jusqu’aux sourcils… « Va ! déshabille-toi ! qu’elle me commande, enlève-moi tout ça ! Que je voye ton beau corps mignon ! Vite ! Vite ! Tu vas voir, mon petit coquin ! T’es donc puceau ? Dis, mon trésor ? Tu vas voir comme je vais bien t’aimer !… Oh ! le gros petit dégueulasse… il regardera plus par les trous !… »