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Je vous prie, Monsieur le Comte, de faire de cette lettre l’usage que vous jugerez à propos.

Agréez l’assurance de ma parfaite considération

A. Pouchkine.

17 Novembre 1836 [1496]

1291. М. М. Яковлеву. 19 ноября 1836 г. Петербург.

Милый и почтенный мой Михайло Лукьянович! виноват! я было тебя зазвал сегодня к себе отобедать, а меня дома не будет. До другого раза прости великодушно. Не забудь записку о святых доставить мне грешному.

Адрес: Его высокородию м. г. Михаилу Лукьяновичу Яковлеву etc. etc. [1497] У Казанского моста в доме казенной типографии

1292. В. А. Жуковский — Пушкину. 15–20 ноября 1836 г. Петербург.

Хотя ты и рассердил и даже обидел меня, но меня все к тебе тянет — не брюхом, которое имею уже весьма порядочное, но сердцем, которое живо разделяет то, что делается в твоем. — Я приду к тебе между ½ 12 и часом; обещаюсь не говорить более о том, о чем говорил до сих пор и что теперь решено. Но ведь тебе, может быть, самому будет нужно что-нибудь сказать мне. Итак приду. Дождись меня пожалоста. И выскажи мне все, что тебе надобно: от этого будет добро нам обоим.

Ж.

Адрес: Александру Сергеевичу Пушкину

1293. Неизвестному. Ноябрь (не позднее 21) 1836 г. Петербург.

[М]илостивый [государь]

1294. Л. Геккерну. 17–21 ноября 1836 г. Петербург. (Реконструированный текст) [1498]

Monsieur le Baron,

Avant tout permettez-moi de faire le résumé de tout ce qui vient de se passer. — La conduite de Mr Votre fils m’était entièrement connue depuis longtemps et ne pouvait m’être indifférente; mais comme elle était restreinte dans les bornes des convenances et que d’ailleurs je savais [à quel] point ma femme méritait ma confiance et mon [res]pect, je me contentais du rôle d’observat[eu]r saufà intervenir lorsque je le jugerai à p[ropos. Je] savais bien qu’une belle figure, une p[assion] malheureuse, une persévérance de deux [années finissent] [?] toujours par produire qu[elque effet] sur le cœur d’une jeune personne et qu’alors le mari, à moins qu’il ne fût un sot, deviendrait tout naturellement le confident de sa femme et le maître de sa conduite. Je vous avouerai que je n’étais pas sans inquiétude. Un incident, qui dans tout autre moment m’eut été très désagréable, vint fort heureusement me tirer d’affaire: je reçus des lettres anonymes. Je vis que le moment était venu, et j’en profitai. Vous savez le reste: je fis jouer à M-r Votre fils un rôle si grotesque et si pitoyable, que ma femme, étonnée de tant de plattitude, ne put s’empêcher de rire et que l’émotion, que peut-être avait-elle ressentie pour cette grande et sublime passion, s’éteignit dans le dégoût le plus calme et le mieux mérité.

Mais vous, Monsieur le Baron, vous me permettrez d’observer que le rôle à Vous dans toute cette affaire n’est [pas des plus convenables.] Vous, le représentant d’une tête couronnée, vous avez été paternellement le maquereau […] de votre bâtard ou soi-disant tel; toute la conduite de ce jeune homme a été dirigée par vous. C’est vous qui lui dictiez les pauvretés (qu’il venait) ddébiter et les niaiseries qu’il s’est m[êlé d’écrire.] Semblable à une obscène vieille, vous alliez guette[r] ma femme dans tous les coins pour lui parler de votre fils et lorsque, malade de vérole, il était retenu chez lui [par les] remèdes, vous disiez, infâme que vous êtes, qu’il se mourait d’amour pour elle; vous lui marmottiez: rendez moi mon fils — Ce n’est pas tout.

