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la seule repondant a tous les besoins, ayant fait ses preuves, etc.; et

il recommanderait tres explicitement d y adopter telle qu y elle est,

tant dans les ecoles que dans les administrations publiques, etilferait

aussitdt les demarches necessaires pour obtenir cette adoption. Aprŝs

cela il indiquerait tres discretement les „etudes“ a faire sous uneforme

analogue a celle-ci: „Certains Esperantistes ont signale au Comite

quelques difficultes pratiques, ou ont demande quelques simplifications…

Le Comite a charge le Dr. Zamenhof d y examiner ces questions, (avec

le concours du L. K., sfil y a lieu), et de lui soumettre a ce sujet des

propositions“. Pas un mot n y indiquerait ou ne laisserait supposer qu y il

s y agit de „perfectionner“ ou de „reformer“ VEsp. Aux adversaires ou

rivaux on pourrait opposer Vadoption formelle et sans restriction de

VEsp. par le Comite; aux Esperantistes anciens on dirait: „Vous n y avez

rien d craindre desormais, VEsp. est adopte tel quel, vous pouvez

continuer a Vemployer et a le propager avec assurance*. Et aux profanes enfin on dirait: „Vous pouvez hardiment apprendre VEsp., puisqu y il

est adopte, et qu y aucune langue ne pourra le detroner u . Ainsi la propagande de VEsp. ne subirait de ce fait aucun arret ni retard, mais en re-cevrait au contraire une impulsion nouvelle, ce qu y il importe avant tout.

 

Maintenant, pour effectuer les reformes ou corrections (petites ou

grandes), la methode la plus sage et la plus sŭre est celle que vous

avez constamment preconisee, a savoir celle des neologismes. Nous

n y avons garde de negliger, en effet, non seulement Vinteret commercial

 

30 Dietterle, Zamenhof.

 

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V. A. Jam presitaj leteroj

 

des editeurs, et Vinteret pecuniaire et les habitudes des adeptes qui

auraient a acheter et a etudier de nouveaux livres au cas d?une reforme

radicale, mais Vinteret de la langue elle meme et sa continuite, il ne

faut evidemment pas que les anciens livres, qui forment une litterature

si interessante et si riche, deviennent illisibles pour les nouveaux adeptes,

et qu’on soit en quelque sorte oblige de les traduire dans une langue

nouvelle. II nous semble qu y on peut donner satisfaction (plus au moins)

aux reformistes les plus exigeants sans rompre cette continuite, et

eri introduisant simplement des neologismes facultatifs, qu y on pourra

employer concurremment avec les formes actuelles, jusqu y a ce que la

pratique ait decide entre elles, et reduit les anciennes (s y il y a lieu) a

Vetat d y archaismes. Cette evolution ou transformation, qui dependra

de ceux qui pratiqueront la langue, pourra etre aussi lente qu y on peut

le souhaiter (si elle etait rapide, ce serait signe que les reformes repondent a un besoin general et urgent). Pour introduire ces neologismes ,

on pourrait les presenter non comme des plibonigoj, mais simplement

comme des formes admises dans un interet pratique, ou a titre d y essai:

par exemple, si Von voulait (c y est une simple hypothese) pouvoir

se passer des lettres assentuees, on devrait admettre une transcription

telle, qu y elle permette de passer par des regles generales et uni-formes de Vorthographe actuelle a Vorthographe nouvelle, de sorte

qu y on pŭt utiliser les manuels et dictionnaires; et on la presenterait a

peu pres dans les termes suivants: „Beaucoup de nos samideanoj ayant

egrette qu y on ne puisse imprimer de VEsp. partout, dans les journaux,

rrevues, ou dans n y importe quelle imprimerie, et ayant desire avoir a

cette fin une orthographe (ou un alphabet) „de propagandevoici

Vorthographe que nous leur recommandons d y employer, en remplagant

ĉ par … ĝ par .. . etc.“. Non seulement on indiquerait pas quej les

formes anciennes sont jugees moins bonnes, mais on pourrait meme

representer les nouvelles comme de simples expedients, jusqu y a ce que

la pratique ait prononce entre elles. En un mot, la langue garderait

sa continuite, et si elle evoluait, ce serait d y une maniere insensible et

d y ailleurs voulue par la majorite de ses adeptes. Les conservateurs

les plus fanatiques ne pourraient pas se plaindre, puisqu y ils ne seraient

nullement obliges d y adopter les „innovations“ qu y ils trouveraient inutiles ,

et pourraient conserver la langue „classique“; les reformistes seraient

satisfaits, du moins dans quelque mesure, et n y auraient qu y a employer

systematiquement les formes nouvelles pour les faire triompher. Aux

mecontents, s y il en restait, on pourrait toujours dire: „0n a examine

consciencieusement toutes les reformes proposees; on a adopte toutes

celles qui etaient possibles sans rompre Vunite et la continuite de la

langue; contentez-vous de ce resultat, vous etes deja tres heureux de

Vavoir obtenu“. Mais ces mecontents seraient en tout cas reduis a une

infime minorite, et ils seraient noyes dans la masse des nouveaux adeptes.

 

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el la jaro 1913.

 

N-ro 54

 

Voila comment nous concevons (comment nous concevions, meme

avant votre lettre) la tactique a suivre: il tious semble qu f elle vous

donne toute satisfaction. J’en ai parle justement a M. Boirac la veille

du jour oŭ j’ai regu votre lettre (mardi), car lui aussi me disait s qu’il

conviendrait, pour ne pas nuire a l’Esp., de conjier Vetude et Vexecution

des reformes a vous et au L. K. Je lui ai aussitot repondu que nous

n’avions jamais congu autrement le rĉle de notre Comite et

qu’il ne pourrait pas se meler du detail de questions linguisti-ques. Nous avons pense que la presence de M. Boirac dans notre

Comite est indispensable, en raison de sa competence personelle d’Espe -

rantiste: il serait evidemment le meilleur avocat de VEsp., et serait bien

place pour le defendre, non seulement contre ses rivaux et ses critiques,

mais contre les reformistes imprudents et exageres. Son nom rallierait

certainement Vunanimite de suĵfrages de la Delegation; et il serait aux

yeux des Esperantistes une garantie pour Voeuvre du Comite. II serait

assurement ridicule (et inutile) de composer notre Comite uniquement

d’Esperantistes: il n’aurait plus aucune valeur aux yeux du public;

mais nous tenons beaucoup a ce que VEsp. ait au sein du Comite un

champion, et nous n’en connaissons de meilleur que M. Boirac, non

seulement par ses qualites personnelles et d 3 Esperantiste, mais par sa

situation officielle qui lui donne une certaine autorite aux yeux des

profanes; de sorte que s’il rVacceptait pas, nous ne voyons pas quel

Esperantiste nous pourrions decemment lui substituer: car nous ne pou-vons pas associer un homme obscur, sans situation et sans autorite

(en dehors de VEsperanto), aux savants tres autorises que nous comptons

y faire figurer. Nous croyons meme que Vacceptation de M. Boirac

serait de nature a entrainer d’autres adhesions precieuses pour notre

Comite. Or M. Boirac a reserve sa reponse, en disant qu’il desirait

vous consulter, ce qui est tres naturel. Je vous prie donc, si vous

approuvez nos plans, de lui repondre favorablement, car son acceptation

comme vous voyez, est tres importante, et presque capitale, tant au

point de vue de VEsp. qu’au point de vue de la Delegation. Je vous

repete, et j’y insiste que VEsp. n’a rien a craindre de notre

Comite, qui sera compose de personnes favorables, au moins en principe, a VEsp. Sur de telles personnes, d’ailleurs intelligentes et exemptes

de partipris (plus peut-etre que ne serait des Esperantistes proprement

dits), M. Boirac aura une influence tres grande par sa competence

d’Esperantiste, et en outre par son habilite diplomatique, que vous avez