Le 2 de novembre à la suite d’une conversation […] vous eûtes avec Mr votre fils une conférence, où [vous résolutes] [?] [de] frapper un coup que l’on croyait décisif. Une lettre anonyme fut composée par vous et […] je reçus trois exemplaires [de la dizaine [?] que] l’on avait distribuée. [Cette lettre … avai]t été fabriquée avec si peu de précaution [qu’au] premier coup d’œuil je fus sur les trâc[es de l’au]teur. Je ne m’en inquiétais plus, j’étais sûr de trouver mon drôle. Effectivement, avant trois jours de recherches, je savais positi[vement] à quoi m’en tenir. —

Si la diplomatie n’est que l’art de savoir ce qui se fait chez les autres et de se jouer de leurs projets, Vous me rendrez la justice d’avouer que vous avez été vaincu sur tous les points.

Maintenant j’arrive au but de ma lettre.

Je suis, vous le voyez, bon, ingénu, […] mais mon cœur est sensib[le…] Un duel ne me suffit pl[us…] non, et quelque soit son is[sue, je ne me jugerai pas] assez vengé par la […] it Mr votre fils ni pas [son mariage qui aurait to]ut l’air d’une bonne [plaisanterie] (ce[qui, d’ailleurs,] m’embarrasse fort peu), ni [enfin] par la lettre que j’ai l’honneur de vous é[crire et] dont je garde la copie pour mon usage [particul]ier. Je veux que vous vous donniez la peine [de trouver] vous même les raisons qui seraient suffi[santes pour] m’engager à ne pas vous cracher à la fi[gure et à an]éantir jusqu’à la trace de cette misérable affaire, dont il me sera facile de faire un excellent chapitre dans mon histoire du cocuage.

J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Baron,

Votre très humble et très obéissant serviteur

A. Pouchkine. [1499]

1295. A. X. Бенкендорфу. 21 ноября 1836 г. Петербург.

Monsieur le comte!

Je suis en droit et je me crois obligé de faire part à Votre Excellence de ce qui vient de se passer dans ma famille. Le matin de 4 Novembre, je reçus trois exemplaires d’une lettre anonyme, outrageuse pour mon honneur et celui de ma femme. A la vue du papier, au style de la lettre, à la manière dont elle était rédigée, je reconnus dès le premier moment qu’elle était d’un étranger, d’un homme de la haute société, d’un diplomate. J’allai aux recherches. J’appris que sept ou huit personnes avaient reçu le même jour un exemplaire de la même lettre, cachetée et adressée à mon adresse sous double enveloppe. La plupart des personnes qui les avaient reçues, soupçonnant une infamie, ne me les envoyèrent pas.

On fut, en général, indigné d’une injure aussi lâche et aussi gratuite; mais tout en répétant que la conduite de ma femme était irréprochable, on disait que le prétexte de cette infamie était la cour assidue que lui faisait M-r Dantès.

Il ne me convenait pas de voir le nom de ma femme accollé, en cette occasion, avec le nom de qui que ce soit. Je le fis dire à M-r Dantès. Le baron de Heckern vint chez moi et accepta un duel pour M-r Dantès, en me demandant un délai de 15 jours.

Il se trouve, que dans l’intervalle accordé, M-r Dantès devint amoureux de ma belle sœur M-elle Gontcharoff, et qu’il la demanda en mariage. Le bruit public m’en ayant instruit, je fis demander à M-r d’Archiac (second de M-r Dantès) que ma provocation fut regardée comme non avenue. En attendant je m’assurai que la lettre anonyme était de M-r Heckern, ce dont je crois de mon devoir d’avertir le gouvernement et la société.

Etant seul juge et gardien de mon honneur et de celui de ma femme, et par conséquant ne demandant ni justice, ni vengeance, je ne peux ni ne veux livrer à qui que ce soit les preuves de ce que j’avance.

En tout cas, j’espère, M-r le comte, que cette lettre est une preuve du respect et de la confiance que je porte à votre personne.